A rticle III.
D ’un dauphin fo r t voisin de l ’espèce commune, trouvé également
dans les fo lu n ière s du département des Landes.
Je n’en ai vu qu’un fragment déterré au milieu de coquilles marines
au même village de Sort où s’est trouvée l’espèce précédente,
et dont M .Silvestre Grateloup, docteur en médecine, a donné Une
description et une figure dans les A nnales générales des Sciences
physiques, t. III, p. 58.
C’est une portion de mâchoire inférieure longue de 0,08, haute
de 0,026 et épaisse de 0,013, contenant huit dents et l’alvéole d’une
neuvième. Ces dents, hautes de 0,008 sur o,oo5 de diamètre à leur
base, et distantes entre elles d’à peu près 0,004, sont grêles et pointues.
Leur base est un peu renflée, et elles'sont arquées un peu en
arrière et en dedans; leur émail est d’un beau noir, brillant; leur
base, ainsi que l’os entier, est d’un brun ferrugineux.
Leurs racines longues de 0,01 à 0,613 sont renflées vers le haut et
crochues à leur extrémité enfoncée dans l’alvéole.
Les dimensions de ce morceau, la grandeur de ses dents sont aussi
semblables qu’il est possible à celles du dauphin vulgaire, mais leur
courbure est un peu différente, et surtout je ne vois pas à cette mâ-
choireee sillon profond dans lequel sont creusés les alvéoles de celles
du dauphin commun, où en d’autres termes, l’arête qui y règne
le long de leurs bords internes, et qui manque aussi dans quelques
espèces assez ressemblantes pour les dents, tels que le dubius et le
leucoramphus. Les racines des dents du dauphin vulgaire sont aussi
moins hautes. Ce ne sont là au reste que des indications, qui auront
besoin d’être confirmées par d’autres parties osseuses, si l’on parvient
à en découvrir.
A rti cle IV .
D ’un dauphin dont une portion de mâchoire supérieure a été
trouvée dans le calcaire grossier du département de l Orne.
Ce morceau, pl. X X I I I , fig. 38, est dû à M. Renou, professeur
d’histoire naturelle & A n g ers, qui l’a retiré des mêmes carrières de
calcaire grossier qui lui ont fourni les os de phoque et de lamantin
dont nous avons parlé dans notre premier et notre second chapitre.
Il est encore garni en partie de débris de coquilles et d autres
corps marins aglutinés, parmi lesquels on distingue plusieurs petits
peignes, des serpules, des rétépores, etc.
Ce n’est qu’un fragment, mais ce fragment encore annonce, à n’en
pas douter, une espèce inconnue de dauphin à long bec.
C’ est une portion de la mâchoire supérieure, consistant en une
grande partie de l’intermaxillaire et du maxillaire du côté droit.
Il reste un peu plus de l’intermaxillaire en avant que du maxillaire.
Dans ce dernier il s’ est conservé, le long de son bord externe, les
alvéoles de dix-sept dents.
Sa largeur n’augmente pas sensiblement jusque vers le douzième
de ces alvéoles , à partir duquel leur série se porte un peu au dehors,
et l’os s’élargit en conséquence.
Les dix-sept alvéoles occupent une longueur d’à peu près 0,16; à
l’endroit du premier le maxillaire est large de 0,025. Il n’a guère
davantage à 0,12 plus loin, à l’endroit du douzième; mais à l’endroit
du dix-septième il a déjà plus de o,o4- A partir de là il se continue
encore sur une longueur de 0,09 jusqu’à sa troncature postérieure,
où il a environ 0,07 de large ; mais cette dimension n’est pas bien
précise, parce qu’à cet endroit le bord externe de l’os paroît avoir
été usé par le frottement.
Ce qui est très-remarquable , c’est que cette partie derrière les
alvéoles est unie, en continuation avec tout le reste du palais, et seulement
un peu convexe sans enfoncement ni inégalité.