
faifantun tour de reins, il jette mon voyageur
tout-àplat dans le beau milieu de la rivière ,
en courant de toutes fes forces.
Cependant, les capucins qui veulent avoir
avec eux de l’argent, ont recours à une rufe
a (Fez fi ngulière. Ils fe font faire des fandales ;
ils pratiquent une boîte par le moyen d'un
double fond, & ils mettent dedans leur argent.
Alors , ce n’eft point eux qui portent l’argent,
mais l’argent qui les porte.
( Extrait des Soirées amufantes. )
CARTES ; .{jeux fubtils de ) pour s'amufer
en foeiitè.
Voici quelques-uns feulement de ces jeux
qui font en trop grand nombre pour les rapporter
tous ici.
Eremier jeu du nombre.
Vous prendrez les féquences des- cartes,
o’eft à favpir tous les tréfilés, tous les piques ,
tous les coeurs ôc tous les carreaux ; vous les
remettrez dans lesmairs de quatre perfonnes,
& à la première perfonne voue, donnerez la-
ffiquencedu-trefflè, à la fécondé celle dépiqué,
à la troifième celle de coeur, à la quatrième
celle de carreau. Et pour bien réuffix au jeu ,
il faut remarquer que toutes les figures ont
leur nombre particulier à favoir. Le valet vaut
dix, la dame onze, le-roi douze, & l’as un
point. -
Pour commencer ce jeu , il faut demander
lias de treffle que vous aurez, donné à la pre- '
mi ère perfonne , & vous la mettrez fur votre
main découverte,& multiplierezquatrepoints»
davantage ; vous ferez donner enfiiite le cinq
de pique que vous demanderez à la féconde
perfonne , puis multipiie'rez encore quatre
points , & vous ferez livrer neuf de coeur. Il
faut fe fouvenir de quatre chofes , c’èiflà dire,
qti’après le neuf il faut mettre le deux, après
le vaiet, le trois , après la dame, le quatre,
après le roiyl’as-j & afin de ne point manquer
à cette règlevoici l’ordre dans lequel les
cartes doivent être rangées.
As de treffle. As de carreau.
Cinq dé piqué. Six de treffle.
Six de coeur.
Deux de carreau.
Quatre de pique.
Cinq de coeur.
Roi de carreau.
As de coeur.
Cinq de carreau.
Neuf de treffle.
Deux de pique.
Six de coeur.
Valet de carreau.
Trois de treffle.
Sept de pique.
Dame: de coeur.
I Quatre de carreau.
Huit de treffle.
Roi de pique.
Trois de pi que.
Sept de coeur.
Dame de carreau.
Quatre de treffle.
Huit de pique.
Valet de pique.
Trois de coeur.
Sept de cavreau.
Dame «de treffle.
As de carreau.
Cinq de pique.
Deux de coeur.
Six de carreau.
Va«et de treffle.
Roi de coeur.
A*s de pique.
Trois de coeur.
Neuf de carreau.
Deux de treffle.
Six de pique.
Valet de coeur.
Trois decarreau,.
Sept de pique.
Dame de pique.
Quatre de coeur,
Huit de treffle.
Roi de treffle.
Enfin quand vous aurez, fait appeler toutes
les caroes par quelqu’un de la compagnie,
faites les couper, &t puis les mêlez les «nés
fur les autres , fans les mettre de travers ; ôc il
vous faut fouvenir de les mêler par deffus ,
’puis vous ferez prendre du milieu une carte
par qui vous voudrez. Toutes les cartes qui
feront delfous celle du milieu que vous avez
fait prendre, vous les remettrez par-deflus les
autres, puis vous regarderez fecrettement par-
deffus, ôc ainfi vous faurez la carte qn’on aura
prife, confidérant toujours la règle du chiffre,
ainfi que vous avez demandé les cartes, ëc
multipliant lesquatre points davantage;- puis
quand vous l’aurez tiréevous vous ferez
livrer la carte, & I* mettrez par-deffus ou
par deffous les cartes, ôc les metterez de la
même façon, comme a été dit ci-deflus.
Autre jeu pour, faire tenir au plancher me
carte qu un de la compagnie aura fongée.
Il vous faut tenir le jeu de cartes de la main
droite , ëc montrer les cartes à la compagnie.,
ôc en découvrir une plus que les autres ; puis
vous demanderez à quelqu’un de la compagnie
quelle carte il aura fongée; fans doute
il ne manquera.pas de dire celle qu’il aura vue
la plus découverte; cela fait, vous aurez un
peu de poixdeBourgogne’chaude ôc la-mettrez
C A R T E S .
dïflus la carte, ëc la jeuserez au plancher auAutre
jeu.
quel elle ne manquera point de s’attacher,
ainfi vous ferez voir la carte qu’on aura
penfée.
