
iur le trône , & fe plaindra à Tes fi? jet s que
la couronne & le fceptre des rois , quoi- .
qu’extrêmement pe-ans, ont toujours des en
vieux j qu’un roi., fon voifin , pour envahir :
fon royaume j a déjà fait des levées , qu'il eft
important d’y donner ordre pour mettre fes
villes en fûreté -, alors Es confeillers & capi- ;
raines lui donnent des moyens pour empêcher |
fes voifins d’empiéter fur lui. Lauteur lui
témoignera par fes paroles & fes actions
qu’un roi n’eft pas eftimé grand prince , s’ii >
n’aggrandit fes limites, & fait préparer fes :
gens à la guerre. Par exemple , on voit que é
des proverbes , on peut inventer & tirer des j
amifemtns ingénieux, & des aéhons férieafes J
ou comiques.
Voici les titres de quelques-uns de ces pro-1
verbes dont on peut tirer avantage pour le
divertiffement d’une fociété.
Bonne renommée vaut mieux que ceinture
dorée*
A petits merciers , petits paniers.
Jamais amoureux honteux ri eut belle amie.'
Un fou en amùfe bien £ autres.
Tout ce qui reluit rie fl pas or.
Tel menace qui a grand-peur*
Entre deux vertes une mûre.
A gens de village, trompette de bois.
Femme couchée , & bois debout,
Homme rien vit jamais le bout.
L'occafton fait-le larron.
Il vaut mieux être feul qrien mauvarfè compagnie.
On fe traite de Turc à Maure.
Ce qui vient de la flûte s’en retourne au
tambour.
A bon vin -, bon cheval.
A vaillant homme y courte épée1.
A beau parler , qui ri a’ coeur de bien faire.
Il ne faut pas fe moquer des chiens qu’on \
ne J oit hors du vi.lagt.
Quand les enfans dorment, les nourrices -
ont bon tems.
Le jeu ne vaut pas la chandelle. ,
Il rieft. pas fl: diable qu’il eft noir.
Chacun efeorté 'fini femblable.
Il ri eft point de pires four ds que ceux qui
ni veulent point entendre.
Après ta pàn/e vient la danfe.
Quand les gueux danfent, les guenilles vont
au vent. '
Pour un point, Martin perdit fon âne.
Il faut plumer la poule fans la faire crier.
Les chevaux courent les bénéfices , & les
ânes les attrapent.
Qui ne fait difjîmuler , ne fait régner.
Qui parle du loup , en voit la queue.
De trois chofes , Dieu nous garde :
De boeuf falé fans moutarde ,
D'un valet qui fe regarde,
D ’une femme qui fe farde.
Tems pommelé , femmefardée , ne font point
de longue durée.
Vous avei affe\ prêché pour boire un coup.
Si les femmes étoient d'argent, elles ne vaudraient
rien à faire monnede.
Cejl un bon bâton pour défaire un lit.
Il fait comme les anguilles de Melun , il
crie devant qu on l'écorche.
Andouilles de Troyes ,fauciffon de Bologne,
marons de Lyon , vin mufeat de Frontignan,
figues de Marfeille , cabats <£ Avignon , font
des mets pour les bons compagnons.
Tant va la cruche à l’eau , qu enfn elle Je
caffe.
Il faut mourir, petit cockon , il riy a plus
d'orge.
Qui frappera du couteau , mourra de la
gaihe.
IL crie comme un aveugle qui a perdu fon
bâton.
- Fille qui , écoute , & ville qui parlemente,
eft à .demi rendue; -
QuC 'garde fit fèmme & fa maifon a affe\
dé affaires. ■
Qui croit fa femme & fon curé, eft en
danger d’être damné.
A bien fervirfs loyal être.de f&rviteur on
devient maître.
Qui bien fera > bien trouvera f où ïécriture
l mentira.
Un bienfait rieft jamais perdu. ,
’Tout vient à point à qui peut attendre.
Il vit a.(fe{ qiii vit te dernier.
Plus effronté qu'un page de cour, plus fan-
tafque qu'une mule, méchant comme un âne
rouge , plus poltron qu’une poule , et menteur
comme un arracheur de dents.
