Dimensions, de la tête inférieure:.
Largeur transvefse......................................................................... ............................ o,oo5
Il y a encore bien moins d’os, de morses que d’.os de phoques
parmi les fossiles, et je ne crois même pas qu’on y en ait jamais vu,
quoique plusieurs auteurs en aient annoncé.
C’étoit sans doute, pour le temps, une conjecture assez ingénieuse
de L e ib n itz, d’attribuer au morse (1) la plupart des os et des dents
de mammouth de Sibérie ; on s’éyitoit ainsi la peine de les faire
arriver des Indes ; mais cette conjecture ne supporte pas le moindre
examen, et le premier coup d’oeil montre, comme nous-l’avons dit,
que ce sont des os d’éléphant. Linnæus n’auroit donc pas dû adopter
cette idée, et Gmelin auroit encore moins dû la répéter, (a), à'une
époque où la chose étoit depuis long-temps éclaircie.
L ’ivoire du morse est grenu, et sa tranche ne présente que de
petites taches serrées et rondes : ceux de l’éléphant, du . mammouth
et du mastodonte sont réticulés en losange; avec ce,seul caractère
on ne sera jamais exposé à les confondre.
Quant à la prétendue tête de morse des environs de Bologne,
décrite par M on ti {3) , j’ai montré que ce n’est autre chose qu’une
mâchoire inférieure de rhinocéros (4) ; néanmoins elle a été citée
comme morse fo ssile par tous les auteurs de minéralogie et de géologie
du dix-huitième siècle (5).
S’il y a de vrais morses parmi les fossiles, il est probable, qu’il
faudra les chercher, comme les lamantins et les phoques., dans des
couches essentiellement marines, et que.ce ne sera ni.avec les élé—
phans, ni avec les palæotheriums, ni même avec les ruminans des
couches meubles, que l’on peut espérer de les trouver. *2 3 4 5
(O Protogoea, §§ X X X I I I et X XX IV ."
(2) Sj'st. nat., art. Trichecus rosmarus.
(3) De Monumento diluviano, nuper in agro Bononiensi detecto.,, BioL ,1 5 1 9 , ia -4°.
(4) Tome II du présent ouvrage, Ire. p a rt., p. 73.
(5) WaUerius > Linnæus t Gmelin , Walch etc.;, etc-.
CHAPITRE II.
D e s L a m a n t i n s e t d e s g e n r e s q u i a p p a r t i e n n e n t
A L A M Ê M E F A M I L L E .
P R EM IÈ R E S E C T IO N .
D e s E s p è c e s .v i v a n t e s e t d e l e u r O s t è o l o g i e .
T o u t le monde sait aujourd’hui que les cétacés ressemblent aux
quadrupèdes vivipares dans tous les détails de leur structure interne
et de leur économie, quoiqu’ils n’aient que les deux pieds de devant,
que leur corps ressemble à celui d’un poisson par sa configuration
générale , et que leur peau soit entièrement denuee de poils. Cependant
ils ont aussi dans cette structure-interne des formes-et des combinaisons
d’organes si particulières, qu’il seroit presque impossible
de les rapprocher d’une famille de quadrupèdes plutôt que d une
autre. Leurs dents toutes-uniformes, leurs estomacs multiplies, 1 absence
du cæcum, des gros intestins, celle, du nerf olfactif et des
organes ordinaires de l’odorat; l’appareil singulier qui leur permet
de lancer des jets d’eau d’une grande hauteur, et qui leur a valu le
nom'de souffleurs, sont autant de caractères qui ont obligé ceux
même des naturalistes qui ont mis les cétacés dans la classe des quadrupèdes
vivipares ou mammifères, à les laiser dans un ordre à part
à la fin de cette classe.
Le lamantin et le dugong avoient des titres presque aussi marques
à une pareille distinction, puisqu’ils partagent presque toutes les singularités
d’organisation des cétacés, et notamment 1 absence totale
de pieds de derrière et la multiplicité des estomacs. Cependant les 3o *