
Classe II. — Monocotylédoiies. — Monocotylécloiiæ.
LXXXVII. — PALIVIIERS. — P A LM EÆ U n .
4 9 5 . - DATTIER. — PHÆNIX Lin.
N om g r e c d u D a t t i e r , q u e le s a n c i e n s c r o y a i e n t ê t r e o r i g i n a i r e d e l a P h é n i c i e .
Le genre D attier est ainsi caractérisé. Fleurs jaunes dioïques, disposées
sur les ramifications de spadices iiiterl'oliacés, très rameux, avec de petiles
bractées sans braetéoles, dressés ou pendants, s.ur pédoncule fortement
comprimé, spathe allongée, complète, coriace, se fendant au dos et au
yenlre. Fleurs inâles, à calice court, cupuleux, 3-denté; pétales 3, beaucoup
plus longs,ovales-oblongs,valvaires ou légèrement imbriqués; étamines 6,
insérées sur la base de la corolle épaissie ; filets courts, connés à la base ;
anthères allongées, dressées, dorsifixes à déliiseenoe longitudinale.—
Fleurs femelles h. eaMee plus court, denté; pétales arrondis; staminodes
libres ou soudés en une courte cupule. Gynécée à 3 carpelles alternipétales
indépendants, subspliériques ou ovoïdes en dedans, anguleux et connivents;
style au sommet de l’ovaire, court, circiné; ovules 1 dans chaque
loge, subdressé à micropyle inférieur et extrorse. Fruits (Dattes) par 1-3,
(ordinairement 1 par suite d’avorteinent), oblongs, lisses, à mésocarpe
charnu et endocarpe membraneux. Graine dressée, oblongue ou fusiforme,
ridée, sulquée au ventre; avec hile basilaire ; albumen corné; embryon subcylindrique
horizontal, central ou subbasilaire. — Arbres à tige (siifrej plusou
moins grande, grêle ou robuste, inerme, couverte de la base des feuilles
persistantes et couronnée au sommet des feuilles vivantes, formant une sorte
de grand panache de plusieurs mètres de longueur. Ces feuilles inégalement
pinnaliséqucos, à segments allongés, rigides, marginées indupliquées
sur toute la longueur et rachis latéralement comprimé ; pétiole plan-
convexe, parfois spinescent; gaine courtement fibreuse.
Le genre comprend une douzaine d’espèces de serres chaudes ou tempérées
originaires de l’Asie et de l’Afrique tropicales et subtropicales. Les
Dattiers sont au nombre des Palmiers le plus généralement employés
pour l’ornementation desserres, les garnitures temporaires et surtout pour
la décoration des appartements. La plupart se cultivent en plein air dans la
région de Nice et y atteignent dés proportions majestueuses, mais n’y
mûrissent pas leurs fruits. Ceux destinés à l’ornementation sont ordinairement
multipliés de graines dans des établissements spéciaux du Midi de
la France et en Algérie pour être expédiés aux détaillants quand ils ontles
dimensions voulues. En raison de son importance fruitière et ornementale
nous décrirons l’espèce suivante :
D. commun. — PH. DACTYLIFERA Lin. — Nouv. Duham., IV, p. 1,
t. 1 bis, 2 bis et 3 bis.-— Spach, Végét. Ph an. , XI, p. 109. — H. Bn.
Hisl.des Plant. tom.XIII, f. 183-189.— Do Candolle, Orig. Pl. cuit., p.240.
— Afrique boréale et Asie méridionale occidentale.
Le Dattier peut, dans de bonnes conditions,atteindre 18 à 30“ de hauteur
sur 2“ et plus de grosseur. Son stipe droit reste couvert de la hase persistante
des pétioles et porte souvent au pied de nombreuses racines adventives
capables de produire des rejets ou drageons employés a la multiplication
des variétés. Feuilios vert grisâtre, longues do plusieurs mètres,
composées de nombreuses [loiiuules de 20 à 40™ de long régulièrement
distiques. Fleurs mâles, blanches, odorantes, en panicules longues de to à
20™ et pédonculées; les fleurs femelles en spadices ramifiés do à
0"i,60, pendants à l a maturité et communément appelés régimes. — Fruits
[Dattes) généralement brun jaunâtre ou rougeâlre à la maturité, oblongs,
de 3 â 4 ““ long, à peau mince ; pulpe charnue, pâteuse et très sucrée avec
saveur exquise. Maturité en octobre-novembre de l’année de la floraison.
Le Dattier existe â l’état spontané dans la zone sèche et chaude qui
s’étend du Sénégal au bassin de l’Indus, principalement entre les 18» et 30»
de latitude. Mais en raison des circonstances exceptionnelles et du but que
l’on se propose en le cultivant, on le voit encore çà et là plus au nord.
G’est ainsi qu’il est relativement abondant dans les parties méridionales
de la Grèce, dans les îles de la Méditerranée, le sud de la Syrie, dans le
midi de l’Balie, sur la côte de Ligurie, sur certains points du sud de la
presqu’île ibérique et sur la côte nord africaine. Mais dans cette zone,
comprise enlre environ le 42» et le 38», s’il y végète encore en pleine
terre, il n’y mûrit pas ou y mûrit mal ses fruits, quoiqu’ils y atteignent
toute leur grosseur et soient même aptes à germer. Pour rencontrer des
dattes comestibles bien mûres, il faut s’avancer au sud de l’Atlas, dans le
Sahara de Constantine, à Biskra jusqu’aux oasis des Zibans, de l’Oued-
Souf e t l ’Oued-Rirrh, cette dernière, la plus importante, ne contenant pas
moins de 800.000 dattiers. Dans ces pays, la température moyenne des
trois mois d’été est d’environ 28° et l’atmosphère y est sèche, par contre
ses rac.ines y trouvent un sol très frais qui a fait dire de cet arbre i qu’il
devait avoir le pied dans l’eau et la tète au feu ». Cependant sur la côte de
Provence et ligurienne on l’a souveni vu résister à 8-10“ de froid, à
condition que cette température ne se prolonge pas.
Par son fruitcomestible, à éléments nutritifs complets, le Dattier eonsülae
la base de l’alimentation de nombreuses populations peuplant le nord de
l’Afrique et le sud-ouest de l’Asie, et en fait de ce Palmier un des végétaux les
plus utiles du globe. Aussi la culture de cet arbre se perd-elle dans la nuit des
temps. D’après les antiquités égyptiennes et assyriennes, ainsi que d’après
les traditions elles ouvrages les plus anciens, le DaHi'er, dit M. de Candolle,
existait en abondance dans la région qui s’étend de l’Euphrate au Nil, les
monuments égyptiens contiennent des fruits et des dessins de cet arbre.
Hérodote (V° siècle avant J.-C.), parle des Dattiers de Babylone et dit que
la minorité seulement des pieds donnait de bons fruits. Le Dattier n’ayant