saires sur les caractères ostéologiques des rongeurs vivans, afin de
préparer mes lecteurs à reconnoître ceux des fossiles que j’aurai à
leur présenter, et à distinguer ceux qu’ils pourraient eux-mêmes
rencontrer par la suite; C’est ce qui va m’occuper dans mon premier
chapitre.
CHAPITRE PREMIER.
R em a r q u e s sur l O steologie d e s R ongeurs r i m a n s .
A r t i c l e p r e m i e r .
Observations sur le caractère de fam ille des Rongeurs ét sur la
succession de leurs dents.
L e système de dentition qui distingue la familje des rongeurs
commence à se montrer dès le genre des phalangers ; il continue a
prendre ses caractères dans les kanguroôs, et les obtient presque
complètement dans les pliascelonaes. Ceux-ci n’ont plus des carnassiers
que le condyle transverse de leur mâchoire inférieure.
Tous les vrais rongeurs ont au contraire ce condyle longitudinal,
en sorte que le mouvement de leurs mâchoires se fait d arrière en
avant ; aussi les éminences d’émail de leurs dents sont-elles disposées
transversalement comme dans les elephans, et non pas longitudinalement
comme dans les ruminans et les chevaux.
On commît depuis long-temps le mécanisme par lequel la nature
entretient toujours fortes, toujours tranchantes, ces quatre puissantes
armes que les rongeurs portent au-devant de leurs mâchoires, maigre
la continuelle détrition à laquelle elles sont exposées. Sorties pointues
de l’alvéole, elles croissent par l’extrémité postérieure à mesure
qu’elles s’usent par l’autre, et leur face de devant étant garnie d un
émail plus épais et plus dur, la détrition est constamment oblique et
en fait toujours des coins fort affilés.
C’est pour fournir à cette détrition continuelle que le corps de ces
incisives se prolonge si fort en arrière. Il s etend, en se courbant, par
dessus les màchelières supérieures et par dessous les inferieures, et se
porte derrière elles, en sorte que le noyau gélatineux de 1 incisive
adhère dans la mâchoire, derrière ceux des màchelières, mais qu il y
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