
autant de réponfes ou d’interprétations ,
mais il en avoit beaucoup moins ; ainfî il
y avoit beaucoup de queftions qui ref-
toient indécifes & fans réponfes : il eut
fallu compter jufqu’à i iÿ6 pour fentir la
fauffeté de l’oracle , or le peuple' dévot
ne fait pas compter lî loin ; & quand il
le fauroit, il s’en feroit un fcrupule. Il
aime mieux croire que le défaut des tables
eft lui-meme un. oracle, & un refus du
dieu qu’il efi lui-même venu confulter.
BASSETTE, { jeu de la )
A ce jeu , comme à celui du Pharaon,
le banquier tient un jeu entier çompofé
de cinquante-deux cartès. Après qu’il les
a mêlées, & qüe chaque joueur ou ponte
a mis uné certaine fomme fur une carte
prife à volonté, le banquier tourne le jeu,
mettant le deflbüs deffus, enforte qu’il
voit la carte de defibus. Enfuite il tire
toutes fes cartes deux à deux jufqu’à la
fin du jeu , en commençant parla fécondé.
Voici les autres règles, du jeu.
i°. La première carte efi pourde banquier
, mais il ne prend que les deux tiers
de la mife du ponte lorfqu’il arriene fa
carte, et cela .s’appelle facer. La fécondé
efi entièrement pour le ponte , la troi-,
fième entièrement pour le banquier ; &.
ainfî de fuite alternativement. Il faut re- '
marquer que lorfqu’une carte a gagné oq
perdu , elle n’appartient plus au jeu, à
moins qu’on nç.la remette de,inouveau.
Ainfî , par exemple , la carte du ponte
étant un roi , fi la première carte, du
jeu efi une dame , la fécondé un r o i , &
la troifième aulfi un r o i , le banquier qui
dit, en tirant les cartes , roi a gagné j voi
a perdu ( cela s’entend des pontes ) , perdra
la mife du ponte- , quoique naturellement
le fécond roi l’eût fait gagner , f i la
f r. miere carte de la taille n’eût point
été un roi.
■ 2®. Quand' les pentes veulent prendre ■
une carte dans le cours du jeu , il faut que
la taille foit baffe', c’efl à-dire que le banquier
les tirant, comme j ’ai dit , deux à
deux, ait pofé la dernière taille ou couple
de cartes fur le tapis, enforte que la carte
qui’refie découverte foit perdante pour
les pontes. Alors fi un ponte prend une
carte, la première carte que tirera le
banquier fera nulle à l’égard de ce ponte ,
quoiqu’elle foit favorable aux autres
joueurs;.fi elle vient la fécondé , elle fera
facée, c’efl-à-dire que le banquier prendra
les.-j- de ce que ce ponte aura mis fur, la
carte : fi elle vient dans, la fuite , elle fera
en pur gain ou en pure perte pour le
banquier , félon qu’elle viendra la première
ou la fécondé d'une taille.
3°. La dernière carte qui devrait être
pour le ponte efi nulle.,
I er. cas. « On fuppofe que le banquier
; ayant fix cartes entre les mains, le ponte
en prenne une qui foit une fois dans ces
fix cartes, c’eft-à-dire dans les cinq cartes
couvertes. On demande quel efi le fort du
banquier par rapport à cette carte du
ponte. Par exemple, fi le ponte met un
écu. fur fa carte , on demande à quelle
partie de l’écu peut s’évaluer l’avantage du
banquier ».
Si l’on conçoit les cent vingt arrange-
mens différens que cinq cartes exprimées
par les lettres a , b , c, </,ƒ’, peuvent recevoir
,pofées fur cinq colonnes,. de vingt-
quatre arrangemens chacune ; on remarquera,
r°. que celle où la lettre a occupe
la première place donne A au banquier ;
2°. que dans chacune dés quatre autres
colonnes la lettre a fe trouve fix fois à
la troifième place, fix fois à la quatrième m
& fix fois à la cinquième. O r , fi A dé-
. ligne un écu valant foixante fous , Paul
prenant une carte dans les conditions du
préfent problème, feroit à Pierre le même
avantage que s’il lui donnoit huit fous en
pur. don.