A tous feigneurs , tous honneurs.-
Serve\ Godard, fa femme eft en couche.
Il rieft feftin que de gueux , quandr toutes
leurs brebis font raffaffièes., /
Qui trop anbraffe mal étreint.
Il eft fils de bon père et de bonne mère, mais
l 'enfant ne . vaut guère.
Il ne ment jamais -s'il né'parle.
i l a la confeience aufji 'étroite, comme la
manche d’un Cordelier.
Il eft fort libérât, il ne mange point le
diable qu’il rien donne les cornes.
Il eft capitaine d’une grande réputation , on
lui donne le hauffe-col en grâce.
IL eft aufji prudent que valeureux y quand
il a été battu, il rien dit mot à. perfonne.
Il fait des merveilles en fes combats 9 ceux
qriil a tués fe portent bien.
Il fera plus battu pour rien , qu’ain autre
pour de l'argent.
PROVERBES, SENTENCES ou DEVISES
trouvées félon chaque lettre. ( jeu des )
Ayant choifi chacun fa lettre ou fà rime
que i on a dite à l’oreille du maître du jeu,
l’on peut faire que chacun dira un proverbe ,
une fentënce * ou une devife , qui commencera
par une telle lettre, ou qui finira par
une telle rime, comme pour les proverbes
commençans en A j A- bon apetit il ne faut
point de faûffe i A ta queue gît le venin y A,
bon chat bon rat y A i oeuvre on connoît l’ouvrier.
■
En B. Beau jeu fon argenty Bonne chéri,
grand.feu y Belles paroles ri écorchent point la
gorge y [Bon fàng ne peut mentir y Bon droit
u bon niètief d'aide y Bon pied bon oeil.'
En C. Charité .bien ordonnée commence par
foi-même ; Chacun, eft roi en fa maifon; 1
L’on peut de même jouer aux fentences,,
mais, comme tout le monde n’a pas eu la
leéture des; bons auteurs, chacun; n’en peut
pas. favoir allez pour en dire aubeloui. Si l’on
prend auffi des fentences que chacun lâche,
ce feront de celles que l’ufage a rendu fi communes
qu’elles font m'ffes entre les proverbes;
& fi , au contraire, il n’eft point permis d’en
dire que celles qui font fort lérieufes & peu
ufitées, il le trouvera que piiifieurs en feront
.eux-mêmes , 'car auffi. bien feroit-il difficile
de fe fouvenir des premières lettres de toutes
.celles qui font dans les auteurs. En ce cas-là
.les inventant, c’eft toujours faire un beau jeu
où i i y a ôccafion rie dire de belles paroles,
félon l’invention de ceux qui s’en mêleront.
L’on peut auffi, jouer aux chanfons , obligeant
chacun d’en .trouver une fur quelque
lettre qui a été prife pour toute la compagnie,
& fi l’on veut exercer moins de rigueur, l’on
fera qu’il foit auffi ben d’en dire le leçond
ou le troifième couplet .comme le premier,
pourvu qu’il commence par cette lettre..
P R O V E R B E S R I M É S , (jeudes)
& de ceux qui a'accordent ou qui font contraires
| & auffi dt-ceux-qùon dit tour-à-
tour avec la bougie allumée.
Oh peut jouer aux proverbes1, fentences
ou deviles qui fe terminent par une même
rime. ■
If y a un autre jeu de proverbes où l’on
n’obve ve point les premières lettres ni les
dernières ; ce feroit trop d’affaires ; l’on demande
feulement à chacun quelque proverbe
qui s’accorde à quelque fujet que l’on pro-
pofe, ou bien qui y foie contraire, Si même
l’on fait que chacun' fe dit l’un à l’autre deux
proverbes qui fe contrarient ; le même fe fera
pour les fentences & les deviles : mais ii eft
difficile que cela foit bien pratiqué que par
des gens fort fubtils & de grande mémoire.
Tous ces jeux-là peuvent être changés
d'autre forte, lorfque chacun fera obligé de
parler en proverbe;-ou par fentences , n’y
obférvant autre chofe que l ’ench’âînement du
fehs. Toute; alrttré1 contrainte mife a part,
l’-6h"peut encore'bbliger chacun de dire un