
où il y a villes & ports de mer, y laiffe autant
de jettons.
<T». Celui qui en avançant rencontre des
jettons fur les cafés les enlève pour lu i, nuis
en retournant,, non , il palfe pardelTus. ■
7°. Celui qui fera à Béarn y demeurera
deux tours , à mo’ns qu’un autre n’y vienne.
8 Celui qui eftrencontré paye à l’autre;
mais fur les villes capitales il mçt au jeu
autant de jettons qu’il y a de joueurs.
9°. Quand le lieu où on retourne eft occupé
d’uns marque ou de jettons,, on fe met
a la première café vacante d’enfuite.
io°. Avant que de commencer, on met
.chacun fix jettons au jeu; mais celui qui a
le dé-,le premier n’.en met que trois.
Autre manière de jouer à ce jeu.
1°. Chacun de; joueurs donnera à fa marque
le nom d’une des grandes provinces, au
fort ou au choix.
2*. On ne fuivra. des. règles ci-deffus que
îa i re & la 2e {ans guide, la 4 ', la 7% 8e ,,
9e & 11e.
3°. Celui qui po'era fa marque fur la capitale
de la province de foii nom, -gagnera
la partie,
4°. Toutes les fois qu’on pofera fur les
cafés de la province d’un autre, on lui donne
a un jetton, & on en mettra un au jeu;
mais fi c’eft fur la capitale, on le fera fort! r
.du jeu.
Chaque café po te les noms de plufieurs
villes'& provinces, & marque quelques particularités
du can on.
H I S T O I R E S ou Fables racontées f ar
chaque proverbe. 1 (feu des )
L’on peut faire choifir à chacun Ton proverbe,
■ & là-dcffus l’on vous obligera de conter
quelque hiftoire ou quelque fable fur ce fujet,
comme fi l’on a d it, qui trop embrajje mal
craint ; l’on doit conter là-deifus l’hiftoire
de quelque homme qui a eu plufiéurs- déffeins,
d; n’en a pu laire réufiir aucun ; fuit de quelque
aïa.icieiix, qui a voulu avoir trop cls richelle;
& eft devenu gueux , ou de quelque ambitieux
qui. ne pouvant le raffafior d’honneurs , eft
tombé dans l’infamie. „
On peut auflî alléguer la fable du ch'en qui
paffant fur un pont avec ure pièce de chair
à la gueu'e , en voyant une autre repréfentée
dans l’eau la voulut encore avoir, & ayant
laiifé tomber celle qu’il tenoit pour prendre
l’autre qui n’é oit, qu’un fantôme.; il trouva
qu’il n’avoit plus rien; c’cft-là une vraie fable
a’Efope; & je n’entends pas que l’on ufe feulement
de celles là, mais de celles des.poëtes,
telles qulil y en a dans l’Iliade ou fOdylTée
d'Homère,ou dans iesMétamorphofes d’Ovide,
Sur le proverbe, on revient fage des plaids ;
l’on racontera l’biftoire de quelque Tomme
mal confeillé qui a confirmé toute fa vie' &
fes moyens à plaider, ou plutôt qui n’ayar.t
eu qu’une affaire ou civile ou criminelle ,: a
écé fi malheureux, qu’après avoir'éré infiniment
rebuté de les longues pouifu tes & des
chicaneries que l’on lui a faites, il a trouve
enfin tant d’injuftice parmi les.hommes , qu’il
a protefté de rie plus retomber en ce péril 3
a'.nfi il eft revenu plus fage des p’a ds, ..qui,
en notre vieux langage, font les lieux de la
plaidoyerie ou la plaidoyerie meme. Un
homme- qui av’oit paffé par-li difoit auffi qu’il
airhoit mieux céder à Ion adverfe partie, la
jmoitié'de ce qui étojt m conteftation,: pa ce
que fi le procès continuolt, ni l’un r.i l’autre
n’en jouiroient, de quelque côté qti’d put y
avoir .gain' de-caofs , & que les franc de juf-
tice en confumeioieni encore davantage.
