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«in petit tableau où feraient tous les noms de
ces jeux, Si j’attacherais > a cote , un petit
cahier où je ferois copier toutes les règles de
ces jeux..
Madame-D i l a R i v i è r e ..
Vous avez raifon : au moins , on. s en fou-
viendroit, & ' on. les {puerait quand on le
voudrait.
M. b ê l a R i v i è r e .
Pour la poule, au domino , c’eft comme fi
©n y jouoit à la partie , excepte qu’on eft beaucoup
, au lieu d’être deux. Il n'y a pas de;
sombinaifon, par exemple, l’abbé..
L’Abbé d e s A G n E a u x ,
N o n , fièrement.
M. db l a R iVI ÈRE.
C ’eft le premier qui n’a plus de dez qui
gagne; ou II le jeu eft fermé, c’eft celui qui
a. le moins de points.
Le Chevalier Z É P Hl R.
Et le- chat qui dort-} Je ne l’ai jamais joué.
L’Abbé d i s A.G n e a u x .
On prend une carte de plus qu’jl n’y a de
joueurs ; celui qui diftribue les 'cartes , en
donne une à chaque joueur ; il prend pour
lui l’avant dernière, Si met la dernière dans
le milieu de la table : c’eft cette carte qui eft
le chat; celui qui eft à la droite du joueur
qui a donné les cartes, dit : qu’une telle-carte
parle. Je fiippofe que Madame de là Rivière
dife. : que le valet parle ;,fi Mademoile Rofe a
le valet, alors, elle le montre, & elle nomme
la carte quelle veut faire payer; le ro i, par
exemple S alors,, fi le:chevalier a.le roi, ilpay.e
un .letton à. la poule. Madame dë la Rivière
ayant dit que le valet parle, fi le. valet eft la
dernière carte, alors, elle a réveillé lé chat
die ; paye un jetton ; de même que Made- -
moifclle Rofe.en paierait.un „s’il arrivoitquele
roi- qu’elle a défigné pour payer fût le chat.
Soit qu’on difê de parler ou de payer, il ne
faut jamais réveiller le chat qui dort , parce
qu’il en coûte, toujours..
Le Chevalier Z È P H I R.
C’eft apparemment ce j;eu-là qui a donné
naiffance au, proverbe : ne réveillez pas le
: chat qui dort.
. L’Abbé des Agneaux.
Ou le proverbe qui a donné naiflance au
■ jeu, A mefure qu’il meurt ùn joueur , on ôte
une carte ; & quand, on n’eft plus que deux,
il n’y a plus que trois cartes ; alors , celui qui
donne a l’avantage , parce que l'autre , en
nommant une carte pour parler, peut nommer
le chat, ou bien ii peut être nommé pour
payer : celui qui donne ne court qu’un rifque,
î Si l’autre en court deux..
Le Chevalier Z É P H I R.
Et Vas qui court j comment le joue-t-onS
L’Abbé des Agneaux.
On prend un jeu dè-carte entier y on donne-
une carte à chacun : le premier, qui eft à côté
de celui qui a donné „ s'il n’eft pas content
de fa carte , là change avec fon voifin ; le
voifin avec le fuivant, ainfi de fuite, jufqua
■ celui qui a donné ; après quoi on retourne les
cartes, & la plus baffe paye un jetton; las
eft la plus balle; Si j’ai un as, que je le donne
à mon voifin , Si qu’il m’en rende un-, alors;
je paye , parce- que e’eft la première des plus-
baffes cartes qui paye. Quelquefois, on change
un deux pour un as, un trois pour un deux.
’ Alors, celui qui s donné une carte inférieure
-à celle qu’il a reçue, doit s’y tenir ; s’il a
- donné un deux pour un- trois, il rifqueroit en.
changeant fon troisavecfon voifin,de trouver
un as ; au lieu qu’en difànt : je m y tiens , Si
en ne changeant point, il eil fur de ne pas payer.
On ne peut pas obliger ceux qui'ont des^ rois
de changer y cetfx qui en ont peuvent meme,
Vils le veulent, les découvrir tout de fuite.
