L ’étrîer du lamantin ne mérité presque pas ce nom, car ce n est
qu’un cylindre irrégulier percé d’un très-petit trou ; le marteau est
très-gros et très-épais, mais ne s'attache à la membrane du tympan
que par un manche fort court et comprimé ; il s’articule avec le bord
du cadre du tympan, près du petit sillon creuse sur 1 isthme qui joint
ce cadre au dôme. L ’enclume s’articule sous le dôme meme’, de
sorte que la réunion des deux os tourne sur ces deux points comme
Sur deux pivots, et l’étrier, ayant une direction presque perpendi
culaire h un plan qui passerait par cette ligne fixe, frappe à chaque
mouvement sur la fenêtre ovale d une maniéré tres-sensible.
Camper avoit nié l’existence des canaux semi-circulaires dans e
lamantin comme dans les cétacés, mais avec aussïpeu de fondement;
seulement ils y sont aussi excessivement minces.
On n’ est pas d’accord sur le nombre dés dents du lamantin ; le
véritable est de trente-six , neuf de chaque côté ; les supérieures
carrées, les inférieures plus longues que larges> Surtout en arrière,
toutes présentant deux collines transversales et un talon qui devient
plus considérable dans les postérieures d’en bas. !
Ces deux collines, avant d’être entamées, offrent chacune deux
ou trois petites pointes mousses; ensuite, à mesure qu’elles s usent
par la mastication, elles montrent deux lignes bordées d’émail, qui
s’élargissent jusqu’ à ce qu’elles se confondent en une surface aussi
étendue (jue la dent 9 qui est alors entièrement usée.
J’ai lieu de croire qu’indépendamment des dents de lait, une ou
deux des molaires antérieures tombent, comme dans beaucoup d autres
herbivores, à mesure que les postérieures se développent.
Nous représentons une de ces dents fig. n : elle est tirée dé la
mâchoire supérieure.
L ’omoplate est presque demi-elliptique ; sa ligne inférieure étant
presque droite et répondant au grand axe de l’ellipse, 1 épine n occupe
que la moitié antérieure de l’os. Sa plus grande saillie est près
de sa racine : elle se prolonge en avant en un acromion pointu qui
monte un peu obliquement, et qui a l’air de se terminer par Une
facette articulaire. Cependant le squelette que j’ai Sûus les yeux ne
présente point de clavicules. Un fort tubercule mousse tient la place
du bec coracoïde. La face humérale est un peu plus haute que large,
et fort concave.
La tête supérieure de l’humérus, fig. 17 et 18, est aussi fort convexe;
sa tubérosité extérieure est très-saillante. La rainure bicipitale
est peu profonde , mais il reste un canal profond entre la tubérosité
interne et la tête articulaire; la crête deltoïdienne est peu marquée.
La tête inférieure est en simple poulie un peu oblique, montant
davantage au bord interne. Sa largeur ne surpasse point son diamètre
antéro-postérieur. Le condyle interne saille beaucoup plus
que l’autre en arrière.
Le cubitus et le radius, assez courts pour leur grosseur et encore,
plus pour la taille de l’animal, sont soudés ensemble par leurs deux
extrémités. Leur articulation supérieure correspond à la poulie de
fihumérus; la tête du radius y est plus large que haute, et même
quand elle ne serait pas soudée, cet os ne pourrait exécuter sa rota-,
tion ; en quoi le lamantin diffère encore beaucoup des phoques pour
se rapprocher des herbivores. Le radius a vers le bas, a sa face externe,
deux crêtes aiguës, j
Nous avons représenté l’avant-bras par trois faces, fig. \!\, i 5.
et 16.
Le carpe n’a que six os, parce que le pisiforme manque, et que
le trapèze et le trapézoïde sont réunis en un seul, qui s’articule à la
fois avec le métacarpien du pouce et de 1 index. L analogue du grand
qs répond à ceux de l’index et du médius. L ’unciforme répond à la
fois au médius, à l’annulaire et au petit doigt;,celui-ci s’articule en
même temps avec le cunéiforme de la première rangée. Chacun de
ces os a aussi dans le lamantin son caractère particulier, qu’il seroit
beaucoup trop long d’exposer ; il suffit de rappeler ici que le pisiforme
manque également aux dauphins, et qu il est fort petit dans
les phoques et les paresseux, tandis qu’il est très-long dans les animaux
qui se servent beaucoup de leurs pieds de devant pour saisir
ou pour marcher.
Les os du métacarpe sont plats en dessus, en carène en dessous ;
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