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quelque couleur que ce fo it, que celui
qui vousfuit mette ie valet, & votre àffocié
le huit ; dans ce cas, puifque vous avez
la dame, le dix & le neuf, c’efl une marque
•certaine ( pour peu qu’il foit joueur )
qu il n’en a plus de cette couleur : ainlî,
dès que vous avez fait cette découverte ,
il faut que vous jouiez en conféquence,
ou en le forçant à couper li vous êtes
fort en triomphe, ou en jouant quelque
autre couleur.
I I.
Suppofez que vous ayez le roi, la dame
Sc 1e dix d’une couleur , fi vous jouez
votre ro i, & que votre aflocié y fournilfe
le valet, c ’eft une marque qu’il n’en
plus de cette couleur.
I I I .
Suppofez que vous ayez le roi, la dame
& plufieurs autres d’une couleut, & que.
vous commenciez à jouer par le roi; dans
ce cas, votre aflocié, s’il n’a que l’as &
une petite carte dans cette couleur, jouera
fort bien en coupant votre roi de fon as;
car mettant pour un moment qu’il foit
fort en triomphe, en prenant le roi avec
l ’as, il fe met en état de pouvoir faire
atout ; & dès qu’il a fait tomber les triomphes
, il retombe dans la couleur de fon
aflocié; & s’étant défait de fon as, il lui
fournît les moyens de fe fervir de toute
la fuite de fa couleur; ce que celui-ci
n auroit vraifemblablement pas pu faire,
fi 1 autre étoit relié maître du jeu en gardant
l’as.
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{ ? une autre carte de cette couleur
pour vous faire rentrer en jeu ; ainfi vous
ne devez jetter aucune carte de ladite
couleur, quand même vous devriez vous
défaire* d’un roi ou d’une dame dans une
autre couleur.
Quelques jeux particuliers, dans lefquels
on enfeïgne comment il faut tromperfon
adverjaire, & indiquer fon jeu à fon
ajfocié.
Premier Exemple.
Suppofez qu’on joue l’as d’une couleur
dans laquelle vous avez le roi , Sc trois
petits , & que le dernier en jeu ne trouve
pas à propos de le couper, ou qu’il ne le
puifle pas, il faut bien vous garder de
jouer le roi; il faut tâcher de relier maître
dans la couleur, & vous ne devez jouer
qu’une petite carte , afin d’affaiblir par-là
le jeu de votre adverfaire.
I L
v Et au Cas que fon aflocié n’ait point
d’autres bonnes cartes que cette couleur
il ne perd rien en prenant le roi avec
fon as ; mais s’il arrivoit qu’il eût une bonne
carte pour entrer dans cette couleur, il
gagneroit de cette façon toutes les levées.
Au furplus , puifque votre aflocié a pris
votre roi avec l’as, Sc qu’il a fait atout
enfuite, vous devez naturellement conclure
Si on joue une carte d’une couleur de
laquelle vous n’avez point, & qu’il y ait
une probabilité apparente que votre aflocié
n en a pas. Où que celles qu’il a font
inférieures à celles qui font jouées; jouez
une de vos meilleures cartes dans les autres
couleurs , cela trompera vos adverfaires :
mais pour ne p as auflï tromper votreaffoeîé,
des que ce fera a lui a jouer, défaites-
vous de vos plus foibles cartes. Cette façon
de jauer vous réuffira toujours, à moins
que vos adverfaires ne forent fort habiles,
encore êtes-vous , en jouant àinfi, trois
fois plus fûr de gagner que de perdre.
Jeux particuliers, dans lefquels on court
rifque de gagner quatre levées en enperdant
une, & aujji d'en perdre trois pour en
gagner une.
Premier E xemple.
Suppofez que trèfle foit triomphe; que
votre partie adverfe ait joué du coeur; que
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1 I 1.
