io4 OSTÉOLOGIE
moins dans les pangolins où le côté postérieur reste assez long, et
l ’angle postérieur assez aigu.
Dans le tamanoir et le tamandua, la fosse postérieure est plus
grande à proportion que dans les paresseux, et divisée en deux par
une arête saillante qui semble presque une seconde épine, et l’on
voit au bas de la fosse antérieure le même trou que dans les paresseux,
formé par la réunion de l’angle supérieur du bec coracoïde au
reste du bord antérieur; mais la pointe inférieure de ce bec ne descend
pas comme dans les paresseux plus bas que la tête antérieure
de l’os ; dans le petit fourmilier et les pangolins il n’y a qu’une
échancrure.
Dans le tamanoir et le tamandua, l’acromion se prolonge en avant
et vers le bas, comme s’il vouloit aller joindre le bec coracoïde, ainsi
qu’il le fait dans les paresseux ; mais il n’arrive pas jusques-là.
Dans les pangolins l’acromion est tronqué comme dans la plupart
des quadrupèdes, et n’avance guère plus que la base de l’épine. Le
petit fourmilier tient une espèce de milieu à cet égard. De plus il
a une forte clavicule qui va s’articuler au sternum, tandis que je n’ai
pu en découvrir de traces dans aucun des autres, même en les disséquant
venus en chair dans la liqueur.
Ces animaux se distinguent de tous les autres par l’extrême largeur
du bas de leur humérus, produite surtout par la saillie du condyle
interne , laquelle est déterminée elle-même par la nécessité de donner
de fortes attaches aux fléchisseurs des énormes griffes, qui font
l’arme principale de tous ces animaux.
Cet humérus est d’ailleurs gros et assez court. Sa tête supérieure
est ovale; ses deux tubérosités mousses et médiocrement saillantes.
Des crêtes" distinctes pour le grand pectoral et pour le deltoïde
rendent sa partie supérieure comme prismatique. Dans le tamanoir
et le tamandua la crête dekoïdienne se termine vers le bas par une
apophyse saillante, qui dans le.second forme un vrai crochet.
La crête qui descend au condyle interne commence très-haut, et
dans le tamanoir elle y a aussi une apophyse saillante. Ce condyle
Jui-même a dans ces deux espèces son angle supérieur relevé et
saillant. Dans toutes il est percé d’un gros canal pour le passage des
vaisseaux.
L articulation inférieure présënte'au cubitus une partie en portion
de cylindre , et dans les fourmiliers elle offre au radius un segment
de sphere qui se prête parfaitement à sa rotation.
Aussi dans les. fourmiliers-la tête du radius est-elle presque aussi
ronde que dans l’homme et dans les singes.'Il doit pouvoir tourner
très-complètement.
il n en est pas de même dans les pangolins. Son articulation s’y
fait en ginglyme, et il répond à la fois aux deux portions saillantes'
de la poulie qui termine l’humérus. ,
Le radius est robuste, aplati et élargi dans le iras, et y porte dans
lés tamanoir èt tamandua une forte arête longitudinale.
^ Le cubitus ésL egalement robuste , concave en dehors, pourvu
d’ùn olécrane assez fort'/qui dans le tamanoir a son bord interne
élargi, par un angle saillant.
On voit d’après ces détails que malgré la ressemblance de l’omoplate,
le bras" et l’avant-bras de ces animaux sont construits sur
d’autres proportions et dans d’autres vues que ceux des paresseux.
Dans ceux-ci ils se prolongent au point de netre guère propres
qu’à les suspendre aux arbres. Dans les fourmiliers ils ont toute la
vigueur nécessaire pour déchirer les nids des termites dont ces animaux
sé nourrissent.
Les mains des fourmiliers et des pangolins sont après leur tête ce
qu’ils ont de plus remarquable.
Les phalanges ohguéalés de leurs grands doigts sont, comme celles
des paresseux, disposées de maniéré à ne pouvoir se recourber qu’eu
dessous et y soqt en effet retenues à l’état de repos par de forts
ligàmens. Leur pointe est fourchue dans les pangolins et seulement
sillonnée dans les fourmiliers, et la base de celles de ces derniers
garnie d’une forte gaine osseuse dans laquelle s’enchâsse l’ongle.
Mais les phalanges et les doigts eux-mêmes ont une singulière
inégalité de longueur et de grosseur. 7
Le doigt médius a tous les os d’une grosseur énorme; son méta-
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