bièvres ou castors, quelques-unes, le Gardon et le Rhône en France,
le Danube en Bavière et en Autriche et diverses petites rivières de
Westphalie et de Saxe en nourrissant encore, il ne seroit pas étonnant
que leurs os fussent conservés dans lés tourbes: En effet nous
en avons reçu des têtes et des dents , et d’autres naturalistes paraissent
en avoir observé dans des gisemens pareils.
Nous parlerons d’abord d’une tête et d’une dent incisive de castor
retirées des tourbes de la vallée de la Somme par M. T ra u llé, à qui
nous devons tant d’autres fossiles de ce canton-la.
Nous l’avons fait représenter, pl. III, fig. i , 2 et 4 , et sa, machpire
inférieure, fig.- 5. Ses dents présentent exactement les caractères que
nous avons indiqués , p. 37 , pour ceux du castor ; et comme la dent
de devant y est beaucoup moins usée que les .autres, on voit qu elle
venoit de remplacer la dent de lait (i).
(1) Principales dimensions de la tête de Gastpnffii. 4f; la,Semme.
De la partie saillante d'une arcade zygomatique à l’autre................................
Iduindre largeur du crâne entre des orbites.....................................
Margeur du crâne entre les apophyses zygomatiques du temporal èt le con-
duit auditif, i '. . . . >. • ••••••»*• •'* ‘
_du nez près de son e x t r é m i t é . ^ i •••• • • • • • * « • » • • r • •
Hauteur du crâne depuis le bord alvéolaire jusqu’au sommet de la partie la
plus étroite du crâne. . . . . . . * . . . . . . . . . • • . . . . . . . . . . • • . . . . . . *• î • • *
■ ’r— depuis la partie moyenne des fentes incisives jusqu’à la partie moyenne
des os du nez................................................... . « ...
Depuis le bord postérieur de la voûte palatine jusqu’à la fente incisive . . . .
De l’extrémite ant. de la fente incisive au bord ant. de l’alvéolé de la dent
incisive.. . . . . . ^V.4* v‘. V.. •. w w . {«• -• t • • *~ _-•;* *’ ;* * •
Longueur du bord alvéolaire des molaires...........................
Distance entre les bords externes de la dernière molaire...............................
Id . . I . . . . . . . . . . . . • • • • • » • » «dé la première molaire.................
Longueur des trous incisifs........ .... * ...............................
Hauteur des branches de la mâchoire prise depuis l’angle jusqu’au sommet
du condyle...» •• •,......................... ‘ ^W . * * *•' * * * * * ’ * * ’ ’ * * *
‘ v.' . . . . . . . 1 . . . . . . . . . . jusqu au sommet
de l’apophyse coronoide.. . * »............ ............. ; *............... .
Distance du bord externe d’un condyle à l’autre.......................................
Longueur du bord alvéolaire des molaires.......... ................... ..
Distance entre les bords externes de la dernière molaire........ .....................
Id !,. . . . . . . . . . . . . . . • . .. . .- • de la première molaire, . . . •
o:,o8o
0,026
. o,o4’6
0,023
0,041
0,028
o,°4.o
0,017
0,029
o,o3o
0,022
d,oi2
0^048
0,039
0,062
o ,o 35
0,039
o ,oa5
Un heureux hasard a voulu que j’eusse deux têtes de castor ordinaire
à peu près du même âge que cette tête fossile; car l’une a sa
dent antérieure encore parfaitement entière, et l’autre est au moment
de perdre sa dent de lait.
J’ai représenté celle-ci à côté de la tête fossile, fig. 3, 6 et 7 , et le
premier coup d’oeil montre qu’elle vient d’un animal extrêmement
semblable.
C’est à cause de leur jeunesse qu’elles ont encore le dessus du crâne
simplement bombé, les crêtes temporales écartées et à peine sensibles,
etc.
La fossile seroit un peu plus grande si elle étoit entière ; ses os du
nez sont un peu plus longs, quoique le museau soit un peu plus court
à proportion , parce que leur racine postérieure entame davantage
sur le frontal ; leur suture avec les maxillaires est aussi plus rectiligne,
etc. Mais j’ai reconnu q u e ees, différences sont précisément
celles qui distinguent le castor d’Europe de celui d’Amérique.
En effet, m’étant procuré des castors du Danube et du Gardon,
et les ayant comparés avec des têtes de castor d’Amérique de même
âge, j’ai observé que dans les têtes des premiers, les os du nez se
portent dans le frontal jusque vis-à-vis l’endroit où il est le plus
échancré par les orbites, tandis que dans les autres ils s’arrêtent à
peu près vis-à-vis la pointe saillante que le lachrymal forme dans
l’angle antérieur. Les bords externes de ces os ou leurs sutures avec
les intermaxillaires suivent aussi une courbe bien plus convexe dans
les castors d’Amérique que dans ceux d’Europe.
J’ai cru devoir consigner ici cette remarque , en attendant que
l’on ait pu la confirmer par d’autres; elle pourroit bien indiquer une
différence d’espèce, J’ajouterois que cette différence correspond à
celle des habitudes, s’il étoit vrai que les castors d’Europe sont autant
au-dessous de ceux d’Amérique par leurs constructions que
Buffon semble l’annoncer ; mais il y a lieu d’en douter.
D’une part, bien que les anciens n’aient pas parlé de leur industrie
pour bâtir, A lb e r t-le -G ra n d (1) , dans le treizième siècle,
T. v. 8
(1 )' De Animal. , lib. X X I I , tract. 2 , cap. 1.