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Mais il * | l
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fi tard , à
chaleur , à
Je vais
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mm
Mademoifelle R o s e .
J:s compare Madame de la Haute-Futaie au
roffighol.
Madame de là Haute-Fut aie.
Mais tu te trompes, ma chère amie ; je
chante fans aucune prétention ; je n’ai jamais
appris la mufique ; tu vois bien que je n’ai
rien fait au concert ; & certainement, fi j’avois
pu être utile , j’aurois fait ma partie avec
piaifir.
Mademoifelle R os e .
J’infifte toujours fur macomparaifon. Votre
charmante vo x eft un précieux don de la nature
; l’art n’y a aucune part, voilà la reflem-
blance : quand le roffignol a vu fespetits,
il ne charte plus ; & vous qui avez une
aimable .fille qui chante déjà fort bien, vous
avez cependant quelquefois la bonté de nous
procurer le piaifir de vous entendre chanter ;
voilà la différence.
Mademoifelle du Ruisseau.
Mais je crois que j’entends une voiture qui
entre dans la cour. M. de la Forêt, voulez-
vous bien aller voir ce que c’eft 2
Le Chevalier Z É p H I R.
Non, j’y vais, reliez ; je-ferai bientôt
revenu.
L’Abbé D E s A G N E A w ,
C’eft: peut'- être votre chère maman qui
arrive.
Mademoifelle R os e .
Nous l’attendons depuis long-tems.
Mademoifelle D û -Ruisseau.
Mademoifelle R os e ,
COM P LIM E N S.
Mademoifelle du Ruisseau.
Et moi auffi. Où eft donc ma fceur du
Gazon 2
Le Chevalier Z É p h i r.
: Mefdemoifelles,c’eft Madame,duRuifleau,
avec Madame du Frêne & fon fils.
Mlle. Rose & Mlle, du Ruisseau.
Allons vite les embrafler.
Madame de la Haute-Futaie.
Nous ferons tous charmés de les voir.
( Extrait des Soirées amufantes. )
COM P L IM EN S ou FLATTERIES.
(. Jeu des '
Celui qui entreprend le jeu fait un compliment
ou dit une flatterie en peu de paroles à
la perfonne vbifine, & cette perfonne-là en
fait de même envers un autre | jufqu’à ce que
chacun ait dit fon mot. Il faut les retenir
tous, les ayant ouïs une fois ou deux ; &
quand quelqu’un dit le mot d’un autre , il
faut qu il le-dife auf fi ,enfui te reprenez la
flatterie ou cpmpliment de celui qu’il veut
attaquer à fon tour.
Ces paroles feront, par exemple, envers les
Dames : Vous êtes la reine des coeurs ; vous êtes
la plus belle & la plus, fage de tout votre f ix e ,
chacun de vos regards fait une conquête 8c
quant aux hommes, on leur dira tout ce qui
viendra à la fantaifie , fans les refpeéter tant,
afin de n’être pas toujours fur lé férieux ;
comme qui leur diroit : Vous aveç bonne mine
& mauvais jeu , pour avoir une galanterie affectée
, vous rien êtes pas moins aimable ; les traits
de votre bonne grâce jont fi doux qu’ils neb/effent
perfonne. Que fi vous les voulez obliger davan-
tage , vous leur diiez : Vous êtes l'homme accompli
quil y a fi long-tems que l’on cherche ;
vous êtes l original du parfait courtifan ,* vous
aveq autant f effet que d’apparence. O r, comme
i on peut s’adrefier à ceux à qui ces, paroles
ont été dites pour les provoquer à dire une
chofs femblabis fur peine d’être condamnés
pour avoir manqué, l’on peut auffi attaquer
ceux qui ont inventé de telles paroles, félon
les règles que l’on prêrcrira; & fi i’en Veut,
l’on fera que les paroles ne s’adrelleront à
perfonne, mais que chacun les dira de foi :
ce qui ne fera pas mal plaifànt, parce que
les uns fe loueront eux-mêmes avec audace
pour donner pins de récréation , & les autres
plus timides ne diront rien qui,ne foie fort
modefte. Pour ce qui eft du r.efte, l’on prok
cédera à ce jeu comme- aux autres, ,& l’on
fera le même fi, pour le diverfifier l’on ordonne
que chacun prenne fa devife , & après
l’on dit celle de quelqu’un, & celui-là fera
obligé delà redire & d’en dire après une ant e.
Pour rendre le jeu plus mignard , l’on choifir
auffi chacun des paroles enfantines que l’on
prononce en bégayant ; & l’on trouve qu’il y
a beaucoup de piaifir quand l’un tâche de
contrefaire celle d’un autre , d’autant quel
chacun ne peut pas réuffir à cela. T ’o-n peut
choifir au (fi des langages de .provinces di-
verfes, comme du Gafcon , duNormand , du
Picard & du Ch ampenois , & en contrefaire
l’accent, y ajoutant même delTalieii Si de
l’Efpagnol ; ou bien il faut prendre chacun
des langages de bouffon , comme de Gautier-
Gargui 1-î, de Gros-Guillaume , de Jodelet
& de Guillôt Gorju ; ceux qui les choifiroot
pour eux , feront ceux qui fauront déjà bien
les contrefaire avec les façons de parler qui
leur font les plus communes, au lieu que les
autrês , ui ne pour.ont pas accommoder leurs
voix fi facilement à divers tons, rendront le
jeu extrêmemrnt facétieux.
. CORBILLON et la CASSETTE, (de)
Jeu de Société en dialogue.
Madame D u B o i s .
Eh bien! l’Abbé, vous ailez donc faire jouer
encore ce foir vos petits vilains jeux à gages 2
L’Abbé d e s- A g n e a u x.
Je ne les trouve point vilains, Madame ,
dès qu’ils amufent ces denveifel.es, ,
Madame D u b o i s ,
; Mais c’eft bon pour dés enfans. Ne feriez—
vous pas mieux de jouer au piquet, au brelan
, au wisk , au reverfi 2
Madame de l a R i v i è r e .
Ah ! ne me parlez pas, Madame , de votre
mauflade Quinola , j aimerais cent fois mieux
payer cent gages , que de faire une remife de
cent fiches.
LàAbbé P rintems .
Intérêt à part, ce jeu donne de l’humeur.
Pôùr le wisk, il m’endort. On dépend d’un
partenaire qui vous gronde fans celle..., AhI
fi donc.
Madame D u b o i s .
Que vous avez de petits génies, mes en-
fans ! Mais M. l’Abbé des Agneaux , votre
grand maître de jeux à gages, ne connoît
peut-être pas d’autres jeux. Connoiflez-vcus
les cartes , l’Abbé 2
L’Abbé d E s A G N e a u x.
Si je les connois , Madame 2 Un peu trop.
Je fuis cependant bien aife de pouvoir jouer
tous les jeux dont vous me parlez, quoique
je ne les aime point.
Madame D u b o i s .
Vous avez, en vérité, bien du mérite de
les jouer fans les aimer.
L ’Abbé d e s A g n e a u x .
On ne fait pas toujours ce qu’on aime le
mieux;
Madame d e l a R i v i è r e .
On eft bien aife d’être quelquefois utile à
le fociété.
L’Abbé P R i N t E m s , ..
Je ne refuferai jamais de faire une partie,
lorfqu’il faudra quelqu’un , & que je ferai
nécelfaire.
L’Abbé d e s A g n e a u x !'
Pour moi, il faut que je fois absolument
néseffaire,