A r t ic l e IL
Os téo bogie comparative des différentes espèces.
La tête des cétacés proprement dits s'explique en se représentant
un crâne élevé et large à proportion de sa longueur, des narines
dirigées presque verticalement, des orbites encore plus abaissés
relativement aux narines que dans le lamantin, enfin un long museau
formé par l’extrême prolongement de la partie labiale des os intermaxillaires,
aux côtés desquels se prolongent les os maxillaires en
même temps qu’ils remontent sur le devant du frontal qu’ils couvrent
jusques au niveau des os du n ez , lesquels, vu la direction
verticale des narines, forment à peu près le sommet delà tête. Telle
est du moins l’idée qu’on peut se faire de la tête d’un dauphin.
Nous parlerons ensuite de celles des autres genres.
§ i . T êtes de dauphins.
Dans les dauphins (i) le crâne est très-élevé, très-court, très-
bombé en arrière. La crête occipitale entoure le haut de la tête et
descend de chaque côté sur le milieu dés crêtes temporales, qui se
portent beaucoup plus en arrière qu’elle. Cette face occipitale, Si
grande et si bombée, est formée par l’os du même nom, f , par l’interpariétal
et par les pariétaux, g , qui s’unissent tous de très-bonne
heure en une seule pièce. Les pariétaux, g , descendent de chaque
côté dans la tempe, entre le temporal, n , et le frontal, e , et ils y
atteignent au sphénoïde postérieur, i. En avant et en dessus, ces
pariétaux se terminent derrière la crête occipitale, et les maxillaires,
h , ô , s’en rapprochant beaucoup de leur côté, ce qui paroît du
(i) J’ai fait représenter par ses trois faces, pi. X X I , fig. n , 12 , r.3 , >la tête du del-
phinus g lo biceps, débarrassée de sa mâchoire inférieure, et c’est sur elle que je fais porter
-les indications des os particuliers, mais ils seront aisés à retrouver dans lés figures des autres
espèces.
frontal à l’extérieur, c , e , ne représente qu’un bandeau fort étroit
qui traverse sur la tête de droite à gauche, et paroît se dilater à
chaque extrémité pour former le plafond de chaque orbite en c', c';
mais quand on a enlevé le maxillaire qui double en dessus et ce
plafond et presque toute la face" antérieure du crâne, on voit que le
frontal est en réalité beaucoup plus large qu’il ne paroît à l’extérieur.
Les deux as du nez, d , d , sont deux tubercules arrondis, enchâssés
dans deux fosses du milieu du frontal, et au-devant desquels
les narines s’enfoncent verticalement.
La face postérieure et verticale de ces narines est la lame cribleuse
de l’ethmoïde, e ', mais qui a peu de trous: trois ou quatre, quelquefois
moins. Le reste du contour intérieur des narines appartient
aux maxillaires. Leur cloison est le vorrier qui tient à l’ethmoïde
comme à l’ordinaire.
Les maxillaires, A, b , en effet, après avoir formé le long museau,
arrivés au voisinage des orbites s’élargissent, couvrent d’une lame large
et dilatée, b', b', le plafond, eF, c ', que le frontal donne à ces cavités,
et toute la face antérieure du frontal, excepté ce petit bandeau qu’ils
laissent paroître le long de la crête occipitale. Us viennent ainsi toucher
aux os du nez, d , d. Les deux intermaxillaires,:«', a , forment
le bord externe et antérieur de l’ouverture nazaïe', et descendent sur
et entre les deux maxillaires jusqu’ à la pointe du museau, où ils se
remontrent même en dessous, d ; mais'les maxillaires s’y montrent
un peu entre eux, dans le haut, près des narines en b".
Cependant ce n’est pas le frontal qui forme en entier la face inférieure
du plafond de l’orbite; la partie antérieure est faite par un
Os plat et irrégulier , h , recouvert en dessus comme le frontal par le
maxillaire; cet os-, H, qui est le jugal, donne de son angle antérieur
une apophyse grêle et longue , h ', qui se dirige en arrière et va s’articuler
à l’apophyse zygomatique du temporal, n ■ ce filet mince est
la seule limite osseuse de l’orbite en dessous.
L ’apophyse zygomatique du temporal s’unit à l’apophyse postorbitaire
du frontal, c", pour limiter l’orbite en arrière , d’oùil arrive que
toute l’arcade zygomatique proprement dite appartient au temporal.
■