Savant confrère, M. Geoffroy g dé rapporter de Lisbonne un beau
Squelette de lamantin du B résil, très-bien ptéjfaré, qui ni’a mis à
même d’en étudier et d’en décrire toute l’ostéologie, et si MM.; Diard
et DuVaucel ne ta’eussent adressé de Sumatra le squelette d’un dugong
, avec beaucoup dë notes sur l’anatomie de ce singulier animal.
Il est juste que je témoigne ëricore ici ma reconnoissarlce à des amis
à qçd j’ai dû tant.d’autres services; MM
Après avoir décrit l’osteolbgie du lamantin d’Amérique et rappelé
quelques autres détails de Son anatomie, je les comparerai avec cé
que l’on possède de celui du Sénégal et du Congo, pour montrer
qu’il y a entre eux des différences spécifiques;
Décrivant ensuite le dugong je montrerai que ce n’est point un
morse, mais Un genre aussi voisin du latnantin quun gènre peut
l’être d’un autre.
Je Ferai voir alors que l’animal décrit pat S teller forme tin troisième
genre distinct du dugong et du lamantin.
Je terminerai par cette conclusion, que ces trois genres doivent
constituer une famille séparée, très-différente des phoques, et qui est
à peu près au* cétacés ce pachydermes Sont aux carnassiers.
Enfin je réduirai en passant à deux les quatre èspèces nominales
de lamantin établies par Bùffon.
Anric i.K pBnMiËfe
Du lamantin d’rlm énque et de son ostéologie. Il
Il paroît vivre également dans la rivière des Amazones, dans l’O-
rénoque, à Surinam, à Cayenne et aux Antilles; mais il est devenu
rare dans les endroits fréquentés. Je n’oserois affirmer que éeltii que
quelques auteurs placent sur les côtes du Pérou soit le meme. Her-
nandès a l’air de le supposer ( ciluccit utergue Oceanus). .Mo lin a
n’en parle point pour le Chili.
Sa taille va quelquefois à plus de vingt pieds, et son poids à huit
milliers.
La description que nous en allons donner a été faite d’après juu
individu de 1,9 de longueur, envoyé de Cayenpe au Muséum d’ips-
tojre naturelle.
Il a été assez justement comparé è upe outre ; car il représente un
ellipsoïde allongé, dont la tête forpie la pointe antérieure, e^ dont
l’extrémité postérieure, après un léger étranglement, s’aplatit et
s’élargit pour former la queue, dont la forme est oblongue, et le
bout large, mince et comme tronqué,
La queue forme à peu près le quart de la longueur totale.
Il y a un p,en moins du quart eptre l’insertion des nageoires et le
museau.
Aucun rétrécissement ne fait remarquer la place du col.
La tête paroît un simple cône tronqué. Le museau est gros et
charnu. Son extrémité présente un demi-cercle, dans le haut duquel
sont percées deux petites narines semi-lunaires dirigées en avant. Le
bas., qui forme la lèvr.e-supérieure, est renflé, .échancré dans son milieu,
et garni de poils gros et roides.
La lèvre inférieure est plus courte et plus étroite que la supérieure.
La bouche .est peu fendue ; l’oeil est petit, placé vers le haut de la
tète, à la même distance du museau que l’angle des lèvres,
L ’oreille n’est qu’un trou presque imperceptible : elle est autant
distante de l’oeil que l’oeil du bout du museau.
La-nageoire est portée sur un avant-bras plus dégagé que celle du
dauphin ; on sent mieux les doigts au travers de la peau, et l’on conçoit
qu’elle doit avoir plus de force et de mouvement.
Son bord est garni de quatre ongles plats et arrondis, qui n’en
dépassent'point la membrane. Ç’estle pouce qui u’.en a point; celui
de l'index est au .b.o.rd radial, et celui du médius à l’extrémité de la
nageoire. Le quatrième, qui répond au petit doigt , est fort petit : il
est possible qu’il manque quelquefois.
Un individu plus jeune ne montre même des traces que de deux
ongles ; et l’on n’en.voit dans un fétus que trois d’un côté, et de Fautre
seulement un quatrième fort petit.
En dessous, avant la naissance de la queue, l’on aperçoit deux 3i *