
É G U I L L E T T E S -
E G U I I . L E T T E S . (jeu diï)
I l y a un autre jeu à baifer qui pourroit encore
fervir à faire des mariages, lequel fe
pratique allez ailement : l'on prend la moitié
autant d’éguiilettes que l'on eftde perfonnes,
quelqu’un les .tenant par le milieu, chacun
met la main à quelque ferre.t, & ceux qui
tiennent une même éguillette , fe marient ou
fe baifent ; quelquefois il arrive que ce font
•par-tout deux fûtes ou deux garçons , tellement
que les délits de plufîeurs amans font
ainlî fruftrés, & l’on fait des rifées de deux
hommes qui fe baifent fans aucun goût.
É L É M E N S. (jeu des) '
Chacun prend un animal terreftre, un poiiTon
& un oifeau pour avoir des animaux de chaque
élément,&.!emaîtredifant à quelqu’un, cheval,
terre, ii faut qu’auffitôt il nomme l’animal &
l’élément de qoelqu’autre , foit terre, eau, ou
air, à là fantaifie ; & s’il y fonge tant Soit
peu , ne fé luuvenant point des 1 oms de ceux
qui! voudroit attaquer, il faut qu’il donne un
gage pour marque de fa faute. Quelquefois
l’on‘ a une pelotle que l’on jette à celui de
qui l’on nomme 1 animal & i’élément, & il
faut que la rejettant incontinent à un autre,
il nomme de même ce qui lui appartient.
Cela peut être proprement appellé, renvoyer.
à tefieuf.
É M I G R E T T E. ■( jeu de î )
L’émigrette eft un jeu qui a été, en vogue
quelque tems 3 C ’eft un rond de bois , ou
d’ivoire, bu d’écaiiie, bu de métal, creufé
dans 'un pourtour , àune certaine profondeur,
comme uns poutre.
Un bon cordonnet eft attaché au centre de
l’émigrette , & par une légère fecoulfe on fait
enrouler ce cordon qui entre dans la rainure.
L’habileté du joueur confifte à entretenir cet
enroulement du cordonnet, & à le tenir toujours
en activité, malgré les tours qu’on fait
faire à l’émigrette.
É N I G M E S . , (jeu des )
Un homme propofe une énigme à une
dame, & fi elle ne la peut expliquer, .il a la
permiffion de l’embraller, ou dÿ lui donner
une petite pénitence. La dame de ton côté
peutauffi propofer une énigme, &fi ’homme
ne peut ia deviner, elle ie Condamne à ce
qu’elle imagine. Ou bien fi l’on veut, l’un ou
l’autre fait fa propofition , & fi l’exp,Dation
eft bien donnée, celui qui la donne a droit
fur l’autre comme étant ie vainqueur.
Ë P IN G L E à chercher au f in du violon.
Jeu de ficiété.
Voye{ à l’article Attrape. J [jeux £ )
É P O U X E T D E . L ’É P O U S E .
(jeu de /’ )
Au jeu de l’époux & de l’époure , Himenée
étant le maître du jeu,éiira.au plus de voix,
ou choifira lui-même celui & celle qui doivent
être mariés enfemble , & leur f-.ra jurer
la foi l’un à l’autre; puis ayant donné à chacun
de la compagnie, le nom des a'ours de la
mariée, &c de toutes les mignardifts que ie
marié lui peut dire; le jeu commencera par
E S C H E T S.
hs difcours du marié qui appellera fa chère
compagne, & alors s’entendant nommer, elle
lui demandera ce qu’il defire ; il répondra
qu’il demande fon amour, l’on defir, fon
piaille , la félicité, & autres’ belles chofes,
& elle lui en dira de même, lorfqu’il l’interrogera
; Hymenée leur1 parlant auflï, em
pioye.a le nom de tous les atours à leur rang ;
mais cela eft fort fade, fi ce n’elt que l’on y
ajoute quelque invention pour y. donner de
la pointe , comme on le pourroit faire facilement.
