
L’Abbé P s i n t i m s . .
i ° . De quel règne'eft l’objet penfé î
L’Abbé de s A G. N EAUX.
Il eft compofé de trois règnes.
L’Abbé P r i n t e m s .
z '. Eft-il animé i
Mademoifeile du R u i s s e a u ,
Oh ! mon Dieu, non.
L’Abbé des A g n e a u x .
T u vois bien que tu fàis-là use queftion
inutile. Un objet compofé de trois règnes ne
fauroit Être animé.
L’Abbé P r i n t e m s .
; °. Sert-il plus aux hommes qu’aux femmes î
Mademoifeile R o s e .
Egalement.
L’Abbé P R I N T e M s.
40. Sert-il plus à la ville qu’à la campagne ï
Mademoifeile du G a i o n.
On peut s’en fervir à la campagne ; mais il
fert- plus communément à la ville.
L’Abbé P r i n t e m s .
50. Eft ce un meuble!
L’Abbé des A g n e a u x .
Oui : mais te voilà à la cinquième queftion
, & il me femble que tu en fais de bien
générales.
L’Abbé P r i n t e m s .
. C ’eft donc un meuble ?
L’Abbg de s A g n i ’a u x ,
Inanimé.
L’Abbé P r i n t e m s .
Qui fert plus communément à la ville qu’à!
la campagne, & autant,aux: hommes qu’aux
femmes. 6°. Y a-t-il de ces fortes de meubles
dans cet appartement-ci ?
Mademoifeile de la Hauté-Fu ta ie .
N on , Moniteur.
Madame d e l a Ha u t e - F u t a i e .
Pardonnez-moi , Moniteur, il y en a. Ma
fille, vous ne voyez pas bien ; il ne faut pas
induire l’abbé en, erreur.
L’Abbé P r i n t e m s .
C ’eft un fauteuil qui a des clous, du bois
& de la foie.
' Mademoifeile DU R u' i s s .Éa Ü.
Ell-ce une queftion que vous faites !
L'Abbé P r i n t e m s .
Oui , Mademoifeile ; c’eft nia feptième
queftion.
Madame d e l a R i v i è r e .
Eh bien ! ce n’eft point un fauteuil ; vous
avez dit fauteuil parce qu’il y en a peu des
trois règnes, Sc que .les autres font en cannes
&c en pailles, mais vous vous trompez.
L’Abbé P r i n t e m s .
Voyons, que je-faffe un peu l’inventaire
des meubles qui. font ici. Ab ! je vois à pré-
fent ; c’eft ce parafol qui eft caché dans ce
petit coin. n’eft-ce pas ;
Mademoifeile R O S E.
O u i, juftement ; vous l’avez deviné après
fept queftions.
M. d e s J a r d i n s .
Ce jeu eft fort amufant pour les dames
ui peuvent travailler & caufer tout en jouant,
ai connu, des perfonnes qui devinoient toujours
le mot avant la quatrième ou la cinquième
queft on. Quand on fait douze queftions
fans deviner, on peut payer un gage fi
les joueurs en conviennent, ;
L’Abbé d e s ' A g n e a u x .
C ’eft la feule chofe qui fafle de ceci un
jeu ; car c’eft plutôt un exercice d’efprit qu’un
jeu. Quand une fois on eft. en train de le
jouer, on s’y attache, & on le joue quelquefois
fort long-tems. Tu vois bien, l’Abbé,
que le parafol eft des trois règnes ; la foie du
règne animal, les ferrentens du règne minéral,
& le bâton du règne végétal.
Mademoifeile R os e .
Mais s’il étoit en toile ?
L’Abbé des A g n e a u x .
Il y a toujours la baleine qui eft du règne
animal. Il n’y autoit que le cas où le bâton
feroit en fër'qu’il n’y auroit pas.de. végétal :
mais ça n’eft pas commun ; 0£ fi encore il
faùt du fil pour le coudre , & c’eft du végétal.
Le Chevalier Z É p H I R.
Madame , voilà le brouillard qui celle :
Ayons bon courage , notre auditoire fera
nombreux.
Mademoifeile Ros i .
Nous aurons encore le rems de faire une
petite promenade avant dîner.
( Extrait des Soirées amufantes. J
QUILLES, ( jeu de ) tes yeux bandés.
V o y à l’article B. ( j ’aime mon amant par)
Q U I L L E S . .( jeu de )
- C ’eft un jeu d’exercice qui confifte à abattre
le plus qu’il eft pofibîe des neuf quilles qui font
rangées, debout dans un quarré à une certaine
diftance l’une de l’autre. On tâche de les abattre
avec une greffe boule qu’on lance d’un but
affez éloigné. Si l’on n’abat rien, c’eit ce qu’on
appelle faire chou - blanc , fi l’on en abat au
delà du nombre convenu, on creve, fuivant
l’expreifion du joueur, et l’on revient à moitié
des points.
Q U I L L E S des Indes: (jeu de) . ;
Règles de ce jeu.
On joue à. ce jeu avec une toupie qu’on
lance avec force au milieu des quilles, qui
font pofées fur un plateau, difpofé pour ce
jeu.
Les quilles de la première café comptent
chacune 1 point.
Les quilles de la deuxième café comptent
i chacune 1 points.
1 Les qu.iles de la troifiènte café comptent
chacune 3 points.-
Lorfque l’on fait tomber toutes les quelles
de chaque café, les quilles ont double valeur,
c’eft à-dire que les quilles de la première café
au lieu de compter 9 points , c’eft 18 points,
C-ux de la deuxième , au lieu de 18, c’eft
3 6 points.
Ceux de la troifième, au lieu de 27, c’eft
54 points.
Quand vous pafllz dans la quatrième
ou dernière café , vous comptez 20 points.
Quand la toupie remonte de la deuxième
café à la première , vous comptez 10 points.
Quand- elle remonte de la troifième à la
deuxième, vous comptez 20 points.
Si elle remonte de la troifième. à la première,
vous comptez 30 points."
Si elle remonte de la quatrième café à la
troifième, vous comptez 50 points, y compris
les 20 points d’entrée.
Si elle remonte delaquatriènie à la deuxième,
vous comptez 70 points!
Si elle remonte à la première , 80 points.
Il faut ohferver , que fi la toupie rentre
dans les cafés en roulant de côté , les quilles
qu elle fait tomber fe comptent ; mais elles
ne comptent point les points de pallage.
L’on mit la partie en autant de points que
l’on veut,' l’on en convient avant de jouer
le premier coup.
Ce jeu fe trouve rue des Arcis, magafin de
tabletterie , au Singe vert.
Q U I L L E S S U R T A B L E .
Neuf petites quilles font rangées trois par
trois fur un plateau. Ces quilies fe drelient
au moyen de neuf cordons qui correfpondent
à un noeud que l’on tire au-deffus du plateau.
Pour jouet on fait tourner la boule autour