mun. Ce n’ est pas, du moins à ce que je crois, une variété d’âge ni
de sefxe.
Sa tête osseuse est sensiblement la même que celle du phoque
le plus ordinaire.
Le phoque le plus commun sur les côtes de Hollande est un peu
différent de ces deux-là; Nous en avons des individus de 4 pieds et
demi. Leur pelage a le fond gris-brun-jaunâtre, et est entièrement
moucheté de petites taches confluentes et nuageuses brunes. Il y en a
même un individu où les taches brunes se réunissent tellement, que
c’est le fond jaunâtre qui y forme des mouchetures.
C’est cette variété (si c’en est une) que représente, et très-bien,
Albinus dans ses Annotations académiques, lib. III, pl. VI. Son individu
avoit 6 pieds et demi, mais en mesuré du Rhin, et en prenant
jusqu’au bout des pieds de derrière.
M. Milbert nous a envoyé de New-York un phoque dont la tête
est la même qu’à nos phoques communs, et dont le pelage ressemble
beaucoup au dernier dont nous venons de parler. C’est un fond gris
noirâtre,marqué de petites mouchetures confluentes blanc-jaunâtres;
le noir domine davantage sur la tête et l’épine du dos; le jaunâtre
devient plus abondant sur les flancs, et sous le ventre il y a plutôt
des mouchetures noirâtres sur un fond jaunâtre. Le museau est
noirâtre dessus et dessous, et la gorge d’un blanc jaunâtre sans
taches. Il y a un peu de blanchâtre au bord des lèvres. Les quatre
pieds et le dessous de la queue sont brun-noirâtres, les moustaches
sont fortes et granulées, de couleur fauve-clair.
Sa longueur, du bout du museau au bout de la queue, est de
2 pieds ro pouces.
C’est très-probablement l’animal que Fabricius décrit comme le
second âge de son phoca v itulin a , qu’il dit être le cassigiac de
Crantz et des Groënlandais.
Un des phoques dont les peaux sont le plus répandues dans le
commerce des pelleteries, est une espèce de la mer glaciale, qui a
été décrite par nombre d’auteurs, mais dont les variétés auxquelles
elle est sujette ont fort embrouillé l’histoire.
Crantz en a indiqué toutes les variations ( i ) , avec les noms que
les Groënlandais leur donnent, et que nous croyons assez inutile de
rapporter. Egède a donné une figure médiocre de l’adulte (2). C’est
manifestement le phoca groëhlandica de Fabricius (3). Mais celui
qui l’a fait le mieux connoître, c’est Lepechin dans les Mémoires
de Pétersbourg (4) , où il le nomme phoca oceanica, en représente
le jeune et l’adulte, et en décrit tous les âges, tels qu’il les avoit
observés dans la mer blanche.
Nous en avons des peaux de jeunes et d’adultes des deux sexes.
Le pelage en est plus sec, plus serré contre la peau, plus dénué
de laine à sa base que dans les autres espèces ; chaque poil est plat et
luisant. Notre vieux mâle estlongdeôpieds; son pelage est d’un gris-
blanc. Une large bande brune, oblique, irrégulièrement dentelée
commence à peu près au-dessus des épaules, où elle touche à celle de
l’autre côté, et se porte sur les flancs et jusques aux jambes, y devenant
par degrés plus claire, et s’y fondant avec le blanc du ventre.
Son extrémité postérieure se rapproche de nouveau de l’autre sur
la racine de la queue; Quelques petites taches brunes sont éparses
soit dans le gris du dos, soit dans la partie pâle de la bande (5).
Les bandes et les taches deviennent de plus en plus noires avec l’âge.
Les femelles et les jeunes ont le même fond de pelage, mais
sans bandes, avec des taches inégales, nettes, anguleuses, brunes,
jetées comme au hasard en différens endroits du dessus et du dessous
du corps. 1
(1) Hist, générale des V o y ., t. X IX , p. 6r.
(2) Descr. du Groenland,, p. 62.
(3) Fauna Groënlandica, p. 11.
(4) Acta arcad. Petrop., 1,17 7 7 , part. I , p. 257 , pl. V I e t'VII, copié Pennant, Hist, of
Quadrup., 3e. éd it., I I , pl. X C 1X .
(5) C’est dans cet état que -Crantz et Ëgède Je nomment attarsoàk, et Buffon le phoque à
croissant, Supplém., Y I , p. 325.