L’as revient fôuvent a celui qui a donné Ifes
cartes,, à moins qu’il ne foit arrêté dans fa
,courfe par un roi ;.alors, celui-ci peut , quand
il n’eft pas content de fa carte, en tirer une
autre, du jeu.. Dans plufieurs pays , le rot
1 renvoie à l’as ou à la plus baffe ; c éft a dire »
qu’eu tirant un roi, on revient a la carte
; qu’on avoit, le tout dépend des conventions,
i qu’on fait en fe mettant *u jeu..
Mademoifelle de la Haute-Futaie.
Pour le jeu de la peur, tout le monde le
-contioît.
Le Chevalier Z É p h i R.
Il eft biea fimple, & iffez amufant.
Mademoifelle D u B o C A G i .
On prend un jeu de cartes ; on le met fur
la table , en l’éraiant bien ; quelqu’un nomme
la peur le valet de coeur, par exemple :
chacun prend une carte à fon tour ; la première
ou la dernière du bas, n’importe ; celui
qui prend le valet de coeur paye un jetton à
la poule, & nomme la carte qu’il veut pour
la peur du coup fuivant.
L’Abbé Printems.
J’ai vu quelquefois la première perfonne
prendre la carte nommée.
L’Abbé des A g ne au xv
Et moi, j’ai vula peur être la dernière carte ;
& une fois j’avois efcamoté la carte que j’avois
nommée pour être la peur, de façon qu’on
eut peur jufqu’à ia fin, mais c’eft: défendu,
car ça allonge bien le jeu.
Madame de la Rivière.
J’ai beaucoup entendu parler de chnif-
chuof chaorum ; mais je ne l’ai jamais joué.
Mademoifelle de la H aute - Fut aie.
Ce nom eft bien dur Si bien difficile.
L’Abbé P RI NT em s.
On ne le prononce jamais en entier ; le
premier dit chnif, le fécond chnof, le troi-
fième chnorum.
Mademoifelle de la Haute-Futaie.
Mais ça n’apprend pas le jeu.
L’Abbé des Agneaux.
Patience, je vais vous l’expliquer. On a
an jeu de cartes entier ; on diftribue les cartes
à tous les joueurs , de manière qu’il en refte le
moins poffib'.e. Le premier joue une carte : fi
le fécond en a une pareille, il la joue , Si dit
chnif ; alors, le premier paye un jetton à la
ponle.-Si le troifième en a auffi une pareille,
il ia joue toujours drvant lui, Si dit chnof :
alors, le fécond qui eft chnof, paye deux
jetions à la poule. Enfin, fi par hafard, ce
qui eft fort rare , le quatrième avoit dans fon
jeu la quatrième carte pareille-, il la joueroit,
Si h troifième, qui ferait chnorum , payeroit
deux jettons à la coule, Si deux jetions à
celui qui i’auroit fait chnorum,
Mademoifelle de la Haute-Futai*.
Mais fi je n’ai pas une carte pareille à celle
qu’on a jouée avant moi.
L’Abbé des Agneaux.
Alors, vous jouez celle que vous voulez.
L’Abbé Printems.
Et il eft de votre intérêt de jouet celles
que vous pourriez avoir doubles ou triples,
parce qu’alors vous ne craignez pas d'être
chnif.
Le Chevalier Zéphir.
Mais fi le voyois dans la main de ma voi-
fine une dame, & que j’en aie une, je me
garderois bien de la jouer.
L’Abbé des Agneaux.
Aùffi eft il bien effentiel de ne pas laiflèr
voir fon jeu, Si de ne pas montrer les cartes
en les donnant.
Madame de la Rivière.
C’eft àépeu près la règle de tous les jeux.
L’Abbé des Agneaux.
Il eft encore fort intéreffant de remarquer
bien les cartes qui font paffées, & de jouer
de préférence telle dont les pareilles font déjà
pombées.
L’Abbé Printems.
De tous les jeux de poules, celui que j’aime
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