6°. Omoplates et clavicules.
Les formes de ces os et surtout leurs connexions que je n’ai découvertes
que récemment sont au nombre des grandes singularités
du squelette des paresseux.
L ’omoplate est très-large dans le sens de l’épine ;,sa dimension
dans ce sens est du double de celle qui va du bord spinal à la face
articulaire. Tout le bord antérieur est arrondi, et se joint insensiblement
au bord spinal, en sorte qu’il n’y a pas d’angle antérieur.
Ce bord spinal est presque droit; et le bord inférieur a relativement
à lui une direction qui rendroit l’angle postérieur fort aigu s'il n’étoit
tronqué. Un bec coracoïde descend un peu plus bas que la face
articulaire humérale ; dans lessujets où l’omoplate n’est point totalement
ossifiée, il est séparé du reste du bord antérieur par une échancrure
profonde, qui est fermée en avant par une partie cartilagineuse,
laquelle s’ossifie avec l’âge, et alors tout le bord antérieur se continue
jusqu’ à cette pointe coracoïde, laissant seulement dans l’os
un trou presque circulaire; mais ce qu’il y a de plus remarquable ,
c’ est que l’épine de l’omoplate produit un acromion si allongé, qu’il
vient comme un arceau ou une anse de panier, en passant sur les
musclessurépineux,s’articuler àl’extrémitédubeccoracoïde, en sorte
que la clavicule s’articule non pas seulement avec cet acromion,
comme cela lui arrive dans les autres animaux claviculés, mais simultanément
avec l’acromion et le bec coracoïde.
Je représente cet appareil extraordinaire, pl. V I I , fig. 6. A y est
l’omoplate, B le bec coracoïde, C l’acromion, D la clavicule.
Cette connexion si notable existe dans l’unau comme dans l’aï,
autant que j’en puis juger sur de jeunes individus de la première
espèce ; mais la clavicule de l ’unau diffère de celle de l’aï parce qu’elle
est plus complette et va s’articuler au sternum. Celle de l’aï n’a guères
que la moitié de la longueur qu’il faudrait pour l’atteindre (i) et n’y
tient que par un ligament.
(i) Je ne sais pas m’expliquer comment le bord antérieur n’étoit pas entièrement ossifié
II. A utres particularités, qui distinguent le, squelette des Paresseux.
i °. ' Composition du tronc.
Les animaux de même genre ont ordinairement des nombres de
côtés et de vertébre.s“ à; peu près-semblablés|Jjci, dans un même
genre, différence complète. |
On compte séizêcôtes , dont Sept faüssëà, dans I V de M. Richard,
et il n’y en a que cinq faussés, quatorze en tout, dans mon jeune
squelette et dànSéèlui de Üàiibènton, qui â indiqué ce nombre ; mais
il ÿ à une 'vertèbre lombaire de plus :‘ probablement il y "avoit là
ùùè côte restée „encore cartilagineuse. On compte vingt-trois côtés,
dont onze fausses, dans Yimau.
Il faut remarquer què ce nombre d e vingt-trois est ;Je plus considérable
qu’iï y ait parmi les quadrupèdes.
TroisVertèbr'es lombaires dans l’a ï; quatre dans Yunaù. !
Une queue de onze vertèbres dans Yaï; un petit tubercule de
trois dans {'unau.
h ai ‘à six fausses" vertèbres sacrées. M. Daubenton n’en a compté
que quatre, parce que son squelette n’étoit pas assez ossifié. Je
crois qùë' Yu/zau en a sept; mais comme mon squelette èst jeune, je
ne'suis pas bien sûr de ces trois derniers nombres dans cette espèce;
■ ïiü n a u , comme tciüs les quadrupèdes', n’a que *èept vertèbres
cervicales. L ’ai en a neuf, et c’est la singularité la plùs frappante
que-cet animal nous offre.
_ La règle des sept vertèbres cérvicalés établie par Daubenton est
si geneiale , que les cétacés même, qui n’ont presque pas de cou,
y Ont neanmoins ce nombre de sept vértèbres , quoiqu’elles y soient
en partie d’une minceur extrême; et le chameau et la gifaffe n’en ont
pas davantage dans leur cou, d’une longueur presque monstrueuse.
dans le squelette d’ aï donné par feu Richard , et que je. représente pl. IV , car cetïndividu
est d adleurs parfaitement-adulte ; mais j’aiitmstaldjDuUà. que je. viens de décrire sur deux
autres individus adultes , dont j’ai moi-même prépare, un.