Joseph Banks avoit envoyé la figure à M. de Lacépède (1), et
dans celui de dix-huit pieds, pris à l’embouchure de la Loire, dont
D esforges M aillard en avoit adressé une A Duhamel (2).
On le reconnoît très-bien aussi dans la figure du swerdtfisch d’E -
gède , pl. de la p. 48, mais non pas dans la description qui est celle
du squale scie.
C’est manifestement la deuxième espèce de butzkop f de Mar-
tens (3) , à dorsale , dit-il, trois fois plus haute que les autres.
C’ est encore l'épée de mer d’Anderson, bien que cet auteur croie
que personne 11e l’avoit décrit avant lui (4).
Enfin c’est Ie delphinus orca de Fabricius (5) , deBbnnaterre et
de M. de Làcëpède.
Si quelque cétaeé offre les caractères que les anciens attribuoient
â leur bélier de m er, c’est bien sûrement celui-ci, par la tache
blanche et arquée qu’il a au-dessus de l’oeil (6),
No-us possédons au Muséum beaucoup de parties d’un squelette
que l’on considère comme celui de ce b u tzkop f ou grampus, et qui
ressemblent en effet aux parties analogues du squelette du grampus
de Hunter, que nous avons examiné au muséum des chirurgiens
de Londres. M. de Lacépède a fait graver la tête, pl. X V I de son
H ist. des Cétacés; on y compte onze dents partout, vingt-deux
à chaque mâchoire , toutes grosses, coniques et un peu arquées. 1 2 3 4 *6
(1) Lacép., Cét. ,-p. 3o4 r et pl. Y , fig. 126.
(2) Duhamel, Péchés, IIe. pa*t.-, sect. X , chap. I I , p. 35, et pl. I X , fig. 1 sous-le‘nom
de cachalot. C’est'le dauphin Duhamel, Lacép.,, p. 3;i;4•
(3) Voyage au Spitzberg, trad. fr. dans les V oy. au nord 1 1. I I , p. 144.,
(4) Hist. du Groënl., trad. f r . , p» i 55.
• (5) Faun. groënl., p .4 6 .
(6) Jn santonum littore*—A bietes candore tantum eomibus assimilatis., dit Pline, lib. £X ,
çap .Y . Æ lie n commente en quelque sorte ce passage , Hist. A n ., lib. X Y , cap. 2 -. Mas aries
Jrontem sic alba vitta redimitam habet, ut hanc v e l Lysimachi, vel Antigoni, vel alterius
cujuspiam regum Macedonioe diadema dixeris. Or .Lysîrpaque , ainsi qu’Alexandre , est
représenté sur ses médailles,aveé un ornement en forme de, corne de bélier attaché de
chaque côté à son diadème. Jravois déjà indiqué cette espèce à feu M. Visconti, comme la
seule qui répondit à ces passages. Voyez son Iconographie grecque , t. IÎ , p. 254. ,
A la vérité Ælien,. qui place ses beliers marins entre la Corse et la Sardaigne, ajoute à
ce trait fondé plusieurs fables qui ne lè sont point du tout.
Martens et Anderson admettent qu’il y a des butzkop f a. nageoire
moins élevée que ce gladiateur, mais; ils ne leur assignent point
d’autre caractère extérieur. . ■ .
Martens ne dit même rien des dents de ce butzkopf à nageoire
moins élevée; Anderson, qui n’en parle que sur ouï-dire, S exprime
ainsi : c< On m’a assuré qu’il a quatre dents de chaque cote
» dans la mâchoire de dessous, et quelques dents mâchelieres, et
» que celles d’en haut sont fort petites ( i> » Mais cette indication
peut convenir à plusieurs espèces; car la plupart de ces grands dauphins
à tête ronde perdent successivement une grande partie de
leurs dents. , ,
La différence de la dorsale peut elle-même n être pas caractéristique,
car p l u s i e u r s ’ dauphins la perdent en tout ou en partie, par
divers accidens, comme nous allons en avoir la preuve. m
Seroit-ce un de ces butzkop f à dorsale basse, que le deuxieme
grampus de Hunter (2), pris dans la Tamise en 1772, et long de
dix-huit pieds. La figure montre une nageoire plus basse et un ventre
plus gros que dans le premier grampus du même auteur, bien que
la description (3) ne parle pas de ces différences, et dise seulement
que le blanc du ventre étoit moins marqué et se nuançoit davantage
avec le noir du dos que dans le precedent (4)-
La figure ne montre aussi des dents qu’ à la mâchoire inferieure;
mais l’auteur ne dit pas un mot dans son mémoire du nombre m de
la forme des dents.
Ainsi dans une circonstance où les témoignages précis nous abandonnent,
au lieu de nous livrer à des conjectures qui ne feroient
peut-être que reproduire une confusion nouvelle, nous nousborne-
rons à décrire positivement les objets sür lesquels nous avons des
notions certains et intuitives.
(r) Hist. du Groënl. et de V Is l., trad. f r . , I I , i 5i .
(2) Trans. phil. de 1787 , pl. X V II.
• ,' (3) Ib id ., p. 3;7'3. , ' . 1 '
(4) C’est Vépaulard ventru de Bonnaterre , le dauphin ventru de M. de Lacepede. 36 *