de micfvcéphdle ‘ mais il est bien démontré aujourd'hui par les descriptions
et les figures de MM. Flem ing (i) et Scoresby {%), que
ce microcéphale est le vrai narval, et même le seul narval qui soit
connu.
Les uns disent quai sô nomme narval ou baleine des cadavres
parce que les Islandais imaginent qu’fl s’en nourrit, les autres parce
que cès mêmes Islandais pënsënt que sa chair est mortelle (3). Si telle
é^t l’étymologie du mot, elle n’a aucun fondement, ni dans l’un ni
dahs 1 aütre sens, lfirtholiii nous apprend que l’on en a mangé impunément,
et M. Scoresby nous assure qu’il mange principalement dés
mollusqùfes, et que l’estomac de ceux qu’il a ouverts ne contenoit
■ qufe dés-séchés.
Le narval est à peu près de la forme d’un dauphin à tête ronde,
tel q u e \k globiceps ou le béluga, et en général par toute sa structure
cet animal est aux dauphins à peu près ce qu’est le dugong aux
* îâmantinsi
1 Sa longueur Va jusqu’à quinze où seize pieds sur huit ou neuf de
circonférence. La tête fait à peu près le septième de la longueur totale.
Tout le dos, dans le jeune’, ’ëst grisâtre, marqué de petites tachées
confluentes plus foncées, et dans l’adulte blanchâtre ou jaunâtre avec
de petites taches grises ou brunes, variables en intensité. Elles diminuent
sur les Côtés et disparoissent s q u s le corps. Les bords des nageoires
sont noirâtres.
- -Tl n’a point de vraie dorsale, mais seulement une arête irrégulière
qui ne s’ élève que de deux pouces sur deux pieds et plus.de
longueur. Ses pectorales sont courtes et coupées obliqùement, ët sa
l caudale divisée par une échancrure en deux lobes terminés'chacun
latéralement par une pointe peu aiguë et non courbée en croissant.
,Son évent est à l’extérieur et à l’intérieur lè même quë Celui du
dauphin (4) : il a aussi le même larynx. (i)*3 4
( i) Fleming', Iocl cit. , pl. Y I.
(à) Scoresby, Account' of tïié artic. régions , 1,4-86 et suiv., et I I , pl. XVj fig. i et p.
(3) BàrtKol/'/Cebtur.' IV ; “Hist; XXIV,' p. i?^ .1 ■
(4) Voyez-en la fig. Scoresby, Y o y . au G roënl,, p. i 4o et x4i.
Sa tête osseuse, comme nous le verrons, approche de celle des
dauphins plus que d’aucune autre, si ce n’est quelle manque de
dents latérales. ■ ÉM
Les intermaxillaires contiennent chacun une dent dirigée en avant,
mais dans la femelle ces deux dents restent presque toujours renfermées
dans l’alvéole ; et dans le mâle il n’en sort ordinairement
qu’une des deux, le plus souvent celle du côté gauche, qui se prolonge
alors jusqu’à une dimension de neuf ou dix pieds et davantage
(i). On voit cependant quelquefois des femelles qui ont une de
leurs défenses sortie (a), et des mâles où elles le sont toutes les
deux (3). Elles sont généralement sillonnées en spirale. On parle à
la vérité d’une occasion où l’on en auroit vu de lisses, mais ce
n’étoient que d&petites dents de six pouces de longueur, c’est-a-dire
de ces dents qui avoient avorté dans l’alvéole, et dans cet état elles
sont toujours lisses (4)- I ^
La dent qui reste dans l’alvéole se remplit, et c est même pour
cela quelle avorte ; l’autre grandit par la raison quelle conserve la
cavité de son axe, et quelle y loge, sans l’étrangler, le noyau pul-
peux qui lui fournit des accroissemens.
1 Voyez un crâne de mâle e t un de femelle, dont les alvéoles incisifs sont ouverts, dan.
le. Leçons d’Anat. comp. de sir Everéri Borne, t. I I , pl: X LH. Le premier qui ait parle
de la dent renfermée dans son alvéole est Tichonius , professeur de Copenhague, dans sa
dissertation intitulée, Monocerospiscis haud monoceros, Copenlu, 1706.
(2) M. Scoresby en a pris une telle (Voyage au Groënl.1 1822, p. 136).
(3) Anderson a fait conuôître, dans son .Hist. du Groënl., trad. f r . , p. 10 » un e ce*
crânes à deux dents pris en 1684 ; je le crois le même que j’ai vu en 181 1 à Hambourg , dans
le cabinet de M. Roeding, et dont la,’figure a été donnée par plusieurs autres auteurs. Un
second, du cabinet de Stuttgardt, a été représenté par Reisel, dans les Ephemendes des
Curieux de la Nature pour .700', p. 35l ; et il y e n ', un troisième dans la collection de
M. Froriep, à Weimar, dont feu M. Albcrs a donné la figure dans ses Icônes ad illustrandam
Anat. comp., p l-II et III. * ' ■ -
(4) Voyez Sachs, Monocerologia, p. 9 ! , etpl. I , fig. 5 ; et Anderson, t. I I , p. n 3. Ce
sont ces petites dents lisses qui ont donné lieu de faire une espèce dite narval andersomen.
Sachs en parle d'après deséchantillons qui avoient été apportés à un négociant de lUmbouTgi
et Anderson ne fait que rappeler le fait cité par Sachs. La dent représentée par TT, lughbjr,
p\. A , a , t : , esVégalement une de ces dents de narval ordinaire avortées dans 1 alvéolé.
Willughby, comme plusieurs de ses devanciers, croyoit mal à propos que cé loit une en
de fétus. ' > u . • .
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