a connu et décrit leurs cabanes. M. Bechstein assure même qu’ils
construisent encore des digues dans quelques bras de l’Elbe (i).
D’autre part il résulte des observations de Hearne, que les premiers
voyageurs en Canada avoient fort exagéré le merveilleux de ces bâtisses.
Nous avons une autre de ces têtes de castors des tourbes, plus âgée
que la précédente. Elle a été trouvée h douze pieds de profondeur
dans une tourbière, sur les bords du Rhin, à Urdingën, dans le ci-
devant département de la Roër, aujourd’hui dans la Prusse rhénane,
et nous a été donnée par M. Walkenaor. notre confrère a 1 Institut,
qui ne cultive pas l’histoire naturelle avec moins de zèle et de succès
que plusieurs branches de l’érudition.
Sa ressemblance avec une tête de castor du Gardon, à peu près
du même âge, est des plus frappantes; les circonstances variables,
telles que le point de réunion des crêtes temporales, s y trouvent
même à peu près semblables. Elle est seulement un peu plus pètitè^a}.
On trouve aussi des os de castor eh Angleterre. J’âi sbus les yeux
les gravures de deux portions de mâchoire inférieure déterrées dans
le comté de Cambridge, et que possédoît feu M. Clarke, professeur
de géologie dans l’université de cette ville. La plus entière manque
cependant de l’apophyse coronoïde et d’une portion de l’angle postérieur
qui ont été cassés , ainsi que de la dernière molaire qui est
(i.) Hist. Nat. d ’ALlem., I , 915.
(^) Principales dimensions de la tête du castor des toiirbiei'es d Urdingën.
De la partie la plus saillante d’une arcade zygomatique à l’au tre ............... 0,099
Moindre largeur du crâne entre les orbites.. . . .» ; ............................. 0,027
Largeur du crâneenlre les apophyses zygomatiques du temporal et le cqn-- .
duit auditif.. . . . . . - . . . . . . . . . . . . . . . . • •••........................... ...........• °j°49
Hauteur du crâné depuis le bord alvéolaire jusqu’au sommet de la partie la
plus étroite du crâne.............................. ................................................................. o,o52
Depuis le bord postérieur de la voûte palatine jusqu’à la fente incisive.. . . 0,048
De l’extrémité ant. de la fente incisive au bord antérieur de 1 alvéolé de la
dent incisive.......................................................... *................................................ 0,020
Longueur du bord alvéolaire des molaires......................................... ................. 0,082
■ Distance entre les bords externes de la dernière molaire.................. ............... 0,009
Id. « . , . . . . ............................ de la première molaire . .............. 0,027
Longueur des fentes incisives. ........................................................... «..........« • 0,014
tombée; mais dans tout ce qui en reste elle ressemble à celle d ’un
castor adulte.
Ce sont probablement les mêmes os sur lesquels M- Okes a lu à la
Société philosophique de Cambridge un mémoire dont il est parlé
dans le Journal philosophique d’Edimbourg,
Ils avoient été déterrés à Chatteris dans un lieu où étoit autrefois
une branche de communication de deux rivières, qui a été obstruée
depuis plus de deux siècles.
A r t icl e I II .
Des Castors des terrains meubles, et notamment de la grande
espèce nommée T rosontiierium C o v izr j , p a rM . de Fischer.
Dès ma première édition j’ai parlé d’une tête dont AL G o th elfd e
F isch er , conseiller aulique de l’empereur de Russie, professeur et
directeur du cabinet de l’Université de Moscou, l’un des naturalistes
auxquels mon ouvrage sur les fossiles doit le plus de bons matériaux,
avoiteu la complaisance de m’envoyer la gravure. Elle a été trouvée
surlesbordssablonneuxdelamer d’Azof, aux environs de Taganrok,
et est conservée dans le cabinet de AI. le comte Strogonoff à Péters-
bourg. AI. de Fischer l’a décrite dans le IIe. volume des Mémoires
de la Société des Naturalistes de AIoscou, p. 25o, et la considère
comme ayant appartenu à un genre particulier qu’il nomme trogon-
therium , c’est-à-dire animal rongeur. J’en donne la copie à demi-
grandeur comme toutes les précédentes, PI. III, fig. n et 13.
Les dents et toutes les formes de cette tête portent les caractères
d’un castor, mais elle est de près d’un cinquième plus grande que
nos castors d’Europe, lesquels surpassent eux-mêmes ceux que nous
possédons d’Amérique.
N’ayant que la gravure pour objet de comparaison, j’ai cherché
si j’y découvrirais quelque autre différence ; mais comme le morceau
représenté paroît avoir encore été enduit de sable et de limon, et que
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