
J U I F S . ( jeu des )
Règles.
Pour le jeu des juifs, il faut deux dez &
un carton divifé en onze cafés , depuis deux
jufqu’à douze.
Dans la café du milieu,marqué 7 , fe trouve
un juif à tab'e jouint & amenant un fonnet.
Le nombre des joueurs n’eft pas fixé : celui
qui amène le plus haut point commence à
jetter le dé , & les autres erduite.
Tout joueur qui amène 7 , met au juif
fept jettons.
Ce»ui qui amène 12 fait rafle, ga?,ne
les jette ns qui fe trouvent fur toutes les cafés.
To.it autie numéro fait gagner a celui qui
l’amène les jettons de la cale ou fe trouve ie
numéro, s’il y en a. Si ia café eft vide , le
joueur ia garnit du nombre qui convient a ia
café.
Le jeu une fois commencé , perfonne ne
peut y entrer qu’apiès la rafle, & alors le
joueur en entrant prend le cornet.
L
L A R R O N .
L A R R O N . (jeu du)
T . k jeu du larron eft fort plailant, en ce
que chacun a divers noms, du dérobé, du
coupeur de bourfe, de l’accufateur, du ferment,
du geôlier, du juge, du'bourreau &
autres noms, avec de certains mots , comme,
ton ma dérobé ma bourfe, au larron , quil
ne nous échappe ; & autres que chacun dit
diverfement , étant provoqué ; & cela fait
une contrebâtterie qui peut durer quelque
fans.
L O G E M E N T . (jeu du )
Je me fuis trouvé une fois en une compagnie
où l’on difoit que chacun prît une lettre,
ô£ que là-deiîiis l’on format tous les mots
néceifaires au récit d’un voyage, & quand
cela étuit fat, le maître du jeu demandoit,
par exemple, à .celui qui avoit choifi l’A ,
comment vous appelle^ -.vousy il falloit qu’il
répondît '.André ou Antoine, & en fon lur-
nom quelqu’autre mot qui commençât par la
même lettre, & puis on lui demandoit : D’où
venc\-vous ? il difoit d’Alençon , ou d’Arras ;
fi on lui demaidoit l’enfeigne de fon hôtellerie,
il difoit, qu’il avoit été logé à, t Ancre ;
Sc pour ie nom de l’hôte & de i’hôtefle & 1
de leurs ferviteurs & fervantes, il falloit encore
trouver des noms pat’ei.S-, & pour E
viande qu’il avoit mangée. Ainfi l’on in-
terrogeoit les autres fur leurs lettres en diverfes
manières , mais de telle forte qu il ne ia'loit
pas plus demander à l’un qua 1 autre, craignant
que quelqu’un ne foit méco' tent.
Ce jeu eft fort dive.tifiànt, car on y„peut
joindra tout ce qu’on veut, puifqu’en faiiant
raconter à un homme ce qu’il a fait & vu
dans un -rayage ou dans une compagnie , on
l’obligera à dire tout, don la lecture qu il
aura pofe , comme de nommer les âibrts qti il
a vus dans un jardin , les drogues dont ion
a panfé un malade , les armes dont quelqu un
i ’eft fervi en une querede foudattve. Quel
pla'fir à voir l’embarras que 1 on aura à trouver
de tels mots !
LO T E R IE . Ipetite) ou R oui de fortune.
Ce jeu eft bien fimple. On fait tourner une
aiguille fur un plateau, ou fur un carton ou
l’on a tracé, dans un cercle, des chiffes,
depuis 1 jufqu’à iz.
On gagne ce ..qui eft convenu , fuivant le
nombre" ou le chiffre fur lequel 1 aiguille
1 s’arrête.
On peut encore jouer à la rom de fortune
un contre un , à qui amènera le plus haut
point, ou plufieurs cnfemb'e, en plaçant fur
differens numéros ; celui des numéro:; fur
lequel l’aiguille s’arrête, gagne ce qui eft fur
le jeu, quoique ce ne foit point lui qui ait
tourné l’aiguille ; il fuffit que ce foit fon numéro.
Si c’eft le numéro de celui qui a tourné
l'aiguille fur lequel elle s’arrête,chaque joueur
le paye double, c’eft-à-dire qu’il lui paye
autant qu'il avoit mis au jeu.
