optique est un long canal étroit. La mâchoire inférieure prend une
hauteur correspondante à la courbure et à la longueur des os intermaxillaires.
Gettepartie, ainsi tronquée et déclive, montre de chaque
côté dans l’adulte les restes de trois ou de quatre alvéoles, et sir
Everard Home a découvert encore dans son individu deux petites
dents pointues dans deux de ces alvéolés. 11 est donc probable que
le dugong porte à sa mâchoire inférieure des espèces de dents incisives.
D’après une jeune mâchoire qui vient d etre rapportée par les
compagnons du capitaine Freycinet, je juge que le nombre normal
des mâchelières du dugong est dé cinq partout ; mais avec l’âge il
se réduit à trois et même à deux. Elles ont d’abord des pointes
divisées irrégulièrement en plusieurs petits mainniclons| mais elles
s’usent bientôt de manière à ne montrer qu’une Couronné plate et
lissé: Leur forme est celle de cône tronqué ; mais la plus grande, qui
dans le jeune est la quatrième, se compose de deux cônes adossés
et unis l’un derrière l’autre.
L ’atlas est très-semblable à celui du lamantin ; l’axis de mente.
Les cinq autres vertèbres cervicales sont très-minces, mais non pas
soudées ensemble. Il y a dix-huit vertèbres dorsales, dont les apophyses
épineuses sont rangées à peu près en ligne droite. A compter
de la neuvième les côtés n’attachent plus leur tête entre deux vertèbres,
mais seulement â la même vertèbre, à l’apophyse transverse
de laquelle elles s’articulent. Les côtes ne sont pas à beaucoup près
aussi grosses que dans le lamantin, et cependant lés premières sont
encore très-épaisses et ont leurs bords émOuSsés. Après lés dix-huit
vertèbres dorsales, il en vient vingt-sept et peut-être davantage dont
les apophyses épineuses vont en diminuant et s’annulent presque sur
les dernières. Dans les lombes les apophyses transverses sont fort
longues ; ensuite elles diminuent par degrés sur les côtés de la queue
et redeviennent un peu plus longues a son extrémité, apparemment
pour porter la nageoire. Il paroît que les trois premières seulement
appartiennent aux lombes. La quatrième a vers son extrémité une
facette qui est probablement destinée à l’attache des os du bassin.
Ceux-ci sont très-marqués dans le dugong. Ce sont deux os longs et
grêles, qui ont quelque rapport pour la forme avec les clavicules
humaines. Il y a des os en V articulés sous l’intervalle de deux vertèbres,
depuis celle qui vient après le bassin. Us diminuent par
degrés de grandeur, et paroissent finir tout-à-fait sous le dernier
quart de la queue.
L ’omoplate a , comme dans le lamantin , son angle antérieur
arrondi, le postérieur aigu et porté fort en arrière; le bord postérieur
très-oblique et un peu concave. Son épine est saillante, son acro-
mion pointu, mais beaucoup moins allongé que dans le lamantin.
Le bec coracoïde est beaucoup plus pointu qu’au lamantin, et dirigé
en avant et un peu en dedans.
L ’humérus est beaucoup plus gros et plus court qu’au lamantin ; sa
crête deltoïdale est plus saillante , et elle forme, avec la grande tubérosité,
une protubérance rhomboïdale.
Les os de l’avant-bras sont un peu plus longs à proportion qu’au
lamantin, mais leur forme est la même, et ils sont également soudés
à leurs deux extrémités.
■ Il n’y a que quatre os au carpe, dont deux au premier rang, un
pour le radius et un pour le cubitus ; et deux au second, dont le
premier porte les métacarpiens du pouce et de l’index , et le second
ceux du médius et de l’annulaire. Celui du petit doigt porte h la fois
sur le second os du second rang et sur celui du premier. Le pouce,
comme dans le lamantin, est réduit ‘à un métacarpien pointu. Les
autres doigts ont le nombre ordinaire de phalanges, dont les dernières
sont comprimées et obtuses.
T. V. 3A