
préfentez de mêçns à la féconda perfonne
afin qu’elle penfe ce qu’elfe voudra*, & faites
encore tout de même avec la ttoifièrne ou
quatrième perfonne *, alors prenez les quatre
cartes de la première perfonne, & le? difpofez
en quatre rangs , & fur elles rangez les quatre
de la fécondé perfonne, puis J es quatre de la
troifième , puis celle de la quatrième ; prèle
.tant chacun de. ces quatre rangs.à chaque
perfonne, demandez à chacun en quel rang
eft la carte par elle p en fée ; car infailliblement
celle que 1a première perfonne aura penfée
fera la première du rsng où elle fe trouvera.
La caî'te de la fécondé perfonne fera lafeconde
de fon rang ; la carte de la troilrêmè fera la
tcoifième à fon rang ; Sc la carte de la qua
trième !era la quatrième du rang où elle fe
trouvera, & ainfi des autres, s’il y a plus de'
perfonne», & jjaïrenfequent plus de cartes ;
ce qui peut auffi fe pratiquer en toutes autres
cliofes par. nombre certain.
Autre jeu de cartes tr'ès-fubtil & divertiffdnt,
pour dire quelles font les canes que quelqu’un
, ou plufieurs de la compagnie auront tirées.
Premièrement, pour bien jouer ce jeu, il !
faut ôter tout le carreau , à la réfervedu roi,
de la dame■ _& du valet.
2 '. Enfuite vous mettrez toutes les têtes en
haut, 8c les autres cartes yozis mettrez les
points en bas ; il faut remarquer que vous
tiendrez le jeu de cartes en cet état, jafqua
ce qu’un ou plufieurs aient tiré lès cartes qu’ils
voudront du jeu, 8c vous prendrez garde de
quel'e manière on remettra les cartes Je votre
jeu, d’autant que fi celui qui vous a tiré vos
cartes vous les remet de la même façon qu’il
les a tirées ; alors vous devez retourner votre
jeu de cartes les points en haut 8c les têtes en
bas-, cela fe fait- en un inftant, 8c par- cette
règle, vous direz fort facilement les cartes qu’ils
auront tirées, d’autant quelles feront à rebours
ies unes des autres, obfervaht la règle ci--
deffusr • . 1. •
Autre' jeu de cartes très-Jubtil. ô divertijfant,
pour deviner toutes les cartes d’un ou de plufieurs
jeux l’un après tautre.
Pour le faire bien adroitement 8c fubtile-
xnent, il f.»ut premièrement qu’il n’y ait f.crforme
à la gauche de celui qui jouera ; alors
prenant un jeu de cartes ou plufieurs ,-tant que
fon voudra , il ea verra feulement celle de
de flous, 8c la fera voir s’il veut à toute la compagnie
, puis après il cachera lefdites cartes
derrière fon dos , de forte qu’elles ne puiffent
être vues de perfonne ; 8c y mettant les deux
mains , il mettra adroitement la carte de def-
fus qu’il aura fait voir à la compagnie ; il la
jettera fur le tapis , 8c en la jettant, il pourra
fubtilement voir celle qu’il aura dans la paume
de la main, 8c enfuite pourra recommencer
à reprendre une autre cane comme la première
fois, & ainfi continuer tant qu’il voudra
, à tirer 8c deviner toutes les cartes.
Tour fubtil de cartes.
Pour faire ce jeu , l’on peut fe fervir d’un
ou plufieurs jeux de cartes ; enfuite vous demanderez
à une perfonne de la compagnie
quedle carte elle aefire que l’on falfe venir à
foi i.cela fait, il faut avant que de commencer
que vous ayez foin d’avoir un petit morceau
de cire ,- que voqj attacherez à un de vos boutons
, avec le plus grand cheveu que ‘vous
pourrez trouver ; enluite vous approchant d.e
la table, levant la .carte que la perfonne aura
choifie, vous luidemanderez.fi cen’çftpaslcette
carte qu’il fouhaite que vous faffiez. venir vers
vous ; alors adroitement prenant cette carte ,
vous attacherez votre cire deffous, où fera
aufli attaché votre cheveu ; puis faifant retirer
tant foit peu le monde qui fe trouvera
autour de' la falle , vous ferez femblant dé
prononcer quelques paroles, Si vous vous
retirerez tout d’un coup , 8c par le moyen de
votre cheveu", vous retirerez ladite carte devers
vous jufques furie petit bout de la table,
8c faites en forte qu’elle ne tombe point pat
terre , de crainte que l’on ne découvre votre
fubtilitéi
C A R T E S._
Divination par les cartes , ou les oracles du
Cartier.
Règle générale. — Le coeur indique du bonheur
8c du fuccès en matière de galanterie, 8c
le carreau en fait d’int.éiêt 8c de finance ; le
tréfilé eft favorable aux vues d’ambition, Sc
le pique aux projets de guerre ou d’avancer-
mens militaires.
