
24 C A B R I O L E T .
Autre manière d’y jouer.
Suppofonsque l’un des joueurs amène cinq
points, & que l’autreamène vingt ,c ’e!i quinze
jettons que gagne celui qui a amené vingt.
Cette boule chiffrée , dite ci-devant boule
royale , fe vend, rue des Arcis , au Singe vert.
B O U L E S . {jeu de)
On joue fur. terre avec de grofles boules
C A B R I O L E T .
qu’on tache de pouffer le plus près qu’il eft
poffible d’une petite boule., ou de tout autre,
but qu’on a choifi. On joue aux boules en
partie , & il y a des joueurs afléz adroits pour
lancer leur boule contré le but, qu’ils font
partir fort loin , ou contre les boules de leurs
adverfaires ; alors ils fe rendent maîtres du
jeu , Sc ils peuvent placer avantageufement
les boules qui leur relient à jouer.
c
C A B R I O L E T .
C A B R I O L E T , {jeu du) .
OICl les règles de ce jeu qui fe joue, foit
avec des cartes , foit avec des dez.
iv. Avec les cartes. Avant de commencer
la partie , on mettra chacun fur une ou plu-
Ceu.'S cafés Sc principalement fur celle du jeu,
le nombre de jettons dont on fera convenu.
On joue avec des cartes de piquet à quatre
perfonnes ou davantage ; & le jeu doit toujours
être compofé d’un nombre de cartes
fufli'ant pour en donner cinq à chaque joueur.
Celui qui donne les cartes fait voir la dernière
qui eft toujours a tout.
Le premier en cartes qui a dans fon jeu
quelqu’un des affembiages de figures qui com-
polent une des neuf cafés le déclare. Par
exemple, s’il a un r o i, une dame, & un
valet de la même couleur quelconque, il dit
avoir le mariage légitime, Si fi perfonne ne s’y
oppofe, il tire ce qu’il y, a fur la café de ce
nom.
S i , félon la même lo i , il a roi Sc valet ;
il tire, perfonne ne s’y oppofant, ce qu’il y
a fur la café de la conjian.ee.
S’il a la dame & le valet, ce qu’il y a fur
celle de la confidence,
U infidélité qui eft un ro; d’une façon Sc une
dame de l’autre, tire suffi ce qui eft fur la café
de ce nom.
Il en eft de même de la conférence, figurée
par deux rois.
Du fecret, figuré par deux damés.
Et des confident, figurés par deux valets,
n’importe de quelle couleur.
©n pourra appeller une carte qu’on defire,
& la remplacer par une carte' du même ordre
ou d’un degré fupérieur, fans nommer, ni
montrer celle que l’on donne en échange.
Chacun doit parler à fon tour , mais celui
qui a trois valets ayant cabriolet, il emporte,
lans examen , ce qui eft fur les neuf cafés ,
que chacun recouvre pour recommencer la
partie.
Lorfqu’un joueur a la même chofe que
celui qui parle , il dit : je m’y oppofe ; alors
ni l’un ni l’autre ne tire ce qui eft fur la café
I énoncée : c’eft l’affaire du premier d’examiner
par le jeu des cartes de l’oppofant, fi fes droits
font égaux aux Cens.
Quiconque aura les quatre as tirera , s’il en
a couvert les figures , tout ce qui eft fur le
jeu , & chacun des joueurs lui payera encore
la mife ordinaire des neuf cafés.
II ne faut point perdre de vue qu’on ne tir»
jamais rien des cafés que l’on n’a pas couvertes.
Lorfque tous les joueurs ont parlé à leur
tour, le premier en cartes joue ou pafie; fi
celui qui fait jouer gagne, il tire ce qui eft
fur
C A P U C I N .
fur la café du milieu ; mais s’il perd , il met
fur cette même café autant de jettons qu’il y
en a. -
i°. Avec les deç. On peut jouer avec trois
dez ; Sc l’on trouvera la face des dee indiquée
en haut de chaque café, que l’on occupera
fuivant le nombre des points amenés.
A la conférence ; tirez ce qui eft fur cette
café.
A la confidence ; tirez chacun un jetton, Sc
rejouez un coup.
A la confiances tirez ce qui eft fur cette café,
& que chacun vous donne un jetton.
Aux C.injidens y recevez deux jettons de
chaque fjoueur ; gardez la moitié paire, Si
mettez le refte au jeu.
A {'infidélité; payez un jetton à chacun des
joueurs, Sc qu’ils jouent deux coups pendant
que vous vous repoferez.
Aux feertts,- tirez un jetton de chaque
café.
Au jeu , marqué par trois dez, chacun de
cinq points» Tirez ce qui eft fur cette café,
& que tous les joueurs remettent au jeu.
Au mariage lég itim etirez ce qui eft fur
cette café, Sc de chacun deux jetions pour les
frais de la noce.
Aux cabriolets; la partie eft gagnée, Sc l’on
tire en conféquence tout ce qui eft fur les
neuf cafés.
Lorfqu’on amènera d’autres points que ceux
qui' font marqués fur les cales, on payera
deux jettons au jeu.
Les cafés des quatre as ne fe couvrent pas
quand on joue avec les dez.
C A P U C I N . {le)
Jeu de fociété en dialogue.
Madame Ce la Haute-Futaie»
D’où venez-vous donc, Mademoifelle’
vous arrivez bien tard.
L’Abbé des Agneaux.
Madame, nous revenons de Cheffy, Il y a
Jeux familiers.
C A P U C I N . . s*
tant de belles chofes à voir qu’on ne fauroit y
relier trop long-tems.
Mademoifelle R o S E.
Comme les gazons y font beaux Sc bien
tenus!
Mademoifelle de la Haute-Futaie.
Maman, nous avons vu des petits ciguë«
tout noirs»
Madame d e l a H a c t e - Fu t a i e .
Ils ne font finement pas tout noirs, ma
fiile. Ils font gris, Sc ils blanchiront en gran-
diflant. Accoutumez - vous donc à dire les
chofes comme elles font.
M. d e s J a r d i n s .
Que j’aime' le fimple ruiflèau qui paffe au
bas du vallon ?
L’Abbé P r i n t e ms .
C ’eft ma promenade ordinaire.
Mademoifelle DU B o c a g e .
Vous nous avez promis, en revenant, M. de
la Rivière , de nous faire jouer au Capucin»
Allons, contez-nous quelqu’hiftoire de Capucin.
M. d e l a R i v i è r e .
Oh ! mais je ne peux pas vous en inventât
tous les jours de nouvelles.
Mademoifelle DU RUISSEAU.
Eh bien’, contez les mêmes. Je n’y étois pas
quand vous avez joué.
M. d e l à F o r ê t .
N i moi non plus.
Mademoifelle R o s e .
Le chevalier Sc m o i, nous n’y étions pas
non plus. Ainfi, vous voudrez bien expliquer
le jeu en faveur des ignorans.