La région de la symphyse est épaisse et allongée en-avant.
Toute la parue qui portoit la gencive est criblée de petits trous.
Les trous pour l’issue du maxillaire inférieur, h , sont très-gros.
Les parties latérales et dentaires de la mâchoire inférieure sont
très-grosses et arrondies. .
Pour, d’une tête de quadrupède ordinaire, de ruminant par
exemple, arriver à former une tête de lamantin, il faudroil faire
remonter les apophyses nazales des incisifs, réduire presque a rien
les os du nez, ouvrir ainsi de grandes narines extérieures dans un
plan presque horizontal, faire descendre les orbites aux cqtes;de
cette ouverture, agrandir énormément les jugaux derrière 1 orbite,
et eneore plus l’apophyse zygomatique du temporal; reculer les ailes
ptérygoïdes jusques entre les apophyses glénoïdes, suspendre legere-
ment dans une large ouverture du crâne le rocher et la paisse, etc,
Je'jcrois devoir donner une description particulière de 1, PS de
l’oreille dans le lamantin.
C’est véritablement lui que l’on a- long-temps vanté contre les
maladies des voies urinaires et contre les hémorragies, etdont
représente une partie (ap. monardem simpl. medic., cap. X X X I I j;
mais il paroît que l’on a donné depuis, sous le nom d’cuî manah,
celui de la caisse de la baleine (i). Au reste l’un doit valoir 1 autre
pour les vertus, ..<.■ ■ ■ • ■ , , - * .
' Cet os est distinct du crâne eomme celui des cétacés ; mais il y est
enchâssé, et non pas simplement suspendu dans une grande cavité
interceptée entre le temporal, l’occipital latéral, le basilaire «t,le
sphénoïde postérieur. Je le représente, fig. B, par dehors ; hg. g , u
côté de l’intérieur du crâne; fig. io , par dessous.
Sa masse, qui est irrégulièrement globuleuse, peut se diviser en
trois parties : le dôme de la paisse, A ; le cadre du tympan, B; le
labyrinthe ou rocher proprement dit, C. ; ■ _ nS
Le dôme de la caisse est un segment de sphère très-épais., arrondi
de toute part, excepté du côté inférieur où le marteau et 1 enclume
sont placés sous sa concavité. ^ • ■ L
(i) Voyez' Blumenbach, Manuel d’Hist. nat., art. tricheçus.
‘ Le cadre du tympan est un demi-cercle irrégulier ; sa partie anterieure
, b , est beaucoup plus large et plus épaisse que la postérieure
d. La première se joint au dôme en f , par un petit isthme , qui laisse
un sillon profond par où passe le premier muscle du marteau.
La partie postérieure d se joint au rocher en g , par un isthme
moins étranglé, sous lequel est en avant une petite apophyse pour
l’autre muscle du marteau, et en arrière une fossette.
L ’une et l’autre sont exprimées dans la fig. io , mais trop petites
pour qu’on ait pu y placer des lettres.
Le dôme s’ attache par son bord interne à tout le bord supérieur
du rocher, et y clôt la caisse en dessus; mais en dessous'il reste un
grand intervalle entre les bords inférieurs du rocher et du cadre, et
toute cette partie doit n’être fermée dans lé vivant que par les mem-
branès. C’est par ce vaste intervalle que la fig. io nous montre 1 intérieur
de la caisse et ses trois osselets rtij n , o. La partie d’ os en
forme de coquille, qui rend l’oreille des cétacés si remarquable,
sert précisément à fermer cette ouverture inférieure; elle n’a donc
point d’analogue dans le lamantin.
La partie postérieure du rocher, h , est très-épaisse et solide ; c’est
dans sa partie antérieure, Te, qui esj; plus comprimée, que sont creusées
les cavités du labyrinthe.
La fig. g nous montre sa face interne, et les deux trous p et q qui
servent de passage aux nerfs.
A sa face inférieure, fig. io , se voit la fenêtre ronde a, qui est
fort grande, et au travers de laquelle s’aperçoit une partie de la
rampe externe et de la cloison osseuse du limaçon.
Le limaçon est lui-même très-considérable par le grand diamètre
de ses rampes, quoique le nombre de ses tours ne soit que d’un et
demi.
En t est le promontoire qui sépare la fenêtre ronde de l’ovale.
Celle-ci ne peut s’apercevoir dans notre fig. io , mais on peut se
la représenter d’après la position de l’étrier o , qui la ferme avec =sa
platine. On la voit d’ailleurs en fig. 8, où nous n’avons laissé que le
marteau en place.
t . y . 3a