Il est incontestable que ces deux pièces transverses représentent
les clavicules. Quant à la partie de l’omoplate, qui après avoir concouru
à la formation de la fosse articulaire vient s’appuyer sur le
sternum, elle est tout aussi incontestablement le représentant du tubercule
ou du bec coracoïde des autres quadrupèdes. Ce tubercule
concourt en effet constamment à la composition de la face articulaire
de l’omoplate; et il y à long-temps que j’ai prouvé que dans les oiseaux
c’est son analogue qui, après avoir aussi concouru à cette conformation,
va s’articuler du sternum, et âvoit été, à cause de cela,
considéré à tort comme la clavicule par les anatomistes qui m’ont
précédé.
Dans les lézards il y a aussi un os en Y composé de trois branches.
’L ’os coracoïde y est également fort développé, et s’y appuie de
même contre le sternum. Il y donne même une branche qui va s’appuyer
contre la branche latérale de l’os en Y , c ’est-à-dire contre la
clavicule; mais Ce qui est plus remarquable, une troisième branche
de cet os porte un cartilage plat et large en forme de croissant,
qui repose en partie sur le manche de l’os en Y , et représente
parfaitement la pièce que nous avons marquée rn dans nos monotrèmes.
Ainsi il n’y a point de doute que l’épaule de nos. monotrèmes ne
soit formée sur le modèle de celle des lézards beaucoup plus que
des mammifères (i).
La complication que nous avons observée dans la disposition du
sternum et de la clavicule du cabassôu n’offre qu’une analogie apparente,
où tout au plus la première pièce du sternum pourroitêtre
considérée eomme représentant l’espèce de manche de l’os en Y.
Ce manche est en effet dans les lézards aussi bien que dans les
monotrèmes une partie du sternum.
- : (i) -Sir ÉyéfàrdHome à représenté la structure-singulière du steftnum de l’ornithorhyoque
.dansées Transaet. philos de i-8i8,pl. I I , fig..-2yet:M. Geoffroy-Saint-Hilaire en a montré
l’analogie avèc les lézards dans sa Philosophie anatomique , imprimée la même année , t. I ,
p. J14 et su iv., et pl. 2 , fi g. 19 et 20. J’avois, dès 1817 , indiqué celle qu’il a avec lèS
.oiseaux, Régné animal, I , p. 2-25. - -i
L ’humérus est aplati dans un sens à sa partie supérieure, et dans
un sens contraire à l’inférieure, maiStrès-élargi à toutes les deux.
La tête articulaire supérieure est comprimée , et sa position dans
la fosse articulaire de l’omoplate empêchéle corps de l’os de s’éloigner
de la direction horizontale; en sorte que sou bord inférieur 9e trouve
à peu près dans une position verticale.
On diroit qu’il y a deux crêtes deltoïdales.
Le eondyle interne est surtout singulièrement dilaté; le trou qui
le perce dans un si grand nombre d’espèces existe ici, mais presque
au milieu de la largeur de l’os.
La face articulaire inférieure n’ocçupe guère plus du quart de la
largeur de l’osi Elle offre une petite concavité en dehors et vers le
dedans une convexité hémisphérique en avant , et qui se contourne
en se rétrécissant vers le derrière de l'os. La concavité ét la convexité
antérieures sônt pour le radius, dont la tête est oblongue, et a eiî
dehors un rebord pour cette concavité.
La convexité postérieure est pour le cubitus dont la facette syg-
moïde est simplement creusée en cuiller.
L ’olécrâne, un peu relevé, est déprimé transversalement, tronqué
obliquement, de manière que son angle interne est le plus saillant.
Le reste du cubitus est comprimé et concave en dehors.
Le radius est grêle, assez rond et renflé aux deux bouts. L ’articulation
des deux os entre eux permet quelque rotation.
Le carpe rappelle celui des carnassiers.
11 n’y a qu’un seul os pour l’articulation avec le radins, -et l’oS
scaphoïde (si c'en est un) est rejeté en arrière comme un os surnuméraire;
il ne s’articule que très-peu avec la face postérieure du
radius et nullement avec le trapèze. Ni le trapézoïde -ni le grand os
ne sont divisés. Le métacarpien du petit doigt touche à l’unciforme.
Le pisiforme est médiocrement saillant ; et l’on trouve sons la paume
de la main tantôt un, tantôt deux OS surnuméraires, qui résultent,1
comme dans les tatous1 de l’ossification de partie des tendons des
fléchisseurs.
Dans l’échidné les métacarpiens et les deux premiers rangs de pha