ESCARPOLETTE ; .efpèce'de fiége fulpendu
par des cordes , fur lequel on eft poufïé
& repouifé en l’air. V o y e \ Balançoire.
E S C H E T S ; ; jeu des )
Repréfemé. par des perfinnes humaines ,
comme au fionge de Polyphile.
On le peut faire jouer par pe.Tonnes humaines
au lieu de pièces de bois. Nous avons
lu le fonge de Polyphile,' où des nymphes'
pratiquent ceci devant leur reine, étant vêtues
de livrées différentes. Rhinghier veur au lieu
de ce'a que les hommes foient d’un côté &c
les femmes de l’autre . vêtus chacun félon leur
perfonnage , parce qu’il prétend que cela fe
fait dans une compagnie tel 'e que celle des
autres jeux' où il y a d’ordinaire de tous les,
deux fexès, & il fait faire cela dans une-falle:
mais il n’y en a guère d’aiîez quarrées & allez
fpacieufes pour ceci : il feroit fort à propos'
que cela fe fit'plutôt dans une grande cour
dont l’on aurait noirci le pavé en quelques
endroits, en forme d'échiquier, ou bien l’on
aurait étendu deffus une grande toile peinte
de cette forte. Il faudroit que tout autour il
y eût des tétrades ou des écbaufauds pour
les fpsélateurs, & deux tribupes aux deux
côtés de l’échiquier pour monier les deux
joueurs, afin que de-la ils vident leurs per-
fonnages & leur commandaient de marcher.
Ils feraient vêtus de blanc d’un c ôté , & de
rouge de l’autre ; il y aurait un homme vêtu
en roi ; il y auroir une reine , deux chevaliers
& deux fqus à marotte , i puifque les premiers
inventeurs de ce jeu n’ont pas voulu que les
E U R O P E . 6 1
fous s'éloignaient de la principauté), & ceux
qui feroiènt les tours , auraient des tours en
leur coiffure , ou b en leur habit repré Tenterait
cela comme aux perfonnages de baiet , &c
quant aux points ce feraient de petits garçons
, afin qu’ils offufquadént moins le jeu.
Les perfonnages marcheraient ic i, au commandement
de leur maître : & quand iis Erraient
pris, ils baiferoient les mains à leur
vainq eur & fe retireraient du jeu, & celui
des maîtres quiauroitperdu, feroit condamné,
fi l’on vouloit, à quelque grolfe amende. Or,
prenant ainfi des perfonnes progressa chaque
iujet, & les plaçant dans urîécour , ce n’eft
pas pour être le feul divertifïement d’une compagnie
qui feroit toute employée àcela comme
Rhinghier l’entend ; mais de quantité de gens
qui les. pourront regarder. Je ne trouve point
pourtant à relire que l’on ie fade ailleurs, fi
l’on s’en Veut donner la patience, & que de
même l’on joue auffi aux Dames poufïees,
ayant placé diverfesperfonnes dans une grande
falle dont l’on aura rayé le plancher par grands
quarreaux : quand les dames feront damées,
pour fe faire mieux remarquer , on leur donnera
quelques hauts bonnets.
E S C L A V E D É P O U I L L É , (f)
Jeu de fociété.
Voye\ à l’article Attrape, (jeux d j
E U R O P E.v(jeu de V) ou la recréation
européenne.— Jeu d'infiruSion.
C’eftle titre de ce jeu dont toutes les parties
qui le compofent, reprélentent chacune un
fctat, un pays, une province, ou une île de
l’Europe. Les figures ou petites cartes qui l’accompagnent
obfervent entre elles une dtvifion
politique naturelle & phyfique de tous les
objets qu’elles renferment, tels que les villes ,
fleuves, rivières, lacs , montagnes ; &c. enfin
les cartes offrent en petit, le terreftre de chacune
des contrées quelles fepréfemem.
Ce jeu eft une imitation de celui de l’oie.
On joue avec deux dez, & 5 ou s perfonnes
peuvent s’y amufer, prenant le cornet l’un
après l’autre.