apophyses aux arcades, les mêmes nombres de dents, les mêmes
formes de mâchelières, excepté que leurs racines ne sont pas encore
formées; la même échancrure au palais , la même concavité de la
région basilaire ; maisle crâne y est très-large, bombé uniformément,
sans enfoncement à la région pariétale ; le frontal y est peu bombé
entre les orbites; la crête sagittale ne s’y voit nullement, et l’occipitale
y est peu marquée.
Cet animal ne seroit-il pas une jeune femelle du phoque à trompe.
Les différences du crâne sont fortes à la vérité, mais elles rentrent
dans celles que l’âge produit, et tous les autres caractères sont presque
identiques.
Ce sont là tous les phoques proprement dits dont j ’ai pu observer quelque
partie, et sur lesquels j ’ai quelques renseignemens positifs à donner ; mais il reste
encore dans les ouvrages des voyageurs et des naturalistes un assez grand nombre
d’indications trop peu développées pour servir de base à l ’établissement d’espèces
certaines.
Ainsi il paroit exister dans le nord un phoque plus grand que.ceux que nous y
connoissons , puisque Crcintz , qui le nomme ursuc, lui donne douze pieds de
long.
BufFon croit que c’est le même que Parsons a décrit dans les Transactions philosophiques,
n°. 469, P- 383 — 386, attendu que très-jeune encore il étoit long
de sept pieds , et par conséquent presque double en grandeur du phoque commun ;
mais la figure et la description de Parsons ne nous fournissent aucun autre caractère
et cet auteur ne dit pas même de quelle couleur il étoit ni sur quelle côte
on l’avoit pris.
On croit assez gratuitement qu’il venoit des mers septentrionales, et Pennant
dit qu’un de ses amis a tué au nord de l’Ecosse un phoque long de douze pieds.
Fabricüis rapporte à l'ursuc de Crantz, sous le nom de phoca barbata (1 ), un'
phoque à fortes moustaches et à cuir épais, comme le leporina de l.cpechin, et
lui attribue les dents du phoque commun ; mais il assure que sa taille est quelquefois
de dix pieds, que ses poils sont mous et peu garnis de la in e , et que livide
dessus et blanc dessous pendant la jeunesse il devient presque noir avec l ’âge. Il
se distingueroit des autres par la brièveté, du pouce.
Il y en a un petit qui doit avoir une laine plus abondante et des soies plus héris- 1
(1) Faun. groënl., p. i5.
sées que les autres. Crantz le nomme neitsee ; il est brun dessus avec des flammes
pâles, blanc dessous avec quelques taches brunes • les jeunes ont le dessus cendré,
le dessous blanc dans les vieux le museau devient presque nu. Fabricius le
nomme foetida à cause de son odeur, et lui attribue les mêmes dents qu’au
phoque commun, ( i) ’5 Schreber 3 qui d’après Pennant 1 appelle hispida (2), prétend
lui rapporter une figure dont il ne nous apprend pas l'origine, et qui ressemble
au phoque commun, mais dont les pattes de devant paroissent courtes et
tronquées.
L e phoque pris auprès de Chester en 1766, et représenté par Pennant (Hist. of
Quadr., I l , p. 276) comme une variété du phoque à ventre blanc (3) , est loin
d’appartenir à cette éspèce., puisqu’il a des ongles bien prononcés aux pieds de
derrière. Il étoit noir, avec un collier blanc et une tache blanche sous chaque aisselle.
Les phoques de la mer Baltique, indiqués plutôt que décrits par Thunberg,
l ’un ( hispidd) à corps pâle tacheté de brun, le second ( sericea) tout blanc , le
troisième ( c a n in a ) tout gris, le quatrième (alitulina) tout brun, le cinquième
( variegata) gris tacheté de noir (4) ; les phoques de la mer Caspienne et ceux du
lac Baïcal, le landselur d’Islande d’Olafsen, le cassigiac de Crantz, rapportés
pêle-mêle au phoca-vitülina y ne pourront aussi être classés que sur des descriptions
et des figures précises.
L 'urigne du Chili de Molina ( phoca lupina) (5) , si l’on peut en juger par sa
description incomplète, seroit une espèce de phoque proprement dit -, mais il
seroit nécessaire que l’on vérifiât l’assertion de cet auteur, que cette espèce n’a que
quatre doigts aux pieds de devant.
Il est bien inutile de parler du phoque à tête de tortue de Parsons (6), décrit
d’après une vieille peau mal bourrée et mal conservée, probablement du phoque
commun.
Il y a aux îles Kouriles un phoque dont on ne connoît que la peau du dos,
où des rubans jaunâtres arqués dessinent une figure quadrangulaire sur un fond
noirâtre , c’est le phoque à rubans de Pennant, mais on ne peut pas même affirmer
qu’il appartienne aux phoques proprement dits plutôt qu’aux otaries (7).
J’en dis presque autant de la tête représentée par sir Everard Home (Transact. *3 4 5 7
(r) Faun. g roënl., p. i 3.
(a) Mamm., pi. L X X X V L
(3) Pennant et Shaw nomment cette réunion de deux animaux différens,pied seal, phoca
bicolor, tandis qu’ils font une espèce à part du phoca monachus d’Hermann , qui est le même
individu que le phoque à ventre blanc de Buffon.
(4) Description dûanimaux suédois (en sued.)’, Upsaî 1798, in-8°. ; "et par extrait dans
les Archives zootomiques de JViedemann , 1. 1, p. 3o2.
(5) Hist. nat. du Chili, trad. f r . , p. 255.
V (6) Trans.p h i l., t. X L V I I I , pi. V I , fig. 2.
(7) Pennant, Hist. of. Quadr., au titre de sa 3*. division.