l’erreur, j’oserois presque dire ridicule, de donner pour un tamandua
un animal fabriqué avec une peau de coati que l’on avoit recouverte
débandés alternatives à poils jaunes et noirs (1), erreur
que ses éditeurs et ses copistes n’ont pas- manqué de répéter (2).
Je n’ai pu en découvrir jusqu’à présent de quatrième espèce ,, car
toutes les variétés de couleur du tamandua, tantôt d’un gris jaunâtre,
tantôt marqué d’une bande brune ou noire sur l’épaule, tantôt tout
noir sur le dos, enfin quelquefois entièrement noir, ne m’ont-ofï'ert
aucune différence sensible dans les proportions, ni dans aucune
partie du squelette , bien que j’en aie surtout comparé les têtes osseuses
avec le plus grand soin.
Quant aux Pangolins ( manis, L. ) qui représentent lés fourmiliers
dans l’ancien continent, je ne pense pas que l’on en connoisse
plus de deux espèces; savoir, le pangolin des Indes à queue moins
longue que le corps, fort clairement indiqué par E lie n , lib. X V I ,
cap. 6, sous le nom dephattage■ ; |
Jix\epangolin d’A friq u e à queue deux fois longue commeleCorps,
auquel Buffon a transporté ce nom de phatagin. .
Je n’aperçois aucun caractère spécifique dans ïe pangolin de
B aha r, qu’a décrit et représenté M. L e slie , dans le Ier. yol. des
Mémoires de Calcutta, art. X X , non plus que dans celui de Tran-
quebar qui est représenté dans les Transactions philosophiques-,
tome L X , pl. XI.
Tous ces animaux sont tellement semblables dans leur charpente
osseuse, ils offrent dans toutes ses parties des analogies si grandes,
qu’il convient de les décrire ensemble et d’une manière comparative. *1
Séba, I , pl- X L , n°. 2 , montre-un peu mieux la grosseur des angles, mais.non leur nombre.
Aussi a-t-elle servi à établir la-prétendue espèce- du mjrmecophaga trrdactyla, etShau>\&
copie même comme telle (General, zool., vol. I -, part. I , pl. 5r , fig. 2). L a tête en est trop
grosse , mais celle de sa pl. X X X V I I , fig. 2 , représente fort bien- un'jeune individu , si ce
n’est qu’il ne lui donne aussi que trois ongles devant.
(1) ' Suppl-, t. I I I , pl. LV I.
(2) Ç’ést le sèul fondement du striped-anv-eater de Fermant, Quadr., I ï ’ p. 2% , et Skaw-,
Gener. zool., vol. I , part. I , pl. 5i , fig. r. Sonrimi, copiant Buffon , l’a donné purement
et simplement comme le tamandua, t. V i d e son édition-, pl. X V I , % . 2.
A r t ic l e pr em ier .
D e la tête.
La tete des pangolins ( manis, L. ) est un cône plus ou moins
allongé, à base arrondie de toute part. Les orbites sont petits, ronds
à peu près à moitié de sa longueur, vers le bas de ses côtés, par
conséquent très-éloignés l’un de l’autre, et ses arcades incomplètes,
en ligne droite et presque au niveau de son palais.
Les os du nez sont échancrés à leur bord inférieur et entrent par
le haut dans une échancrure commune des os du front. L ’articulation
de ceux-ci avec lesmaxillaires descend obliquement jusqu’à l’orbite,
et se- continue dans la même direction avec le palatin. L ’os maxillaire
n eijtre pas dans l’orbite. Il finit au moment où il donne son
apophyse zygomatique qui est courte et pointue. Le palatin garnit
meme un peu la base de cette apophyse. Il n’y a pas d’os lachry-
mal, ou, s’il y en a un, il est extrêmement petit et caché dans le trou
de ce nom, et percé dans l’angle de l’orbite en dedans entre le
frontal et le palatin. J’ai observé la même chose dans les plus jeunes
sujets. La suture fronto-pariétale esta peine anguleuse en arrière,
mais 1 occipitale forme un angle en avant très-sensible entre lesbords
postérieurs des pariétaux. Je n’ai pas vu d’interpariétal. Le sphénoïde
antérieur dans la tempe est loin d’atteindre le pariétal. Le frontal
s articule avec lui et le temporal. Le sphénoïde postérieur n’atteint
pas meme au frontal, il se termine vis-à-vis la naissance de l ’apophyse
zygomatique du temporal. Il contribue en cet endroit à la
facette glenoïde qui est enfoncée au-devant de la caisse. Il n’y a
point d os jugal, et les deux apophyses-zygomatiques ne se joignent
que par un ligament. La caisse ne doit s’ossifier que fort tard, je ne
1 ai jamais vue qu’en anneau vésiculeux. On voit beaucoup du rocher
eq arrière d’elle, mais à la face inférieure de la tête seulement. Au-
dessus de cette partie le temporal est gonflé, et contient une grande
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