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parles comparaisons les plus soignées ce qui déjà avoit ete reconnu
par eux.
Ceux d’une espèce de campagnols (hypudoeus) à peu près de la
taille du rat d’eau (mus amphibius, L .) , y sont surtout en quantité
tellement innombrables, qu’à peine pourrait-on trouver une portion
de limon qui n’en fût lardée. M. Buckland en a représenté les
mâchoires, les dents et quelques os, sur sa X X V e. planche ; j’en ai
des mâchoires, plusieurs dents, et des portions de fémur et de tibia.
ILes-caractères génériques descampagnols, et ceux de la subdivision
particulière à laquelle appartient notre rat d’eau, ne peuvent pas y
être méconnus ; cependant si l’on excepte les mâchoires elles dents,
je trouve tous les autres os. un peu plus petits, ce qui me fait soupçonner
que l’espèce n’étoit pas la même. Ainsi les fémurs, les tibia que
je possède ne sont pas plus grands que dans le schermauss ; on peut
en juger aussi par le tibia que donne M. Buckland, pl. X X V , fig. 12.
J ’ a i comparé exactement ce campagnol de Kirkdale avec celui
qui se trouve en si grand nombre dans les brèches de Sardaigne, de
Corse et de Cette dont j’ai parlé dans mon IVe. vol., p. 2o5; mais
ce dernier est encore sensiblement plus petit.
On doit engager les personnes voisines de la caverne, à tâcher de
se procurer un crâne assez entier pour donner les caractères ; ce sera
le seul moyen de déterminer positivement l’espèce.
M. Bukland représente sur sa pl. X X IV , fig. 11 et 12, un astragale
et un calcanéum, qui paroissent venir de cette espèce ; mais le
calcanéum est plus petit que dans le rat d’eau, et l ’astragale est un
peu autrement‘fait.
I l y a encore dans la caverne de Kirkdale, des os de campagndls
d’une autre espèce, qui ne surpassepoint en grandeur notre campagnol
ordinaire ( mus arvalis, L. ). J’en ai des mâchoires, des dents
et un fémur. Ce dernier, exactement de la-même longueur que-dans
le mus arvalis, est sensiblement plus large-transversalement.
C’est de cette seconde espèce que M. -Budkland paroît avoir représenté
le bassin, sur sa pl. X X V , fig. 11 ; la forme en est bien
plus semblable à celle du mus oeconomus ou campagnol'de pré,
qu’à celle du mus arvalis , mais dans tous les cas la taille en est
beaucoup au-dessous de celle du rat d’eau.
On y voit aussi des. dents qui appartiennent incontestablement
au genre des rats proprement dits.
M. Buckland en a représenté dans sa pl. X X V , fig. 7, 8 et 9, une
mâchoire inférieure qui est à peu près dans les dimensions de la
souris domestique ; et M. Clift m’en a envoyé aussi un dessin,
d’après lequel elle ne les surpasserait pas beaucoup.
Ainsi il est incontestable que cette eaverne contient les os d’au,
moins trois espèces du grand genre des rats-.
Mais on y rencontre aussi quelques os d’une espèce de lapin, ou
plutôt de lièvre. M. Buckland en a représenté, pl. X X IV , fig. 14— 18,
un calcanéum et deux os du métatarse.
Le calcanéum, fig. 14, est de la grandeur et de la forme de celui
du lièvre^
L ’os du métatarse, fig. i 5 et 16 , est celui du doigt externe ; il est
presque aussi long que celui du lièvre , mais plus gros à proportion.
Je possède une première phalange de derrière qui est aussi un
peu plus grosse à proportion; une partie inférieure de tibia exactement
semblable à la partie correspondante du lièvre; et une
portion de mâchoire où je ne puis apercevoir non plus aucune
différence de nature à paraître spécifique.
Si ces fragmens viennent d’une espèce connue, c’est du lièvre :
le lapin les auroit plus petits et plus grêles.
A rti ële IL
Os de castor des tourbières.
Les tourbes se forment chaque jour, et ne recèlent presque
jamais que des os d’animaux du pays, quelles teignent en noir,
mais qu’elles, conservent par les mêmes causes qui conservent les
amas de mousse aquatique dont elles se composent ordinairement.
La plupart de nos rivières d’Europe ayant nourri autrefois des