Notre individu. a sept pieds de long; sa tête dis pouces. Tout le
dessus de son corps est gris-noirâtre, un peu teint de jaunâtre, et
devient jaunâtre par degrés sur les côtés par des petites taches jaunâtres
qui s’y mêlent; les flancs, le dessous du corps, les pieds et le
dessus des yeux sont entièrement d’un jaunâtre pâle. Ses moustaches
sont simples et courtes, et ses ongles beaucoup plus petits à proportion
qu’aux autres espèces, ce qui a engagé M- de Blainville à le
nommer phoca leptonyx.
Sa tète, pl. X V 111, fig. 2, tient une sorte de milieu entre celle du
phoque vulgaire et celle du phoque à ventre blanc.
La crête occipitale y échancre le crâne, mais la sagittale n’y est
presque pas marquée; le crâne est bombésur lescô tés presque autant
qu’au vulgaire ; la région antérieure du front est un peu plus large,
mais non pas bombée comme au phoque à ventre blanc; la pointe
saillante du bord de l’orbite s’y remarque, mais les intermaxillaires
s’y articulent à peine aux os du nez. L ’arcade n’y est pas si convexe
qu’aux deux autres.
Le bord postérieur du palais, qui ne se porte pas autant en arriéré
qne dans les précédons, est échancré en demi-cercle.
Il y a quatre incisives très-pointues à chaque mâchoire ; les deux
mitoyennes d’en bas, plus petites que les autres, s’insèrent entre les
deux mitoyennes d’en haut. Il y a partout cinq mâchelières, divisées
profondément en trois pointes longues, coniques et quelquefois
crochues,
Le phoque le mieux connu après le vulgaire, c’est le phoque à
ventre blanc de Buffon ( i ), phoca monackus d’Hermann (a).
Il habite principalement les côtes de la Dalmatie, et atteint huit
ou dix pieds de longueur. On l’a vu plusieurs fois vivant à Paris, et
mon frère en a donné une description détaillée (3).
(1) Sitpplém., V I , pl. X L IV .
(2) Société des Natur. de Berlin, IV, pl. 7£II, XIII,
(3) Ann. du M us ., t. X X p . 3% .
Son pelage est d’un brun noirâtre avec quelques mouchetures
blanchâtres. Le dessous du cou et de la poitrine sont plus pâles et
ont des mouchetures plus nombreuses. Son bas-ventre forme un
large disque blanc, de forme rhomboïdale, dont les angles latéraux
se montrent sur les flancs.
Ses ongles sont fort petits, et même dans notre individu on n en
voit pas aux pieds de derrière. Hermann n’en a pas vu non plus dans
le sien. Ses moustaches sont simples, grosses et blanches.
Nous possédons un squelette entier de ce phoque, qui nous a été
cédé par le cabinet d’histoire naturelle de Turin, et qui venoit de
la mer Adriatique. C’est lui que nous avons cru devoir représenter,
pl. X V I I , fig. 1 , pour ne pas reproduire le phoque vulgaire qui a
déjà été gravé dans Buffon et ailleurs.
Sa tête, ïb ., fig. 2, 3, 4 et £>, comparée à celle du phoque vulgaire
, présente, indépendamment de la grandeur, des différences
assez fortes.
Les arcades sont plus écartées et plus robustes '; la région antérieure
du frontal est bombéè ; une crête sagittale très-marquée commence
sur le milieu, des orbites, et va rejoindre une crête occipitale également
très-marquée , qui. échancre l’arrière du crâne par un angle
rentrant. H y a aussi-une échancrure au bord postérieur du palais,
et les intermaxillaires s’articulent très-distinctement aux os du nez.
Au bord antérieur de l’orbite est une pointe saillante formée par
le maxillaire; une crête longitudinale obtuse saille sous la région
basilaire, etc.
Il n’y a dans le haut que quatre mâchelières pointues, les externes
très-peu plus grosses; en bas il y en a quatre aussi, plus petites;
partout cinq mâchelières moins tranchantes et à pointes latérales,
beaucoup moins marquées qu’au phoque vulgaire (1).
Les auteurs qui se sont occupés des animaux du nord parlent d’uu 1
(1) M. l’abbé Ranzani a décrit en détail ces dents d’après un phoque à ventre blanc de 7
à 8 pieds de long, dans le X IX e. cahier des Opuscoliscientijici de Bologne, p. 58.
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