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 systématique, se  trouve  cependant  aussi  avoir  vu  et  représenté  des  
 individus  de  ces  deux  sortes aux  îles Malouines (i).  Ce n’est même  
 que  d’après  lui  qu’on  a  représenté  le  lion marin  dans  l’ouvrage  de  
 Schreber (2). 
 Reinhold F orster en  a dessiné qui  avoient  les  mêmes  caractères  
 à  l’ile  dès  Etats, près  de  la  terre  de  feu,  et  ses  figures sont  gravées  
 dans  les  supplémens  de  Buffon  (3).  Il  ne  paroît  pas  avoir  douté  
 que  ses  espèces  ne  fussent  les mêmes  que  celles de  Steller(4). 
 Plus  récemment, Péron  a  avancé  qu’aucun  des phoques  de  l’hémisphère  
 antarctique n’est  de même  espèce  que  ceux  du nord; mais  
 il  n’a  essayé  de  prouver  cette  assertion  dans  le  détail,  qu’en  établissant  
 que le phoca  leonina de Fabricius n’est pas le même que le  
 lion de mer de  Steller,  ce  qu’assurément tout le monde savoit bien  
 avant Péron,  et  ce qui  de  plus ne  feroit  rien  à la question, puisque  
 tous  les  deux  sont  du  nord.  Quant  à  l’ours marin,  il  s’est  borné  à  
 dire  que  plus  de  vingt  espèces  ont  été  confondues  sous  ce  nom;  
 mais  le  travail  qu’il promettoit à  ce  sujet  n’a  jamais paru  (5) ;  et  ce  
 qui  est  certain,  c’ est  que  lui qui a  été  si soigneux  de  recueillir  tout  
 ce qu’il a rencontré, n’a rapporté  au  cabinet du  roi qu’un  seul  individu  
 d’otarie. 
 Cette  question  est  au  reste  assez  difficile  à  résoudre  à  cause  des  
 changemens  que  l’âge  apporte  dans  la couleur de  oes animaux, non  
 moins  que  dans  leur  grandeur. 
 Steller nous  dit que son  ours marin  a sur  la peau  un  duvet  très-  
 fin  de  couleur rousse,  et  que ses  poils sont  noirs,  mais  que  leurs  
 pointes  blanchissent  avec  l’âge  dans  les vieux mâles;  que  dans  les  
 femelles  ils  sont  cendrés;  que beaucoup  d’individus  les  ont  en  par- 
 (1)  Voy.  aux îles Malouines,   t.  I I , pl. V I I I ,  fig. i  , Fours qu’il nomme petit loup marin ,  
 et pl.  X  le lion marin. 
 (2)  Pl.  LX X X I I Ï . 
 . (3)  Tome V I ,  in-4° . , pl.  X L V I I ,  l’ours marin ;!p1.  X L V I I I ,  le  lion marin. 
 (4)  Deuxieme Voy. de Cooh,  tràd.  f r . ,  in -8° . ,  t. IV ,  p. 2o5 et suiv. 
 (5)  Voyez  son  mémoire  sur  l’habitation  des  animaux marins,  Ann.  du M u s .,  t. XV,.  
 p. 293 j  et dans  le  V o y .  aux  Terres Australes.,  t. I I ,  p» 347- 
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 tie  roux, en partie cendrés  (1). L’individu  qu il a mesure  etoit long,  
 depuis  le museau  jusqu’au  bout  de  la  queue,  de  soixante-dix-neuf  
 pouces  anglais ou  2,1  (2). 
 M.  de Pagès (3) assure qu’au  Cap  les plus  grands  individus  n ont  
 que quatre pieds,  et que la  plupart  n’en  ont  que deux  et demi; que  
 le poil des jeunes  est noirâtre,  et  qu’avec  l’âge  il  devient  d un  gris  
 argenté à la pointe. 
 Le  lion marin  est  long  de  dix  à  douze  pieds,  et  d un  fauve  plus  
 foncé  dans  le mâle, plus  clair dans  la  femelle.  Les vieux males sont  
 plus clairs,  et prennent du blanc au cou et à la tete; parmi les jeunes  
 il  en  est  d’un  brun presque  noir  (4). 
 Quant aux descriptions faites  dans des  cabinets, elles  sont  d ordinaire  
 peu propres à éclaircir les doutes. 
 Que faire, par  exemple,  de  cette mauvaise  peau  du musee  de  la  
 Société royale, gravée par Parsons  (5),  nommée par Pennantphoca  
 longicollis  (6)? 
 Et  de  ce phoca porcina auquel  on  ne donne  que  des  caractères  
 communs  à  toutes  les otaries (7)? 
 Et  de  cette  jeune  otarie jaunâtre,  si bien placée,  dit-on, dans les  
 griffes d’un condor au muséum de Parkinson (8) ? 
 Et  de  cette  otarie  des  Malouines,  cendrée,  tachetée  de  blanc  
 sale  (9)? 
 Sont-ce des âges, des variétés de l’ours de mer; sont-ce des espèces?  
 On ne  pourra  le savoir que lorsque  des individus bien entiers seront  
 décrits eu détail, à l’extérieur, et au moins  pour  les parties  osseuses  
 de la tête. 1 2 3 4 5 6 7 8 
 (1)  Novi Comment. Petr op.,  I I ,  p.  34o. 
 (2)  Ibid. ,  331. 
 (3)  Ap.  Buffon,  Supplem. V I ,  p.  357- 
 (4)  Forster ap.  Buffon,:Supplem.  V I ,   p.  372 ; et Steller,  Ioc.  c i t . ,  p.  36o. 
 (5)  Trans.ph.il.,  t. X L V I I ,  pl.  VI. 
 (6)  Hist.  Nat.  o f Quadr.,  I I ,  p.  274. 
 (7)  Ibid .,  p.  278 ;  et Molina,  Hist.  nat.  da Ch ili,  trad. f r . ,  p.  260. 
 (8)  Pennant r  ib. ,  p.  270; phoca flavescens,  Shaw. 
 (q)  Phoca falcklandica,  Penn., ib . ,  p.  275.