370 BALEINES
avec le détail nécessaire des têtes de ces animaux que l’on possède
dans les divers musées, ou que l’on pourra se procurer dans la suite,
et lorsqu’on aura pu comparer ces figures , qu’il sera permis de prononcer
sur le nombre des espèces existantes et sur leurs caractères.
A r t i c l e II.
Ostéologie.
§ i. D e la tête.
Nous décrirons d’abord la tête des rorquals qui s’éloigne moins
que celle des baleines propres des formes des dauphins. On peut
voir les figures de celle du Cap, pl. X X V I , fig. i de côté, fig. ? en
dessus, fig. 3 en dessous et fig. 4 en arrière. Celle de la Méditerranée
est représentée sur une plus petite échelle, ib ., fig. 5 en dessus (i).
Nous y ayons ajouté enfin celle de la mer du Nord, vue en dessus,
d’après l’individu de Berlin, fig, 6.
Les immenses maxillaires, a , a , sont disposés en dessous en forme
de toit renversé ou d’une carène, a\ a', aux deux côtés de laquelle
s’attachent les fanons.. Le vomer, b , se montre en dessous entre.eux
dans presque toute la ligne moyenne de la carène. En dessus, les deux
intermaxillaires, c , c , placés parallèlement entre les deux maxillaires,
laissent entre eux un espace vide, qui se continue dans le haut ou
plutôt en arrière avec la très-large ouverture des narines, dx laquelle
est en forme d’un ovale allongé, et, au contraire des autres cétacés,
(i) Autres figures de têtes de rorquals : celle de la Méditerranée, mais sans sutures ni
os jugaux, est gravée dans l’Hist. des Cétacés de M. de Lacépède, pl. V I ; cclje que donne
M. Albers avectout le squelette, le. ad ill. Anat. comp., pl. I , est aussi d’un rorqual, mais
de l’espèce du nord et assez peu distinctement représentée. Camper, Cétacés, pl. X I et
X I I , donne d’autres figures d’après le même individu (sous le nom de gibbar ) ; mais encore
moins reconnaissables; et même fautives en plusieurs points, parce qu’il lés fit dans une
position incommode. La meilleure figure de cette espèce du nord est celle de M. Rudolpliï
que nous avons copiée/ '
conserve, ainsi que dans tout le genre des baleines,une forme symétrique.
Les os du n ez , e , e , courts mais échancrés ou festonnés
en avant, et non pas en forme de tubercules, forment le bord supérieur
de cette ouverture. Le maxillaire ne recouvre point le frontal,
ƒ , ƒ , si ce n’est par une apophyse étroite, a!", des deux côtes des
os du nez. Toute la partie du frontal qui s écarté de chaque cote
pour former le dessus de l’orbite se voit à nu, mais les pariétaux, g ,
g , viennent la recouvrir dans le haut de la fosse temporale jusques
aux côtés de l’apophyse du maxillaire qui se montre entre le frontal
et l’os du nez. L ’occipital, h , s’avance entre eux et recouvre le milieu
du frontal jusque près des os du n ez, de sorte qu’à la base du nez le
frontal ne se montre presque pas à l’extérieur. Il y a deux cretes temporales
très-saillantes en dehors, commençant aux côtés du nez, et
entre lesquelles le crâne est plane ou même un peu concave, et descend
lentement vers le trou occipital, i , qui est à l’extrémité de ce
plan. On reconnoît, ainsi, que la crête occipitale, h", est tout près de
la base des os du nez, traversant d’une crête temporale à l’autre. Sur
le milieu de cette face occipitale est une.arête longitudinale légèrement
saillante.
Le jugal, k , est courbé en portion de cercle et forme le bord inférieur
de l’orbite en se rendant de l’apophyse zygomatique du maxillaire,
qui aboutit à l’angle antérieur, jusqu’à celle du temporal, m ,
qui aboutit à l’angle postérieur. Le jugal ne se dilate point de son
extrémité antérieure comme dansle dauphin. Le frontal touche d une
part au maxillaire, de l’autre au temporal, par ses apophyses anté
et post-orbitaires, et forme à lui seul tout le plafond de 1 orbite, sans
être doublé en dessus par le maxillaire ; mais il l’est au contraire en
dessous de sa partie antérieure, de celle qui est en avant de 1 orbite,
et il y est de plus bordé en avant par la lame latérale du maxillaire,
laquelle se trouve ainsi, par rapport au frontal, dans une position
inverse descelle qu’elle observoit dans les dauphins. ^
C’est par cette lame, A , que le maxillaire vient aboutir à l’angle
antérieur de l’orbite, et s’articuler avec l’extrémité antérieure et
élargie du jugal; mais ce qui est très-remarquable, c’est qu’il se