
Il est, eu efl'el, suuveiiL cuUivé pour ses l'ruils eu Provence, dans le N.
de l’Italie, en Sicile et dans le N. de l’Alrique. Tout en proférant les sols
légers, subsLantiels cl bien ensoleillés, il réussit encore très bien sur les
terrains arides. Le lueilleur moyen do le multiplier consiste à semer au
printemps des pistaches en pots ou en rigoles, en ayant soin de mettre la
pointe du fruit en bas. Les jeunes sujets sont rcjiiqués dans la pépinière el
plantés il demeure lorsqu’ils oui pris un développemeiiL suffisant, 2 à 3 ans
après (I),
Les sujets iranos, une fois leur reprise assurée, sont greffés à environ 1”
du sol, en juillet, en écusson à oeil dormant. Si l’opération ne réussit pas
on la recominenee en août-septembre. Pour assurer la fécondation on laisse
ça et là quelques individus mâles, ou mieux, on greffe sur chaque arbre
une branche supérieure en mâle ; l’arbre comineiice à fructifier 3-4 ans après
la greffe.
On greffe aussi très souvent sur le P. lerebiiithus multiplié de semis; ou
a ainsi des arbres plus rustiques el susceptibles d’une plus longue durée.
Enfin, on peut aussi greffer le P. cultivé sur le lenlisque, donnant lieu à des
individus moins vigoureux, mais pouvant encore prospérer sur les terrains
les plus, maigres. Le P. ne demande pas à être taillé, ou mainlieiiL seulement
un bon équilibre de la végétation dans la cime.
La récolte des pistaches se fait en octobre quand elles sont bien mûres
et on les met sécher à l’abri des rats et des souris.
V a r ié lé s . — On cu ltiv e les v a r ié té s P . d e T u n is à fru it p e tit e l ch a ir lin e , e t P . d e S i c
i l e à fru it p lu s g ro s, m a is am ande m o in s d é lica te.
2. ^ P. tér ébinthe . — P. TEREBINTHUS Lin. — Lmk. Encycl. t. 811.
Siblh. Fl. gr. l. 936. — Nouv. Duhani. II, t. 87. — Spach, Vég. Phan. II,
p. 196. — Math. Fl. llor. p. 70. — Batt. el Trab. Fl. Algérie. — Rég.
médit"«.
En Europe, petit arbre de 3 à 6'", mais pouvant atteindre eu Orient el
dans le N. do l’Afrique de 8 à 15'“ sur plus de 2'“ de circonférence. Tronc
droit, cylindrique, pou élevé; cime ample, très touffue. Ecorce d ’abord lisse,
gris-rougeâtre el gerçurée, écailleuse, rougcrbrun eliez les individus âgés.
Feuilles opposili-pariiieiinées, à 7-11 folioles üvales-obluiigues ou elliptiques
mucronulées, glabres, luisantes, un peu plus pâles eu dessous, exhalant,
ainsi que lotîtes les parties vertes, une odeur de résine très accentuée.
Fleurs en grappes composées, naissant sur les jeunes rameaux de l’année
précédente; anthères el stigmates pourpres. Drupe petite, apiculée, presque
sèche, d’abord rouge puis lirune.
(1) Certains ob se rv a teu r s p r é ten d en t fa c ilem en t d is tin g u e r le s g ra in es m â les d es fem
elles. Tan dis que les p r em iè r es p r é sen te r a ien t v ers leu r som m e t d eux s illo n s très ap-
p a r cu ls, le s se con d e s n'on iir é s en le r a ieu t p a s; d ’a illeu r s le s g ra in es m à lcs s itu é e s à l ’e x trém
ité d es grappes son t toujou rs peu n om b r eu ses. Grâce ;i c e s in d ic a tio n s, il se ra it
donc facile ib' n’avcii- que le n om bre voulu de p ieds mâles.
Le P- T. est l’espèce la plus septentrionale du genre; on le trouve dans
toute la France méridionale, dans le sud du Dauphiné, remonte même la
vallée du Rliône et de l’Isère jusqu’à près de Chambéry, mais ne forme le
plus souvent ipi’un arbrisseau ou un petit arbre de 4 à S'”. En Orient, au contraire,
dans les îles de l’Archipel grec, surtout dans les îles de Chio, Rhodes,
Cliypre et Crête, il devient un bel arbre aux dimensions indiquées plus
liaul. On le trouve aussi plus ou moins répandu en Corse el dans tout le N. de
l’Afrique, où il a tle iu t d’assez grandes dimensions. Sous le climat de Pan s,
notamment à Grignon, en ayant soin do le protéger pendant l’hiver par
une enveloppe de paille, il résiste à des froids de 15 à 18 degrés.
Le P. T. se plaît tout particulièrement sur les sols calcaires, même très
secs et arides. Dans son aire géographique il forme rarement des massifs
complets, il est presque toujours à l’état de dissémination plus ou moins
grande. Son bois a l’aubier abondant, blanc-jaunâtre, teinté de grisâtre,
le coeur est d’un brun marron ou brun rougeâtre et agréablement veiné ; il
est lourd, dur (densité 0,787 à 0,873 Math.), prend un beau poli et convient
pour l’ébénisterie, la marqueterie, la sculpture et la tournerie.
Cette espèce a été longtemps célèbre pour la production de la térébenthine
de Chio, subslaiioe qui s’écoule spontanément de l’arbre et dont on favorise
aussi l’issue eu incisant le ti'onc au printemps. Elle se dessèche à
l’air el prend la consistance du miel, possède des propriétés stimulantes,
aromatiques et diurétiques à peu près analogues à la térébenthine des
conifères. Mais celte substance est très rare aujourd’hui, même à Chio, où
la récolte dépasse à peine 400 Idlog. pa r an.
ô. — F e u i ll e s p e r s i s ia n t e s .
8 - p de l’A tla s. - P. ATLANTICA Desf. Fl. Allant. — Spacli, Vég.
Phan. II, p. 198. - Math. Fl. for. p. 72. - Batt. et Trab. Fl. d. l’Algérie
p. 191. — N. de l'Afrique. . . . .
Arbre d’uii po rt élégant, pouvant atteindre de 12 à 18“' de haut sur 3 a
o” de circonférence. Cime ample, très touffue. Feuilles 7 à 9 lolioles, oblon-
gues-lancéolées, mucroiiulées, deltoïdes â la base, un peu ondulées,
Irès glabres; pétiole grêle, rebordé, carlilagineux. Anthères et styles
pourpres. Drupe ovale-globulcuse, de la grosseur d’un pois, d’abord jaune
pourpre, bleuâtre à la m aturité. Ces fruits, appelés ï ’iim p a r les Arabes, sont
légèrement acides et comestibles. Le P. A., désigné pa r les Maures sous le
nom de Ileulé, est connu en Algérie sur les hauts plateaux des trois p rovinces
ainsi qu’en Tunisie et au Maroc, mais le plus souvent à l’élat d isolement;
il s’élève dans les montagnes ju sq u ’à 1400'“ d’altitude et s’avance
d’autre p a rt jusque dans le désert, où il est précieux pour l’ombrage qu i
procure.
Son bois a l’aubier assez abondant, verdâtre, et s’altère rapidement; le
bois parfait est brun avec des reflets verts et des veines plus foncées passant
au brun-noir; il est dur, compact, lourd et susceptible d’un très beau