On convient, avant de jouer , lequel des
deux bouts de l’aiguille doit marqjer.
L O T E R I E DE S O C I É T É .
Ce jeu eft imité de la loterie de France,
& fimp.ifié par les chances.
Il efteompofé de quatre-vingt-dix numéros
diftribués en dix tableaux , contenant chacun 9
chiffres, dont on a pris un par chaque dizaine ,
en forte qu’il ne fe trouve aucun des chiffras
répétés dans l’emploi fait des quatre-vingt-dix
nombres.
Lorfque l’on veut jouer , on prend les dix
cartons ou tableaux auhafard, un pour chaque
ponte, fi l’on eft neuf perfonnes, ou plufieurs
tableaux , fi l’on étoit moins. Mais dans tous
les cas, le dixième tableau appartient toujours
au banquier, auquel il devient néceiîare pour
balancer les rifques entre lui & les pontes ; &
dans le cas ,ù la compagnie feroit nombreuie,
ce qui exigerait davantage de tableaux , le
banquier pourrait les augmenter de dix, &
pour lors prendrait deux tableaux ail lieu
d*Un , en obfervant de prendre fon fécond
tableau pareil au premier.
Avant de commencer le tirage, comme à
la loterie de France, de cinq numéros feulement,
il faut payer au banquier la valeur des
neuf tableaux pris par les pontes , à raifon de
3 livres pour chaque tableau. Après le tirage
fait, le banquier paye aux ponies pour tes
cinq numéros forets, favoir pour un extrait
ou numéro feul, la même fomme de 3 liv. ;
pont deux numéros fur un même tableau ,
! fa'faut un arnbe, iz liv. ; pour trois numéros
, idem, foim nt un terne, 17 liv.; pour
quatre numéros ou le quaterne, 48 liv. ; &c
four les cinq nu néros ou le quine, 75 liv.
On voit aifément que ce calcul a pour
bafe la quantité d’extraits, multipliés par leur
nombre.
Il eft efferitiel d’avertir que, pour gagner
un arnbe , terne , quaterne ou quine , il faut
que la fortie des deux , trois, quatre ou cinq
chiffres fe rencontre fur les neuf d'un meme
tableau ; car il ne feroit payé que des extraits,
fi les numéros fortis fe trouvaient portes en
nombre feul fur les differens tableaux qu’au-
roit pris un même ponte.
On conçoit aifément eue le tableau rut
banquier fert à le clifgenfer du paiement des
muniras fortans qui s’y trouvent compris.
Quant au nombre de ri'âges, il convient
que ie banquier en fafl’e trois de fuite , ariès
quoi ce fera un autre porte dans 1 ordre
agréé par les joueurs avant de commencer.
Ces tirages peuvent s’exécuter avec le fac,
la palette & les demi-boules du loto, dont
la royale eft un abrégé préférable à plufieurs
égards :
i f En ce qu’il fe joue à l’argent, &c ne
peut être fujet à aucun mécompte.
1°. En ce que n’ayant que cinq chiffres a
tirer au lieu Je dix , il devient bien plus y .f,
pnifqu’en outje il eft débatraffé de la répétition
quadruple des mêmes numéros, laquelle
eft toujours pénible.
En ce qu’il s’exécute & finit fans donner
lieu à des méprîtes irréparables des décomptes
faits avec des contrats , des .jetions & des
fiches.
4°. En ce qu’il préfente de l’égalité , par
le droit de chaque ponte d’être banquier à
fon tour.
C’eft pour fo'ttenir cette égalité que l’on
a fixé lespaiemens aux taux ci devant énonces.
On_y voit que l'avantage eft combine entre
les pontes & le banquier, puilque les premiers
peuvent être remboufés de leur mife
par un feul extrait, & que d’autre part il refte
à celui qui tient la banque un profit de près
de moitié s’il n’a que cinq extraits à payer,
& de plus de moitié fi quelques-uns des numéros
fortis fe trouvent fur fon tableau : mats
auffi le banquier a contre lui l’événement des
ambes , ternes je autres chances q.iel’on eftimé
avoir calculé équitablement dai.s les évaluations
ci-devant établies.
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