leurs analogues dans ce tatou, ce que j’espère que quelque anatomiste
espagnol ne tardera pas à faire.
Les onguéaux des trois doigts complets étoieut composés d’un
axe qui portoit l’ongle, et d’une gaine qui en affermissoit la base
absolument comme dans les autres animaux à grands ongles, dont
je poursuis le parallèle avec notre animal. Mais l’énormité de cette
gaine, qui enveloppe l’axe presque entier, fait supposer que l’ongle
étoit encore infiniment plus fort à proportion que celui d'aucun des
' édentés que nous connoissons. On voit la coupe d’un de ces onguéaux,
fig* aa.
D’après l’état actuel du squelette, la pénultième phalange seroit
plus longue dans le doigt que je regarde comme l’annulaire; mais
je soupçonne qu’elle a aussi été transposée et qu’elle appartient a»
doigt qui est de l’autre côté du médius, et que je crois être l’index.
Au moyen de ce changement, la main prendrait tout-à-fait la forme
oblique de celle du tatou géant.
§ II. E x trém ité postérieure.
Les os du bassin, fig. i 4 et i 5,. sont ce que notre: animal offre de
plus différent avec les espèces, voisines. Ceux des îles,, les seuls qui
soient conservés dans le squelette de Madrid, forment un. demi-'
bassin., large et évasé, dont le plan moyen est perpendiculaire à
l’épine, et qui ressemble par son énorme grandeur à celui de l’éléphant
et du rhinocéros* La partie large de ces os a surtout une
analogie frappante avec, celle; de ce dernier quadrupède par la proportion
de ses trois lignes.; mais leur partie étroite et voisine de. la
cavité cQtyloïde est beaucoup plus courte, et la eourbe, circulaire:
de l’os descend plus bas.
Cette forme de bassin nous indique que le mégathérium avoit
le ventre gros, et s’accorde, avec la forme de ses molaires, pour
nous faire voir qu’il vivoit. de- substances végétales.
Le pubis et l’ischion manquent au squelette de Madrid;, mais je
pense qu’il^ ont été perdus fors de la fouille ou auparavant. J’y suis
d’autant plus autorisé, que M. Pander assure avoir observé que
l’on a limé et poli l’os en cet endroit, de manière à faire disparoître
les traces des parties rompues. Cependant si ce défaut avoit été
naturel à l’espèce, c’est encore dans un édenté, je veux dire dans
le j fourmilier did acly le, que nous en trouverions le premier indice,
quoique très-léger. Ses os pubis ne se réunissent point par devant,
et demeurent toujours écartés, comme l’observe Daubenton, et
comme je l’ai vérifié sur un individu autre que le sien. Les crêtes
de ces os des îles sont singulièrement renflées et raboteuses.
Un caractère remarquable de ce bassin, c’est l’étroitesse de 1 entrée
du petit bassin, qui n’est nullement proportionnée à la taille de
l’animal, même en admettant que l’individu étoit mâle.
J’ai déjà parlé'de la grosseur ou plutôt de la largeur énorme
de l’os de la cuisse, fig. 16 et 17. On ne peut le comparer à celui
d’aucun autre animal; ceux qui s’en rapprochent par la largeur,
comme les rhinocéros, en diffèrent par l’existence du troisième
trochanter qui manque ici. Ce fémur est un peu plus long que
l’humérus, aplati d’avant en arrière et relevé d’une crête aiguë
au-dessus de son condyle interne. Le col est court, et le grand
trochanter ne s’élève point au-dessüs de la tête. Le petit trochanter
ne s’aperçoit point, et l’articulation inférieure paroît beaucoup
moins longue que large. L ’analogie de ce fémur avec ceux des
pangolins est on ne peut pas plus sensible.
Le tibia et le péroné, fig. 18 et 19, sont soudés ensemble par leurs
deux extrémités, chose absolument propre à cet animal et aux tatous,
mais dont on voit quelque chose d’approchant dans un autre edeute,
dans Xoryctérope, où le péroné se soude supérieurement avec le
tibia. Us présentent par leur réunion une surface d’une largeur
démesurée. A cet égard, la jambe du mégathérium ressemble assez
à celle de l’a i qui est très-large, parce que ses deux os forment
une convexité chacun de leur côté, et s’écartent ainsi l’un de
l’autre.
Les figurer font penser que l’articulation du pied avec la jambe
n’est pas aussi singulière que dans l’a i, et qu’elle est beaucoup plus