des autres dauphins par la direction presque rectiligne de son profil
au-dessus duquel le crâne s’élève fort peu, par sa courbure transversale
presque uniforme, et qui manque de ces concavités plus ou
moins marquées dans les autres. Le crâne est plus long à proportion
de sa largeur, et se rétrécit en arrière. Les tempes sont plus allongées
et leurs crêtes moins saillantes. Celle de l’occiput l’est aussi fort
peu. Le museau va eu se rétrécissant presque uniformément. Le
vomer ne se montre point au palais (i).
Dans les dauphins dont nous venons de parler, la symphyse de la
mâchoire inférieure n’occupe qu’une petite partie de sa longueur
totale, le septième, le sixième ; le sexû frontatus ( pl. X X I I , fig. 8)
a cette symphyse prolongée jusqu’au tiers de la longueur; elle y est
plate en dessus avec une rainure longitudinale.
De tous les cétacés que l’on a rapportés au genre des dauphins,
le plus extraordinaire par la structure de sa tête, c’ est le dauphin du
Gange (pl. X X I I , fig. 8, 9 et io).
Son museau très-long est extrêmement comprimé par les côtés.
Les intermaxillaires en occupent la partie supérieure, et les maxillaires
l’inférieure.
Les premiers remontent jusqu’aux côtés et même jusqu’au-dessus
des narines, qui, dans cette espèce, sont plus longues que larges.
Le caractère le plus frappant de cette tête , c’est que les maxillaires,
après avoir recouvert comme dans les autres dauphins les frontaux
jusques aux crêtes temporales, produisent chacun une grande paroi
osseuse, qui se redresse et forme une grande voûte sur le dessus de
l’appareil éjacnlateur des narines. A cet effet, l’une de ces productions
osseuses se rapproche de l’autre, et paroît même la toucher sur les
deux tiers antérieurs; mais en arrière elles s’écartent pour laisser
passage à l’évent. C’est la ligne de réunion de ces deux parois osseuses
qui soutient la carène que le front de cet animal montre à l’extérieur.
En dessous, ces parais offrent plusieurs cavités ou une espèce
dé réseau formé par des branches osseuses très-multipliées. 1
(1) Fig. de tête de béluga. Pallas, Voy. en Russie , pl. 69.
Dans l’animal frais, la plus grande partie de l’espace quelles cour
vreut est remplie d’une substance fibreuse, serrée et assez dure.
Les fossés temporales de cette espèce sont beaucoup plus grandes
que dans aucun dauphin, en sorte que leurs cretes supérieures cer-
neut à la partie supérieure de l'occiput un espace rectangulair e , des
deux côtés duquel part à angle droit le reste de la crête occipitale.
La suture de l’occiput avec les temporaux et avec les pariétaux
suit précisément cette crête anguleuse on occipito-temporale.
L ’occipital s’avance dans l’ espace rectangulaire que nous venons
de dire, pour s’articuler en avant avec le frontal.
Une autre particularité de cette tête, c ’est la grandeur de son apophyse
zygomatique du temporal, qui est proportionnée à la grandeur
de la tempe. Elle va aussi se joindre h l’.apophyse postorbitaire
du frontal, et forme ainsi à elle seule toute l’apophyse zygomatique.
L ’orbite étant très-petit, la tige de l’os jugal qui le borne en
dessous est beaucoup plus courte que dans les autres dauphins; elle
est large et comprimée. Le corps de l’os est plus renfléque dans les
autres, mais est placé de même sous les parties voisines du frontal et
du maxillaire.
En dessous il y a aussi des particularités très-différentes des autres
espèces. Lès palatins occupent en longueur un beaucoup plus grand
espace, et vont jusqu’à s’articuler en arrière avec les temporaux qui
s’articulent aussi en un point avec les frontaux , de sorte que les
pariétaux 11e touchent pas aux palatins.
Les apophyses ptérygoïdes ou os ptérygoïdiens forment, comme
dans les autres dauphins, la plus grande partie du contour des arrière
narines, mais il ne me paroît pas qu’elles se replient pour tapisser
en dessons les sinus placés sous les narines ; et meme ces sinus,
dans toute leur longueur , n’ont point de paroi inférieure osseuse
et n e sont fermés en dessous que par des membranes; les parois
inférieures des palatins laissant une grande solution de continuité
dans toute leur crête inférieure. Les sinus communiquent amplement
dans le squelette avec le réseau osseux de la face inférieure des cretes
des maxillaires. Les crêtes du basilaire et des occipitaux latéraux, 38’