Les os de l’avant-bras sont longs d’un pied trois pouces, arrondis
dans le haut, légèrement aplatis vers le bas, où ils présentent une
face ovale au carpe, face à laquelle le cubitus prend une plus grande
part, m Cortesi compare l’oléerâne à un fer de hache. Cet ardent
observateur n’a pu recueillir qu’en -partie les os du carpe et ceux des
doigts, qui étoient fort décomposés et très-fragiles.
Il y a quarante-une vertèbres, les cervicales comprises. Celles-ci
sônt libres et non soudées ensemble, ce qui paroît être un caractère
commun à tous les rorquals. Celles des lombes, qui sont les plus
grandes, ont le corpsde six pouces trois lignes de diamètre (0,169),
sur'une longueur de cinq pouees onze lignes (0,160). Lès apophyses
épineuses les plushautesontneufpoucesau-dessus ducanalmédullaire.
Il y a vingt-quatre côtes, dont les plus grandes, en suivant leur
convexité, sont longues de trois pieds sept pouces (1,165).
On n’a trouvé qu’un seul os du sternum, de forme triangulaire.
La totalité des vertèbres occupe une longueur de quinze pieds,
ce qui, joint à la tête de six pieds, donne pour le squelette une longueur
totale de vingt-un pieds (6,81 ) ; ce ne seroit qu’un bien petit
rorqual s’il étoit adulte.
Un autre squelette de là mêmei espèce a été découvert en 1816 (1)
par M. Cortesi, dans des couchés de même nature et dans un vallon
voisin, près d’un petit ruisseau qui se jette dans la Chuwenna, 1 un
des affluens du Pô. Il étoit moins bien conservé, et on n’a pu le dégager
aussi complètement des matières qui l’enveloppent. Sa tete n a
que quatre pieds de long, et JVI. Cortesi assure que la forme .en .est
parfaitement semblable à celle de son premier squelette (2).
La longueur totale de ce deuxième squelette dans son état actuel
est de douze pieds cinq pouces' (4,o3).
Il étoit situé plus bas que l’autre, à douze cents pieds au-deSsous
du. sommet du monte Pulgnasco et a quatorze .cents du monte
Giogo, les deux collines les plus voisines.
(1) Spggigeolegici, p. 61 -et suir.
£2) Page 64.
A r t i c l e II .
D ’un fragment considérable de tête de B aleine déterré dans
le sein de la ville de P a r i s .
En 1779, un marchand de vin de la rue Dauphine à Paris, en
faisant des fouilles dans sa cave, découvrit une pièce osseuse d’une
grandeur considérable, enfouie dans une glaise jaunâtre et sablonneuse
, qui paroît avoir fait partie du sol naturel de cet endroit.- Ne
voulant pas se livrer aux travaux nécessaires à l’extraction complète
de ce morceau, il le brisa et en enleva une portion qui pesôil deux
cent vingt-sept livres, et qui fut vue d’un grand nombre de curieux j
mais parmi les naturalistes de profession il n’y eut que le Seul La-
manàn qui se donna la peine d’en prendre cônnoissânce. Il fit faire
de cet os mutilé une copie en terre cuite, et en publia Un dessin et
une description dans le Journal de Physique du mois de mai 1781(1),
et il conjectura avec raison que ce devoit être quelque os de la tête
d’un cétacé.
Cependant il ne se faisoit point d’idée nette de la place que cet os
devoit occuper dans la tête. On peut en juger par son dessin où il
met la partie'supérieure en bas et réciproquement , et où il figuré
à côté la manière dont il conçoit que l’os devoit être joint à SOn congénère,
laquelle est tout-à-fait fausse.
Daubenton (2), excité par ce travail de Lamanon, et aÿant sous
les yeux Un des modèles enterre cuite que ce zélé naturaliste avoit
fait faire, essaya de déterminer l’espèce de cet Os, en le comparant
avec les seules têtes de cétacés dont il pût disposer, Savoir, celle du
dauphin vulgaire, celle d’un globiceps., qu’il prenoit pour un petit
cachalot, et celle du grand cachalot d’Audierne dont nous avons
parlé ci-dessus.
(1) Tome X Y I I , p. 3g 3 , pl. II.
(2) Mém. de VAcad, des Sciences, 1782 , p. 211 et suiv.
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