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votre aflocié n’en ayant point, ait jetté
un pique, vous devez naturellement conclure
qu’il ne porte que carreau & triotn
phe ; & , fuppofez que vous ayiez fait
cette levée , mais que vous ne fpyiez pas
fort en triomphe, il faut bien vous garder
de le forcer ; fuppofez que vous ayiez le
roi, le valet & un petit carreau, Sc que
votre aflocié ait la dame & cinq carreaux ;
dans ce cas, en vous défaifant de votre
roi au premier tour, Sc de votre valet
au fécond, vous pouvez faire entre vous
& votre aflocié, cinq levées dans cette
couleur; tout comme fi vous aviez joué
un''petit carreau, & quç la dame de votre
aflocié eût été coupée de l’as , le roi & le
valçt; qui vous relient en. main, empêchent
votre aflocié de faire d’autres levées en
triomphe., quand même il en auroit encore
nn,-,de relie, en jouant un petit carreau,
vous le. forcez, & vous perdez de cette
façon trois levées dans cette donne.
1 I.
Suppofez-que, dans un jeu pareil au
précédent, vous ayiez la dame, le dix •
& une petite carte dans la forte couleur
de votre aflocié , c’efl ce que vous pouvez
décou vrir en jouant de la façon que nous
avons indiquée dans,l’exemple précédent;
çette découverte étant faite, fi vous fup
pofez que votre aflocié doive avoir le valet
4,. cinq petites cartes dans cette même
couleur; fi vous êtes premier à jouer, i l
faut commericerpar la dame, & continuer
avec votre dix ; fi votre aflocié porte le
dernier triomphe , il fera de cette manière
quatre levées dans cette couleur, au ii’èu
que; fi vous' ne jouiez qu’un- petit, l'on
valet s’en-allant^ & la .dame vous.reliant
au fécond coup qu’on joue dans cette couleur;
dès que fon dernier triomphe ell
forcé, la dame qui vous relie empêche-;
qu on ne puifîé faire palier cette 'couleur;
u ell évident que cette façon de jouer
vous feroit perdre trois levées-dans;cette
donne. - .
10 7
Il a été luppofé , dans les exemples
précédens, que vous étiez premier à jouer,
& que vous aviez eu occafion par-là de
vous défaire des meilleures cartes que vous
portiez dans la couleur forte de votre
aflocié , dans l’intention de faire paffer
toutes les autres; fuppofons à préfent que
vous découvriez qu’il ell fort dans une
couleur; qu’il ait par exemple l’as, le roi
& quatre petits, & que vous ayiez de votre
côté la dame , le dix , le neuf Sc une des
plus baffes cartes de ladite couleur; fi
votre aflocié joue l’as, vous devez y fournir
le neuf; s’il joue le roi , le dix : vous’
tâcherez de faire paffer de cette façon la
dame au troifième tour; & puifqu’il ne
vous relie qu’une petite, vous n’empêchez
point qüe la couleur de votre aflocié faflè
tout fpn effort : au fieu que vous auriez
perdu deux levées, fi vous aviez gardé
votre dame & votre dix , Sc que le valet
de vos adverfaires fût tombé.7
I V .
Suppofez que vous trouviez dans le
courant du jeu, comme dans le cas précédent
, que votre aflocié foit fort dans’
une couleur, & que vous.y ayiez le roi,
le dix & un petit; fi votre aflocié joue
l’as, mettez - y votre d ix , Sc au fécond-
tour, votre roi; vous empêchez par-là,
fuivant toute probabilité, que votre aflocié
trouve quelque obitacle à faire paffer fa
couleur.
V.
Suppofez encore que votre aflocié ait
■ l’as, le roi & quatre petites cartes dans
.fa couleur forte ; que vous ayiez à votre
tour la dame, le dix- Sc une petite; s’il
joue fon as,, mettez votre dame; : c’ell de
cette façon que vous rifquerez une levée
pour en.gagner quatre..