reçue des îles Malouines (i). Elle est longue de quatre pieds deux
pouces; d’un cendré foncé en dessus, blanchâtre aux flancs et sous la
poitrine; une bande d’un brun roux règne le long du dessous du
ventre, et une bande noirâtre va transversalement d’une nageoire à
l ’autre.
Le cabinet d’anatomie du Muséum possède deux têtes d’otarie ,
plus grandes que la tète adulte du Cap, et qui, dans le cas où celle-
ci vicndroit del’oursmarin ,pourroient bien appartenir aulion marin.
L ’une, pl. X V I I I , fig. 4, a sa mâchoire inférieure et vient du cabinet
de feu M. Faujas.
La partie du crâne y est beaucoup plus courte à proportion du
museau, et la tête toute entière à proportion de sa hauteur ; l’arcade
zygomatique y est plus courte et plus haute, et son apophyse zygomatique
moins aiguë; la mâchoire inférieure y est plus courte, plus
haute , et a son angle postérieur beaucoup plus marqué ; elle doit
donner au total une forme extérieure plus arrondie; son apophyse
ou plutôt sa crête mastoïdienne est plus grosse et plus saillante. La
crête sagittale se prononce jusqu’entre les apophyses postorbitaires
du frontal.
L ’autre sans mâchoire inférieure (2) a été rapportée par M. Gaymard,
l’un des officiers de santé du capitaine Freycinet. Le crâne y
est plus long à proportion de la longueur totale, mais on y remarque
du reste les mêmes caractères.
C’est, autant qu’on en peut juger par la description, une tête du
même genre, et probablement de la même espèce, qui a été donnée
par le commodore Byron au muséum des chirurgiens de Londres,
sous le nom de lion marin de l’ile de T in ia n , et dont M. de Blain-
ville a publié la description ( Journ. de Phys., X.CI, p. 287, n°. 1).
La tête de lion marin des îles Malouines de la même collection
(1) C’est l’individu indiqué par M. de Blainville, Jouxru de Phys .., X C I , p. 2Q& ( sous
son otarie de Péron ). . „ . *
(2) CTest celte dernière que M. de Blainville indique, loc. c it ., p. 3oo, en supposant mal à
propos que l’origine en étoit inconnue.
(de Blainville, ib ., n». 2) est fort probablement aussi de ce genre;
mais comme la description lui donne six molaires et seulement deux
incisives à la mâchoire d’en bas, il est difficile d’établir si c est de
l’âge ou de l’espèce qu’elle tient ces différences.
Ce qui est certain c’est qu’avec l’âge il tombe des incisives et que
leur alvéole s’efface. Nous en avons la preuve sous les yeux dans un
de nos échantillons, où cette chute et cette disparition de 1 alvéole
se sont opérées d’un côté et non de l’autre.
La détrition des incisives est sans doute ce qui a empêché M. de
Blainville de reconnoître ces crânes pour des crânes d otaries (1);
mais nous nous sommes assurés, aussi, par l’inspection des têtes conservées
au cabinet d’anatomie, que cette détrition a lieu avec 1 âge
et fait disparoître le caractère, qui est si remarquable dans les dents
des jeunes individus.
Nous ne pouvons rien dire de particulier ni sur 1 otarie noire tachetée
de jaune que M. Desmarests, d’apres M. de B la in v ille, a
nommée otarie couronnée (2), à cause d’une bande de jaune qu’elle
a sur la tête, ni sur celle que Péron nomme albicollis [3), à cause
d’une tache blanche quelle a sur le cou. Si cette dernière est une
vraie, otarie, la position de ses bras, plus en avant que dans les autres
phoques, la feroit beaucoup différer du reste du sous-genre, où les
bras sont au contraire placés fort en arrière. 1 2 3
(1) Il a nommé le premier phoca byronia, le second phoca ansoniana, et dit q u il faut
leur joindre celui du cabinet d’anatomie qu’a rapporté M. Gaymard , qui est en effet une
otarie ; ensuite il les rapproche tous du phoca mitrata, qui est un phoque proprement dit.
M. Desmarests a fa it , d’après M. de Blainville, la même transposition dans sa Mammalogie,
oh il nomme l’un phoca ansonii, et l’autre phoca byronii, et leur donne une synonymie
qui tombe d’elle-même d’après l’observation que ce ne sont pas des phoques proprement dits.
De plus ces MM. leur donnent à tous six molaires en bas, quoique l’on n’ait pas vu la mâchoire
du byronia, et que les otaries en général n’en aient que cin q , la sixième d’en haut ne répondant
à rien.
(2) Mammalogie, p. 251.
(3) V oy . aux Terres Australes, t. I l , p. 1 18.