On peut encore confidérei la choie
autrement, en prenant garde que de ces
cinq colonnes, la première donnera 24 A ;
la fécondé, 24 X 7 A ; la troifième 2 4x0;
la quatrième, 24 X 2 A ; & la cinquième ,
24 A.
IIe, cas. « L’on fuppofe que le banquier
tenant fix cartes, le ponte en prend
une. Or, comme la carte du ponte fe peut
trouver, ou deux fois, ou trois fois, ou
quatre fois dans ces fix cartes, & que cela
diverfifie l’avantage du banquier, il efi
à propos de chercher quel efi fon fort
dans toutes les variations de ce fécond cas.
Commençons par examiner quel efi fon
fort dans la fuppofition que la carte du
ponte foit deux fois dans la main du
banquier ».
Soient les cinq cartes couvertes du
banquier, défîgnées parles lettres a , à ,
c , d , ƒ , dont deux quelconques , par
exemple, a & ƒ expriment celle du ponte.
On remarquera , i° . que les cent vingt
différens arrangemens poffibles que les ;
cinq cartes peuvent recevoir étant pofés
fur cinq colonnes de vingt-quatre arrangemens
chacune , dont la première commence
par a , la fécondé par b , la troifième
par c , & c ., les deux colonnes qui
commencent par a & par f donnent À au
banquier , puifqu’elles font indifférentes
pour le banquier & pour le ponte. 2°. Que
chacune des trois autres colonnes contient
douze arrangemens qui donnent au
banquier { A ; ce font céux ou a & ƒ
font à la deuxième placé , '& quatre arrangemens
qui donnent 1 A au banquier,
c’eft-à-dire qui le font gagner. Cela fe
découvrira aifément par la table ci-jointe
qui repréfente la fécondé colonne qui efi
celle où b tient la première place.
b a e d f bc a d f b d a c f. b f a d c
b acfd b c a f d b d a fe, b f a c d
ba.de f b e d a f b de a f b f c a d
badfc bedfa. b d e fa b f c d a
b a fed \ b c f ad b d f a c b f d a c
bafde b e fd a b d f c a b fd , c &
Il efi clair que la première & la dernière
de ces quatre colonnes donnent f A au
banquier, & que chacune des deux autres
contient deux arrangemens qui donnent
2 A au banquier ; ce font ceux-ci b ed a f,
bedfa, b d ca f, bdefa.
2°. Pour trouver quel efi le fort du
banquier lorfque la carte que prend le
ponte efi trois fois dans les cinq cartes du
banquier , on obfërvera que des cinq colonnes
fufditesil yen a trois qui donnent A
au banquier, & deux qui contiennent
chacune dix-huit arrangemens qui donnent
j A au banquier. Cela n’a pas be-
foin de preuves.
3°. Pour trouver quel efi le fort du
banquier lorfque la carte que prend le
ponte efi quatre fois dans les cinq cartes
couvertes du banquier , on obfervera que
des cinq colonnes fufditesil y en a quatre
qui donnent A au banquier , & une qui
lui donne y A.
IIIe. c a s . « L ’on fuppofe que le talon
étant compofé de huit cartes, dont la
première efi , découyerte, le ponte en
prend une qui foit deux fois dans ces
huit cartes. On demande quel efi le fort
du banquier par rapport à cette carte ».
Soient exprimées les fept cartes couvertes
par les fept lettres a, b , c ,d yf , g , h,
dont deux , favoir a & ƒ , défignent celle
du ponte. Soit auffi comme ci-devant ,
S le fort cherché , & A la mife de Paul.
Cela pofé, on obfervera , i°. que pofant
les cinq mille quarante arrangemens différens
que les fept lettres peuvent recevoir
fur fept colonnes de fept cents vingt arrangemens
chacune, la colonne qui commence
par a & celle qui commence par ƒ
donneront chacune Aau banquier.20. Q e
fi l’on conçoit çhacune des .cinq autres
partagées de nouveau, en fix autres de cent
vingt arrangemens chacune., les deux
d’entre ces fix , ou a 8c f occupent la
fécondé place donnerqnt { au banquier.
3°. Que les qyatre autres colonnes d’entre
ces fix ont chacune quarante-huit arran