ces parties mêmes sont très-rares dans les muséums. 11 est plus raie
encore que l’on ait conservé des documens précis sur les animaux
qui les ont fournis, et presque jamais on ne voit dans la même
collection plusieurs espèces d’un même sons-genre parvenues à l’âge
adulte, car cette circonstance encore seroit nécessaire pour une détermination
certaine d’espèces.
Le Muséum britannique possède une tête de baleine, longue de dix-
huit pieds, que l’on considère comme de baleine franche, et que j ai
fait dessiner p l,X X V ,fig .9 -i I-Pierre Camper a fait graver, dans son
ouvrage sur les Cétacés, une tête de jeune individu, qu’il regarde aussi
comme de la même espèce, mais qui offre de très-grandes différences
dans la proportion des parties, et nommément dans la largeur et la
direction des voûtes orbitaires et dans la grandeur relative du crâne.
La même différence a lieu, et dans un plus haut degre, entre notre
tète adulte de baleine proprement dite du cap de Bùnne-Esperance,
longue de i5pieds,que je donne pl. X X V , fig. I , 2,3 et 4, et celle
d’un individu nouveau-né de la même race., qui n’a que deux pieds,
ib. j fig.- 9 et 10. Mais la tête adulte du Musée britannique et celle du
Cap également adulte comparées ensemble présentent, comme nous
le verrons plus loin, des différences très-fortes qui en annoncent cer-
taiQemèntdans leur espèce. Je ne puis malheureusement les confirmer
en comparant la totalité de leur squelette, mais j’ai du moins diverses
vertèbres de l’espèce du Nord envoyées récemment de Drontheim par
M. Noël de la Morinière , et qui offrent aussi quelques caractères.
J’ai remarqué encore que le groupe de. vertèbres représenté par
M. le comte de Lacépède, Cétacés, pl. V U , 1 , et qui appartient
au sous-genre des baleines proprement dites ;et non. pas à celui des
rorquals, diffère essentiellement, comme nous le'verrons plus bas,
des vertèbres cervicales de la grande baleine du Cap, et je trouve
parmi les ossemens , depuis long-temps conservés au cabinet , des
omoplates de ce même sous-genre, qui ne ressemblent pas entièrement
à celle decette baleine du Cap; maisnesachant pas l’originede ces
pièces, je suis en doute si je dois les rapporter à la baleine franche
ou bien à une troisième espèce. Je suis certain du moins qu'une
troisième espèce existe encofeau Cap, attendu que l’ oh èh a rapporté
des Vertèbres dorsales qui, avec les caractères du sous-genre, offrent
aussi des caractères spécifiques;
Je n’ai rien observé dans les cabinets qui se rapportât au gzbbar(i),
mais dans le sous-genfe des rorquals on a, pour celui de la mer du
Nord, le squelette de Bremen dont nous avons parle ci-déSsüs, que
M. AlbèrS a fait graver, et dont Pierre Campet a représente la tete
àsiez imparfaitement; le squelette d’un individu eehoüe, en i 8i 9>
près dé Grömitz sur la côte du H olstein , et ptafee aüjourd hui dans
le Cabinet de Berlin, dont M. Budolphi a doiihé d excellentes figu—
res'^â)'; et deux têtes de la même sorte ; âtijourd hui déposées au
cabinet do Leyde, dont l’une vient du cabinet de feu Brugmans,
et dont fautre appartient à un squelette d’un individu de trente pieds
de long, pris dans le Zuxderzée en 18115 pour celui de la Méditerranée
la tête et quelques parties du squelette échoué à l’île Sainté-
Margucrite en 1798, dont il y a une représentation dans 1 histoire
des Cétacés de M. de Lacépède, pl. V I et VII ; et diverses parties
d’un autre individu conservées ah cabinet de 1 Institut de Bologne,
dont parle M. l’abbé Ranzani; et enfin, pour celui des mers antarctiques
, le squelette complet rapporté à notre Muséum du cap de
Bôhne-Espérance par M. Delalande. Ces diverses ôsteologiés comparées
ensemble m’ont prouvé qu’elles proviennent de trois espèces
parfaitement distinctes , mais que nous n’avons aucun moyen de
rapporter aux trois espèces établies pàr les homenclateurs , et qui
hé peuvent niêmé être identîqu’és avec ces espèces prétendues.
Voilà tout ce que je crois qu’un naturaliste puisse affirmer aujourd’hui
, à moins de vouloir employer encore cette méthode si
fécbnde en: èrrèhrS‘/ :dé,'s’èn rapporter à dêS témoignages sàüs pré-
wfmh et rendus en l’absence de toute comparaison.
Ç en ’èst que lorsqu bn aura dés figures faites géométriquement et
yérilé Adrien Camperd i t , .-d'an* une noie; sur i’ouvrage de son,père, p* ,
des crânes de gibbars, à Pise,._à Bologiyç Leyde., etç. niais c est <ju il le confpudoitavecle
rarqual, ^ ^ -•,♦ 9 ‘‘ Mém!de tA ca d , de Berlin, 1S2 i^ 'f>Y. î — ïY ;
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