dont on voit déjà des indices dans les paresseux, les tatous; et surtout
les pangolins, est portée ici à un point excessif, le fémur n’ayant en
hauteur que le double de sa plus grande largeur, ce qui le rend
plus gros que celui d aueun animal connu, même du grand mastodonte
de l’Ohio.
Cette disposition generale des extrémités doit faire juger que oet
animal avoit une démarche lente et égale, et qu’il n’alloit ni en courant
ou en sautant, comme les animaux qui ont les extrémités antérieures
plus courtes, ni en rampant, comme ceux qui les ont plus
longues, et nommément les paresseux, auxquels il ressemble tant
d’ailleurs.,
Le détail des différens os.qui composent ces extrémités donne lieu,
à des observations non moins intéressantes que la tête.
§ I. E x trém ité antérieure. •
L omoplate à elle seule, fig. 5 et6, indiqueroit la famille de l’animal
et le genre dont il se rapproche le plus ; non-seulement elle a en grand
les mêmes proportions que celles des paresseux, mais on y voit aussi
letrourond qui s’observe dans ce genre, aussi bien que dans le tamanoir
et le tamandua, et, qui plus est, elle a en commun avec les paresseux
ce caractère inconnu d’ailleurs parmi les mammifères , que
son acromion, a , se prolonge en forme d’arceau et se porte en avant,
pour s unir avec le bec coracoïde, b, et prêter aveclui une articulation
à la clavicule. C est exactement la structure que nous avons décrite,
dans les paresseux tridactyles ; seulement dans le mégathérium l’arceau
formé par l’acromion. est beaucoup plus épais et plus convexe
que dans les paresseux. Ajoutons que l’angle antérieur est plus marqué,
moins arrondi.
La clavicule, fig. 21, est très-forte, légèrement arquée en S comme
celle de l’homme ; plus grosse du côté de l’omoplate ; plus mince du
côté du sternum. D’après les figures et les descriptions il paroîtroit
que cette clavicule s’articuleroit, non pas avec le sternum comme à
1 ordinaire, mais avec le bas de la première côte qui est recourbée,
et présente une concavité pour la recevoir. Ge sefoit une 'singularité
dont je ne ccinnois pas d’exemple, mais peut-être' a-t-on été seulement
induit à attacher là Clavicule ëiï c‘ét endroit quand on a monté
le squelette, à cause de la fossette qu’ofîrôit la,première côté, et
'dont on voit aussi quelque vestige dans l’aï.
Cette présence déS clavicïile's éloigné cônsidëïablement notre mégathérium
de tous le S quadrupèdes qu’on auroit pu confondre avec
lui à cause de leur taille,“ comme l’éléphant, les rhinocéros, et tous
les grands ruminans dont aucun ne possède ceS’Ôs.
L ’humérus du mégathérium, fig. 7, ésrtrës-remarquable par la largeur
de sa partie inférieure, qui est due à la grande Surface dés crêtes
placées àu-dessüs de ses cOndylés. O11 voit par là que lés muscles
qui y prennent leurs attachés, et qui servent, comme l’on sait, à
mouvoir la main et les doigts, dévoient être très-considérables; ce
qui est une nouvelle prèuve du grand usagé* que notre animal faisoit
de ses extrémités antérieures. Aussi cette grande largeur du bas de
l’humérussè retrouve-t-elle surtout dans Xejburmüiéé, qui emploie,
comme on sait, ses énormes ongles pour së suspendre aux arbres ou
pour déchirer les nids solides des thermes. Elle y est même des trois
cinqüièméS de la longueur, tandis qu elle n’ëst que de moitié dans
notre animal ; ce qui est aussi la proportion du fourmilier écailleux
à longue queue thiphatagin. Dans le rhinocéros cette largeur n’est
qüé du tiers, et dans Y éléphant du quart de la longueur. Les ruminans
, qui ne font préSque aucun usagé des doigts, ont ces crêtes
presque nuiïes. ‘
L ’olécrâne,«, fig. 10-12, a du, donner aux extenseurs de l’avant-
bras un avantage qui leur manque dans les paresseux , dont l’olé-
erâne est extrêmement court, ce qui né contribue pas peu à l’imperfection
de leurs mouvemens. Toutefois il n’ est pas aussi long
que dans les fourmiliers. Il Se fléchit obliquement en dedans, d’une
manière qui rappelle un peu la saillie que fait dans cette direction
l’angle qu’y a le tamanoir.
Une chose qui d’abord m’étonna beaucoup et me fit même croire
un moment que les humérus avoient été transposés dans lé squelette,