39q BALEINES
Je me bornerai donc à donner ici lés objets sur lesquels j’ai obtenu
des renseignemens suffisans.
A r t ic l e p r e m i e r .
D ’une baleine du sous-genre des rorquals, dont il a été déterré
deux squelettes en Lombardie.
C ’est encore à M. C ortesi, de Plaisance , que l’on-doit la découverte
de cette espèce (i). Il l’a faite en novembre 1806, sur le
flanc oriental du monte Pulgnasco, à environ six cents, pieds au-
dessous du sommet, lequel est lui-même élevé de douze cents pieds
environ au-dessus de la plaine. Dans cette partie la colline est formée
de couches régulières d’une argile bleuâtre, inclinées vers Je nord et
remplies de eoquilles marines , toutes semblables par conséquent à
celles de la colline opposée dite T o ra zza , où le meme naturaliste a
découvert le squelette de dauphin dont nous avons parlé ei-de5sus,
p. 3oç). Celui de baleine étoit placé dans la même direction que la
couche qui le renfermoit, c ’est-à-dire un peu indiné vers le nord op
il avoit aussi la tête.
Excepté quelques côtes un peu en désordre, les os de ce squelette
étoient dans leur connexion naturelle ; les vertèbres étoient (touchées
sur le côté droit. Des coquilles innombrables 1 entouroient,
et surtout une petite espèce d'huître, dont il s’étoit attaché beaucoup
sur la partie gauche des Vertèbres dirigée vers le haut. Il y
avoit aussi beaucoup de dents de squale , depuis quatre .jusqu’à
treize lignes de longueur, que M. Cortesi juge de milandre.
M. Cortesi a donné une bonne figurede ce squelette ,pl. III,'fig. 1
de ses Saggi geologioi, et l’on y voit aisément,par la forme de la
tète que c’est celui d’une baleine du sous-genre des rorquals. Nous
en donnons une copie pl. X X V I I , fig. *. 1
(1) Voyez te mémoire de M. Coztesi, imprimé à Milan en.1809, Sugli sçheUln d m
' rinocefônte africaho et cTuna bàlaia, été. iUoterrati n é coüi Piaceiiimi , t\ ses Saggi
geologici, etc.
La tète est longue de six pieds(i ,94) I dePuls l’occiput jusqu’au bout
des intermaxillaires,; sa plus grande largeur, d’un orbite à l’autre, est
de deux pieds onze pouces (0,94} ; le crâne n’a que dix pouces de haut
à l’occiput§ | f j f i les orbites sont larges de onze pouces (0,29), hauts
de s i x m â c h o i r e inférieure, longue de six pieds dix pouces
(2,21) en suivant la courbure, dépasse la supérieure de quatre pouces
six lignes (o,i 2). L ’ouverture supérieure des narines osseuses est longue
d’un pied Crois pouces (o,4); large de cinq pouces. Les os propres
du nez avoierit disparu, et il ne restoit que des fragmens des jugaux.
La forme de cette tête, autant, que l’on en peut juger par la figure,
en même temps quelle présente tous les caractères du sous-genre,
en offre aussi de spécifiques non contestables. Je les prends surtout
darts les parties latérales du frontal qui vont former les plafonds des
orbites. En les comparant avec leurs analogues dans nos rorquals du
nord, de la Méditerranée et du Cap, on voit aisément qu’elles ont une
piOindre dimension d’avant en arrière, même que dans l’espèce du
-Cap, et que leur bord postérieur est en courbe concave, tandis que
dans les trois espèces vivantes que-nous connoissons il est en ligne
droite. De ces deux circonstances résulte un beaucoup plus grand
/diamètre antéro-postérieur pour la fosse temporale dans le rorqual
f ossile que dans les vivaos.
Joignez à cela que les crêtes transverses a la partie anterieure des
us du front se réunissent plutôt en une crête mitoyenne et longitudinale
qui se continue avec celle du milieu de l’occiput.
L ’omoplate a son - côté spinal long de deux pieds quatre pouces
(0,75), et les deux autres de dix k onze pouces (o;a3) ; ce qui répond
en général à sa forme évasée dans les rorquals; aussi M. Cortesi la
compare-t-il à un éventail,mais elle paroît avoir été mutilée, et il
m’est pas possible d’en faire une comparaison exacte avec nos espèces
vivantes.
L ’humérus est long de neuf pouces trois lignes, et large de cinq à
sa tète supérieure qui est ronde.
Sa tête articulaire inférieure est divisée en deux facettes séparées
par une ligne saillante,