4°. Les orbites de ce dernier sont plus écartées ;
5°. Les fosses temporales sont plus larges et plus courtes ;
6°. Les apophyses zygomatiques du temporal sont beaucoup plus
renflées;
7°. En revanche elles ont moins de hauteur;
8°. La partie antérieure de la mâchoire inférieure est courbée ;
dans l’espèce d’Amérique elle est droite.
Table comparative des dimensions de ces deux têtes. ■
Tête d'Amérique. ' Tête du Sénégal.
Longueur totale .................. ...................................0,370 * • ...................................................... o,3ao
__ depuis la crête occipitale jusqu’au bord sup. des narines. .0,137 ........... °>,3Ï
— de l’ouverture des narines....................................................... 0 ’1 ••• • .......... 0,106
L a r g e u r . . . . . . . . . . . . ............................. 6,o5o . . . . . . . . . 0,062
Longueur du bordinf; des narines jusqu’au bout du museau. 0,067 ............... o,o5d
Largeur de l’occiput.................:.............................................. 0,170 . . . . . . . . . . .0,182
Moindre distance des crêtes temporales.............................. o,o33 ..................... o,o33
Plus grand écartement des arcades zygomatiques,................. o,ig6 . . . , ........... 0,208
j j ......................................des orbites à leur bord inférieur.. . . o,r48 ............... 0,162
Bistance des apophyses postorbitaires du frontal..................... 0,129 ............... 0,129
A r t i c l e IV.
D u prétendu lamantin du nord de Steller(i).
Il suffisent de la plus légère attention pour juger que l’animal décrit
par S teller est d’un autre genre que le lamantin d’Amérique.
i». Au lieu d’épiderme il porte une espèce d’écorce ou de croûte,
épaisse d’un pouce, composée de fibres ou de tubes serres, perpendiculaires
sur la peau. Cette écorce singulière est si dure que 1 acier
peut à peine l’entamer; et quand on est parvenu à la couper elle
ressemble à l’ébène par son tissu compacte, aussi bien que par sa
couleur. Ces fibres s’implantent dans la véritable peau par autant de
petits bulbes; en sorte q,ue lorsqu on arrache 1 ecorce, la surface
qui tenoit à la peau est toute chagrinée, et celle de la peau elle-même 1
(1) Acad. Petrop. novi Commentarii, t. I I , p. 2ij.i et s.uiv.
est réticulée par autant de fossettes que l’écorce offre de tubercules.
La surface extérieure de l’écorce est inégale, raboteuse, fendillée,
et ne porte aucuns poils, comme il étoit aisé de s’y attendre; car
on conçoit qué les fibres qui la composent ne sont que des poils
soudés ensemble pour former cette espèce de cuirasse. On peut dire
en un mot que cet animal est complètement armé d’une substance
semblable à celle des sabots du cheval ou du boeuf, ou de la semelle
de l’éléphant et du chameau ; armure qu’on voit aussi dans la grande
baleiné, mais qui n’a jamais existé dàris le lamantin véritable;
• 2?.; La lèvre supérieure est double aussi bien que l’inférieure, et
sé> divise en externe et en interne ;
3°. Les mâchoires n’ont pas des dents simples, nombreuses, pourvues
de racines, comme dans le vrai lamantin ; mais elles portent
chacune, de chaque côté, une plaque ou dent composée, que l’on
petit comparer au palais de la raie-aigle, qui ne s’enfonce point par
des racines, mais s’applique et s’unit par une infinité de vaisseaux et
de nerfs, lesquels pénètrent de la mâchoire dans cette plaque dentaire
par une quantité de petits trous, qui en font paroitre la surface
contiguë à l’os maxillaire toute poreuse ou spongieuse, précisément
comme je l’ai observé dans les dents de l’ornithorhynque et dans
celles de l’oryctérope. Leur face triturante est inégale et creusée de
sillons tortueux destinés à faciliter-la mastication, et comparables
aux rubans qu’on voit sur les molaires des éléphans , mais qui représentent
principalement des espèces de chevrons ;
4°. La queue va en diminuant depuis l’anus jusqu’à la nageoire
qui la termine, et les apophyses de ses vertèbres la rendent presque
quadrangulaire ; 5°. La nageoire est large de soixante-dix-huit pouces et longue
seulement de sept, ce qui est tout le contraire de celle du vrai lamantin
: aussi dans l’animal de Steller représente-t-elle un croissant,
et se termine-t-elle de chaque côté par une longue corne ;
6°. Les nageoires ont bien leur omoplate, leur humérus, leurs os
de l’avant-bras, du carpe et du métacarpe; mais il n’y a point de
vestiges d’ongles ni de phalanges;
t . y . 33