Sur le proverbe , qui bien aime , bien châtie-;
on peut raconter l’hiftoire de quelque anciens
Grecs ou Romains qui a’moient bien leurs
fils, & n’ont pas laifïë de les punir fdvére-
men.t de leurs fautes. Au cas que l’on trouve cela
trop férieux, fi l’on veut , l’on racontera
l’hiftoire de quelque mari , paftionnément
ampureux de fa femme -, mais qui ne lai fiera
pas dé la châtier , quand elle aura fait quelque
faute, lo fqa’eile l’aura traité avec mépris-,
qu’elle aura couché quelque nuit hors de la
mai’on , fans demander congé, ou qu’elle
lui au a dérobé de' l’argent pour fournir à des
déaenfc.s inutiles ; un homme de condition
de Paris feue toit la femme fur legenouil.en de
telles occafions, pour montrer qu’il ia.t aitoit
encore comme un jeune enfant qui .ne pectioiE
que par innocence ; un autre la battoit avec
une aulne pour la battre de insfure , & afin
que l’on ne dît point qu’il uioit d’une punition
démefurée.
Si l’on vous propofe le proverbe, il vaut
mieux tard que jamais, vous avez un très-
grand champ pour difeourir ; car vous pouvez
raconter i’hiftoire des voleurs , des uluriers,
dés jçueurs, des blafphémateurs &C de quelques
femmes débauchées , qui, après avoir
demeuré long tems dans le vice , fs font tous
convertis : ce qui fait coiclure qut’encore
qu’ils n’aient reconnu leurs fautes qu’à la fin
de leurs jours, il vaut mieux que cela foit
arrivé ainfi , que s’ils étoient morts fans repentance.
Voilà cçmme .il fe faut acquitter des
exemples que l’on donne fur les proverbes,
ce qui n’eft pas fi mal ai fe que l’on croit
d’abord ; car il eft permis de dire tout ce que
l’on voudra , foit que l’on fait lu quelque
part, ou que l’on l’ait inventé.
H I S T O I R E U N I V E R S E L L E .
( Tableau chronologique de t )
Jeu d’injlrudion.
Règles du jeu. i°. On joue à ce jeu , avec
deux dez comme à.i’o/V, ou avec un cochon
net à deux faces.
; °. On choifît d’abord un banquier au
hafard du d é, ou au plus offrant.
3°. Le banquier doit lire ce qui eft écrit
dans la café où chaque joueur arrive, & où
il pofe fa marque ; s’il y manque , il met un
jetton au jeu.
4°., Tous mettent chacun trois jettons au
jeu d’abord.
Chaque joueur doit avoir fa marque par
ticulière avec dix jettons & deux fiches ,
valant chacune dix jettons.
On commence le jeu par la cafe chiffre 1 ,
qui eft celle d’Adam.
c °. Celui qui arrive le premier à ,1a café
de Louis XV , année 1715 , gag :e mut ce
qui eft fur le jeu, SC en donne le tiers au
banquier.'1:
Si l’on amène plus de points qu’il ne faut,
cela ’n’ empêche point de gagner, à moins
qu’on ne fût convenu du contraire.
6°. Celui qui trouvé des jettons fur une
café où il paffe les prend pour lui.
7°. Celui qui eft rencontré par un autre
met au jeu, & recule fa marque à la place
quittée par l’autre.
8°. Les autres règles font gravées autour
des cares, St expolées fur le carton ou la
feuille imprimée. '
9°: Quand la règle porte ces mots : donne ;
paye, diftribue , prend, reçoit, 1 , 2 , 3 , c’eft-
à—dire unjetton, deux jettons , trois jettons.
Voici les notices qu’on trouve dans les
différentes cafés de ce jeu.
Adam, déluge 1656.
Royaumes d’Affyrie , Egypte & Chine
19occ ,
. Abraham né en 2039.
Royaumes de Crète & d’Argos 2102,
Royaumes d’Athènes 249 6.
Royaume de Sparte ou Lacédémone 25 ç S.
Royaume de-Troye 2574.
Jofué fait- la conquête de la terre pro-"
mife 25:84.
Jafon enlève la toifon d’or 2828.
Troie prife 2870,
Les Héraclides 2950.
Sait!, premier roi des Juifs', 296*2.
Archontes d’Athènes à la mort de Codrus
2984.
Royaume- d’Ifraël par Jéroboam 3 060.
Carthage bâtie par Didori 3141.
Sardahapale , dernier roi d’Afïÿrie 3178. N
Royaume des Medes& de Bahylone 3180.
Royaume de Macédoine 5 240.
Première Olympiade 3278. ;
Rome fondée 3300., ,
Captivité de Bàbylone 3446'. .
Créfcs vaincu 3 5 : .
Empire de Perfe conquis par Cyrus 3 5 r£.
Rois chaffes.de Rorrie. Confuls 3545.
Bataille de Marathon 3564.
Guerre du Péloponèfe 3623.