A r t i c l e II.
Caractères pris du reste du squelette.
Nous n’avons eu à notre disposition que les squelettes du phoque
commun, tel que Daubenton l’a représenté (Hist. Naturelle, X I I I ,
pl. LU ) , du phoque à ventre blanc, que nous donnons pl. X V I I ,
du phoque à capuchon (phoca cristata') et de l ’otarie du Cap.
C ’est le phoque à ventre blanc qui nous servira de type principal.
L omoplate est très-large d’avant en arrière; sa fosse antépi-
neuse est beaucoup plus large que l’autre ; le bord antérieur est très-
convexe, et l’angle antérieur se confond dans cette convexité. Le
postérieur est un peu concave, et l’angle postérieur un peu aigu;
l’épine est peu saillante et se termine par un petit acromion déprimé,
qui n’avance pas autant que le bord de la face articulaire. La tubérosité
acromiale se réduit presque à rien. Dans le phoque vulgaire
et le phoque à capuchon, la fosse antépineuse et l’omoplate toute
entière sont beaucoup moins larges; on ne peut pas dire qu’il y ait
un angle antérieur.
Dans Xotarie au contraire la fosse antépineuse est encore plus large
à proportion que dans le phoque à ventre blanc; elle est divisée longitudinalement
par une arête moins saillante que l’épine et sans
acromion.
L ’humérus, fig. 6, 7, 8, est remarquable par sa brièveté relative,
par la grande saillie de sa tubérosité interne et de sa crête deltoï-
dienne; sa poulie inférieure est creusée par une gorge obtuse et
divisée en deux parties; une externe plus large, bombée dans les
deuxsens pour la tête du radius ; une interne plus étroite pour le
cubitus.
Le phoque commun et le phoque à capuchon ont lé condyle interne
percé d’un trou pour l’artère cubitale, mais ce trou manque
au phoque à ventre blanc et a l’otarièl 1
V IVAN S. 2î 5
La tête supérieure du radius, fig. 10, est ronde et à concavité
simple; cet os, fig. 9, est court, très-comprimé et dilaté verticalement
dans ses deux tiers inférieurs.
Le cubitus, fig. 10, est très-comprimé dans sa partie supérieure,
où l’olécrâne, a , est beaucoup plus haut que long, et donne une
apophyse pointue, b , vers le bas. Sa facette sygmoïde dans le phoque
à ventre blanc est courte et peu concave dans le sens longitudinal,
et plus large et convexe dans le sens transversal ; la facette radiale
est au-dessous d’elle, mais dans le phoque commun et le phoque à
capuchon la facette sygmoïde est plus longue et a la radiale de côté.
Le carpe, fig. 12, n’a qu’un seul os, a , pour l’articulation avec le
radius, et l’on voit encore dans Xotarie des traces de la suture qui le
divisoit apparemment dans la grande jeunesse en scaphoïde et en
semilunaire. Le cunéiforme, b, donne attache au métacarpien du
petit doigt.
Le trapèze, c, etletrapézoïde, d, dans le phoque à ventre blanc sont
placés presque l’un au-dessus de l’autre, en sorte\qu’il semble qu il
y ait trois rangs d’osselets au bord radial du carpe, mais dans l’otarie
ils sont comme à l’ordinaire.
L ’os nommé 1 e grand dans l’homme est presque réduit à rien; le
cunéiforme est aussi fort petit.
La main du phoque, pl. X V I I , fig. 12, et fig. 1, A , destinée principalement
à la natation, est coupée obliquement, de manière que le
pouce forme sa pointe et son bord le plus puissant; néanmoins il n’a ,
comme à l’ordinaire, que deux phalanges, mais son métacarpien et
ses deux phalanges sont plus longs et plus gros que leurs analogues
dans les autres doigts.
Les articulations des phalanges sont peu prononcées.
Les onguéales ont cela de remarquable dans les phoques, que la
pointe qui engaîne dans l’ongle sort en quelque sorte de la face supérieure
de l’os, et que le reste de l’os lui forme comme deux petites
ailes.:
Dans les otaries, qui n’ont pas d’ongles devant, cette phalange
onguéale est simplement déprimée et obtuse.
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