Autre jeu de cartes pour deviner combien de
points U y a en trois cartes , que quehÿiun
aura, choifies. '
Prenez un jeu de cartes où il y en aura
cinquante-deux, & que quelqu’un en choilifle
trois telles qu’il voudra. Pour deviner combien
elles contiennent , dites lui qu’il compte
les points de chaque carte cboifie., ôc qu’il y-
ajoute à chacune tant des autres cartes qu’il en
faut pour accomplir le nombre de quinze,
en comptant les fufd-ts points ;.cela fait, qu’il
vous donne le refte des cartes , en ôtant quatre
du nombre d’icelles., le refte fera infailliblement
la fomme des points qui font aux trois
cartes choifies.
Par exemple que les points des trois cartes
foient quatre, fept, neuf, il eft certain que
pour accomplir , en comptant. les points die
chaque carte , il faudra ajouter à quatre onze
cartes , à fept il en faut ajouter huit, ëc a
neuf il faut' ajouter fix , par quoi le refte
dés cartes fera vingt-quatre , lefquels ôtant
quatre refteront pour la fomme des points qui
font aux trois cartes'choifies.
Ceux qui voudront pratiquer ce jeu en quatre,
cinq, fix, ou plufieurs cartes „.Ôc foit qu’il y
en ait cinquante deux au jeu, foit qu’il y en
ait moins ou plus , même qu’elles faffent le
nombre de quinze , quatorze ou douze , Sec-,
il faut fe fervir de. cette règle générale : multipliez
le nombre que vous faites accomplir
par le nombre des cartes choifies ,..ôc au produit
ajoutez le nombre des cartes choifies,
puis fouûrayez cette fomme de tout le nombre
des cartes , le refte fera le nombre qu’il vous
faudra fouftraire des cartes reliantes pour faire
le jeux
S’il ne refte rien après la fbuftraâtion , le
nombre des cartes reliantes doit exprimer juf-
tement les points des trois cartes choifies; fi la
foufttaélion ne fe peut iaire, en ce que le
nomb e des parts eft trop petite , il faut ôter
le nombre des cartes de l’autre nombre, & y
ajouter le demeurant au nombre des cartes
reliantes,.
Plufieurs cartes difpofées en divers rangs ,
deviner laquelle on aura penfée.
L’on prend: ordinairement quinze cartes
drfpofées en trois rangs, fi bien qu’il s’en
trouve cinq en chaque rang. Polons donc le
pas que quelqu’un penfe une de ces cartes , laquelle
il voudra, poufvu qu’il vous déclare
en quel rang elle eft, vous devinerez celle qu’il
aura penlé en cette forte,
î 0.. Ramaffez à part les-cartes-de chaque
rang, puis joignez-tous-enfembie , mettant
toutefois le rang où eft la carte penfée au milieu
des deux autres,
z'5. Bifpofez derechef toutes les' cartes en
trois rangs, en polànt une au premier, puis-
une au fécond’, puis une au troifième , & ainfi-
jufqu’à ce qu’elles (oient toutes rangées.
f ■ Cela fait, demandez- en quel rang-eft la
carte penfée, ëc ramalïez, comme auparavant,
chaque rang à part, mettant au milieu-
des autres celui où eft ia carte penfée.
4“. Finalement, difpofez encore ces trois
cartes en trois rangs de la même forte qu’au-
paravant, & demandez' auquel eft-ce que fe
trouve la carte penfée , alors (oyez alluré
qu’elle ft trouvera la troifième du rang où elle
fera , par quoi vous la découvrirez aifément ;.
ôc que fi vous voulez encore mieux couvrir
l’artifice , vous pourrez amaffer dèrechef
foutes les cartes , mettant au milieu des deux
autres le rang- où eft la carte penfée, & pour
lors la: carte penfée fe trouvera au milieu de
toutes lesquinze cartes; fî bien que de quelque
côté que l’on commence à compter, elle fera;
toujours -la feptième.
Autre jeu.
Plufieurs cartes-étant propofées- à plufieurs per--
Jonnes, deviner quelle carte chaque perfonne
aura penfée. j
Par exemple-, s’il y a quatre perfonnes
prenez quatre cartes-', & les montrant à la
première perfonne, dites-luiquelle penfe celle
quelle voudra1, ëc mettez à part ces quatre
cartes , puis prenez .pn quatre autres , ôc les