Au contrait e 1 e pique indique un mauvais
fuccès dans les affaires de ga’arrterie ; le tréfilé
doit donner lieu de craindre que.celles d’intérêts
tournent mal ; le coeur annonce un gfàl-nd
mécompte aux projets d’ambition ; Si Izcarreau
eft. tout à fait contraire à ceux militaires;
Si c’eft un homme marié Si diftingué qui in
terroge, le roi eft la carte la plus f-ivôrable ;
fi c’eft une femme, c’eft la dame ; Si fi c’eft un
jeune homme , c’eft le valet.
Le dix' annonce pour totis un bonheur ou
un ma'h-eur conlidérable.
Le neuf, le huit, Si le fept vont en déclinant;
enfin fas-eft fe plus périr dommage eu
le plus grand avantage.
D’après ces principes , voici comme on s’y
prencfc pour interrogerToracioe ;(.)tr formel la
queftion: Si on l’écrit en moins de mots pof-
iisies fur un petit papier qu’on plie , 8c qu’on
remet enfuite à celui ou à celte qui tire les-
cartes, à qui il faut bien confier les affaires.
Seulement fi l’on: fait entrer dans ia queftion
le nom d’une perfonne que l’on ne veut, pas-
faire connaître , on peut fe contenter de dire
de quel nombre de:lettres il eft compofé;.
Lq grand prêtre ou la grande prêtrefïe de
l’oracle compte toutes les lettres qui entrent
dans fa phrafè de celui ou dé celle qui l’interroge,
comme ils fe trouvent écrits, fans-
avoir égard à la bonne où m'auvaifé ortho-i
graphe ; enfuite if prend deux jeux de piquet
railant foixante-quinze cartes , Si les ayant
bien mêlés enfemb'è, 8c fait couper la perfonne
intéièffée , il tire autant dé cartes qu’il
y a de.lettres, Si toutes celles-là ne lignifient
rien ; ce n’eft que celle qui les fuit immédiatement
qui décide le fort bon ou mauvais de
la perfonne., fuivaut quelle eft de la couleur
favorable ou contraire, 8c fuivant qu'elle marque
le degré de bonheur ou -de ma heur; Si
aile eft d-’ünê dès -'couleurs quf ne font poi nt
applicables à la queftion , ou fi l’on tombe Fur
u e.dame ; [quand, c’eft-un Homme qui interroge
, ou fur un valet, quand c’eft un homme!
vieux,.veuf ou marié ; dans tous ces ctsilàla
partie eft remife.
Si celui qui interroge voyant que l’oraclea
peine a1 s expliquer, craint q-u H ne lui annonce
que'ques mauvais fuccès » il eft maître de jeter
Ion papier au feu 8c de cefler de le qusftion-
ner ; mais s’il veut abfolument favoir à quoi
s’en tenir, on remêle de nouveau les cartes,
on redonne à couper, on retire une fécondé
fois , Si jufqu’à trois Si à quatre : au refte , il
eft de la prudence de celui qui tire les caites
de ne jamais admeit-e certaines queftions qui
peuvent lui être faites ; par exemple , ce les ci :
ma femme m’ejl elle fi'delte ? ou celle là : aimerai
je toujours M\... T ou M.... m-aimeerat-il
toujours ? Ce font des objets fur le’qtiels on
ne doit confuiter d’autre oracle qu’un coeur
fénfible Si un efpri.t bien' fait. Mais voici des
, exemples de Cnofes que l’on peut demander,
& fur lesquelles l’oracle du Cartier eft en état'
de répondre. Serai-je heureux dans mes amours ?
Une Emme met heureufe, ce qui Fait-u~e lettre
; de plus. On petit ajouter .quand ƒ en aurai ,- ce
j: q u change encore lé nombre dés’ lettres. Ou
; peut tourner encore la pHiafe d’une autre ma*
i ni ère' : réujjirai-jt dans mes amours? aurai-je
\ du fuccès dans mes galanteries ?,
| - Suppofons qu’on, adopte la dernière de- ces
; phrafes , elle contient trente- trois le’tres : on
j tn cra d abord trenje- tro: s cartes , Si la tirent :
i quatrième fera décifive. Si elle fe trouve être
| un us dé coeur, on fe moqué du demandeur ,
: parce qu’il eft prouvé qu’il n’aura qa’titre très-
j petite réuffife. Si c’eft le dix de pique, il fera à
plaindre ; fi’c’-eft un tréfilé, ou un carreau, ou
un roi, ou un valet, iorfque la queftionneuie
i eft: une dame, alors l’oracie ne fe fera pas expliqué.
De quelque façon qu’il ait parié ,
l.orique la divination eft finie, il faut jetter
: au feu'le billet qui contient la queftion.
Il y a d’a Jti es manières de deviner par les
cartes, où l’on n’eft pas oblivé de dire fon
feçret à’ celui qui doit les tirer. La prem! ère
Sçonfifte, à faire faire lu patience dervont foi Si
| à fon intention, fuivant qu’elle réulfira ou
qu’elle manquera , on peut juger du bon ou
du mauvais fuccès de ce qu’on defire.
Un autre façon eft d’attacher fon fort à une
carte quelconque qu’on nomme feulement à
■ celai qui tient les cartes. Après les avoir- bien.
J fait mêler, les avoir mêlées foi-même & coupées,,
il les tire alors toutes les unes après les
autres en les plaçant à la main droite Sc à fa-
gai’che, .comme on fait au Pharaon pour ddt