nom de phoque commun, mais qui est évidemment d’une espèce
différente ; il étoit long de deux pieds neuf pouces ; tout entier d un
gris jaunâtre, où l’on aperçoit à peine quelques nuages brunâtres
sur le dos, mais où se voit sur le derrière du cou, un peu avant la
hauteur de l’épaule, une ligne transverse étroite et noire, qui a de
droite à gauche quatre à cinq pouces. Les moustaches et les poils de
ses sourcils sont blanchâtres , très-forts et notablement granules ,
c’est-à-dire rétrécis d’espace en espace. Ses ongles de devant sont
usés par le bout.
Sa tète est encore la même que dans le phoque vulgaire.
Seroit-il impossible que ce fût un jeunephoca leporina?
M. de la Pilaye a envoyé de Terre-Neuve un phoque remarquable
par sa queue, couverte d’une laine blanche.
Il est long de trois pieds trois pouces, tout le dessus de son corps
est d’un cendré argenté, avec quelques taches éparses d’un brun
noirâtre; les flancs et le dessous d’un cendré presque blanc avec
quelques taches brunes. Le dessus du museau est blanc. Ses ongles
sont forts et noirs', ses moustaches médiocres, en partie noirâtres, en
partie blanchâtres, et gaufrées à peu près comme dans le phoque
commun.
Nous n’avons malheureusement ni sa tête osseuse, ni ses pieds de
derrière ; mais d’après beaucoup d’apparences je crois que sa tête
est encore semblable à toutes les précédentes, et je le place , bien
que sans absolue certitude, à la suite des espèces de la petite famille
la plus voisine du phoque vulgaire : je le nomme phoca lagura.
Tous les animaux dont nous venons de parler, soit espèces, soit
variétés, ont en effet à peu près les mêmes têtes et les mêmes dents,
et appartiennent conséquemment à la même petite division.
Nous avons y u :, tome IV, p. 278 ’ que cette tete prise,dans le
phoque vulgaire a le museau court ; ' la région inter-orbitaire très-
.comprimée; le crâne élargi et aplati, surtout en dessous, ou.il est
presque plane, excepté la convexité sphérique des caisses qui est
très-saillante; les côtés arrondis; l’orbite très-grand, sans apophyse
post-orbitaire au frontal ; les crêtes temporales et occipitales peu
marquées ; les intermaxillaires atteignant à peine les os du nez ; le
bord postérieur des palatins échancré en angle rentrant ; qu elle
manque d’os et de trous lachrymaux, et que 1 espace entre le palatin,
'le maxillaire et le frontal, où pourroit etre 1 os lachrymal, n est ferme
que par une membrane ; que 1 os basilaire- a lui-meme un grand trou
provenu du défaut d’ossification, et qui subsiste dans des individus
assez âgés.
J’ajoute qu’elle porte à la mâchoire supérieure six incisives pointues,
dont les externes un peu plus grandes; à l’inférieure quatre
plus obtuses; et partout une canine et cinq mâchelières tranchantes,
à cinq pointes, dont la pointe mitoyenne plus forte et plus saillante.
Ces mâchelières sont posées un peu obliquement. Je ne connois pas
bien les lois de la succession de ces dents, mais je sais que certains
individus n’ont momentanément que deux incisives en bas.
Maintenant nous allons observer des phoques dont les tetes sont
faites sur d’autres modèles, et dont les dents ne sont pas toujours en
même nombre ni de même forme.
Il existe un phoque à peu près de la même couleur que le commun
, mais beaucoup plus grand, dont le Muséum a acquis un individu
d’un marchand du Hâvre, nomme H auville, qui a dit 1 avoir
reçu des îles Malouines (1). On a reconnu que sa tête est de la même
espèce que celle du Muséum des Chirurgiens de Londres, que sir
Everard Home a fait graver dans les Transactions de 1822, part. I,
pl. 29, et qu’il assure avoir été prise par un navire baleinier de la
Nouvelle-Géorgie, près des glaces de l’hémisphère austral (2).
• (1) C’est le même individu qu’ont décrit M. de Blainville, Journ. de P h y s ., X C I , p. 297»
et M. Desmarests, Mammalogie , p. 247 •
(2) C’est cette tête que M. de Blainville a décrite, Journ. de P h y s ., X C I , p. 288, n . 3 r
et c’est aussi elle dont M. Desmarests donne la description faite par M. de Blainville, p- 248
de la Mammalogie, dans une note relative au phoca leporina.