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y
Madère, 1784. — Grand arbrisseau de "2-3“ , parfois, dans son pays, un petit
arbre de 5 à 6", à tronc très rameux ; écorce des rameaux brun-rougeâtre,
les plus jeunes pubescents. Feuilles ovales-lancéolées, dentées-serrées,
lu isan te s, hérissées de poils sur les nervures. Fleurs blancbes, très odoran
te s, à odeur rappelant celle de l'Aubépine, en épis lâches au sommet
des pousses, et formant pa r leur nombre une grande panicule étalée ; calice
sub-ferrugineux; capsule globuleuse entourée du calice. Ce grand a rb risseau,
originaire de Madère, se cultive dans les orangeries sous le climat
parisien. Il est très décoratif pa r ses fleurs nombreuses qui apparaissent en
août et septembre, et par son beau feuillage. — Variété. — On lm connaît
une variété à feuilles panachées.
Les C. p a n icu la la Ait. et C. scabra, très voisins, sinon identiques, des
Ftats-Unis, Caroline et Virginie, se rencontrent aussi parfois dans les
cultures. Le C. tin ifo lia Willd., de la Jamaïque, h au t de 4 â 5“ , â feuilles
ovales-oblongues, entières, canescentes en dessous, fleurs blaucbes en
grappes paniculées, se cultive parfois dans les orangeries.
Tribn VU. — Vaccîniécs. — Vaccinici«;.
C O RO L L E G A M O P É T A L E , R É G U L I È R E , M EM R R A N E U S E OU C O R IA C E E T M IN C E .
F R U I T IN F È R E , C H A R N U .
406. - AIRELLE, syn. VACIET. - VACCINIUM Lin.
Nom que les anciens donnaient à cette plante, et provenant, d’après Varron, de bacca
baie, dont on a fait «acca; allusion au fruit.
Arbrisseaux ou sous-arbrisseaux, à feuilles alternes, généraleipent
petites, persistantes ou caduques, souvent épaisses ou coriaces, reticulees.
Fleurs hermaphrodiles, solitaires, en grappes ou en cymes latérales ou
axillaires, ordinairement pentamères. Réceptacle concave po rtan t le calice,
entier ou 4-5 lobé; la corolle urcéolée ou campanulée, à 4-8 divisions
a lte rn an t avec celles du calice; étamines double des divisions de la
corolle, à anthères biloculaircs s’ouvranl, au sommet prolongé, pa r un
pore plus ou moins oblique, le dos po rtan t assez souvent une corne ascendante.
Ovaire infère, logé en entier dans la concavité du réceptacle, à
4-8 loges pluriovulées ; ovules anatropes, insérés sur un placenta axile ;
style cylindrique terminé pa r une tête divisée en 4-8 petits lobes stigma-
tiques. Fru it baie, couronnée d’une cicatrice répondant aux insertions du
style et du périanthe. Graines peu nombreuses, à tégument coriace, albumen
charnu et embryon axile ou excentrique, droit ou arqué. Le genre
comprend une centaine d’espèces h ab itan t les régions tempérées ou froides
de l’hémisphère boréal et les montagnes de la zone tropicale.
Les Vaccinium sont d’une culture difficile. On ne parvient en général à
les conserver que quelques années et encore n ’est-ce qu’avec beaucoup de
soins. Il leur faut d’abord, à tous, la terre de bruyère ou une terre légère
fraîche ou même tourbeuse. Le semis est le meilleur et le plus sûr moyen
de les propager. Les espèces indigènes jo u en t un certain rôle en sylvicul
ture et c’est à ce litre que nous en parlerons.
1. — A . M y r t i l l e . — VACCINIUM MYRTILLUS L in . — Duham. Arb. II,
t. 1 6 7 .— Lmk. Fncycl. t. 2 8 6 .— Nouv. Duham. II, t. 2 .— Rchb. Fl.
germ., t. 1169.—Gren. et God. Fl. franç., II, p. 4 2 3 .- Math.Fl. for., p. 190.
— Mascl. Atl. Pl. fr., t. 203. — Vulg. R a is in des bois. — Europe sept“ .
Sous-arbrisseau rampant, de 0“ ,8 0 tout au plus, très glabre, à rameaux
verts, anguleux, pourvus de nombreuses racines traçantes, très drageonn
antes, formant à la surface du sol une sorte de gazon ou tapis de verdure
très dense. Feuilles petites, ovales-aiguës, dentées, caduques. Fleurs solitaires,
penchées; corolle petite, rose-verdâtre, su b-diaphane; anthères
brunâtres, à arêtes arquées, plus courtes que les cornes. Baie globuleuse,
n o ir violet, pruineuse, à saveur douce, légèrement acidulée. Flor. mai.
Fru c t., juillet-août, — Commun dans les régions montagneuses froides et
humides dè l’Europe sept“ . C’est une plante sociale, exclusivement silicicole
et forestière; si on la voit parfois sur des formations calcaires, ce n ’est
que grâce à une épaisse couche d’humus d’où elle tire sa nourriture. On la
rencontre aussi, assez souvent, dans les sols tourbeux. Elle apparaît dans
les massifs forestiers, surtout de résineux, lorsque le couvert des arbres ne
protège plus suffisamment le sol, ou que ce couvert est devenu trop faible.
Sa présence est l’indice que le sol est en voie de se dégrader, de perdre sa
fraîcheur et sa fertililé et que l’époque propice pour la régénération est
dépassée. Cette plante sera désormais un grand obstacle à la germination,
à l’enracinement et au développement des jeunes plants de résineux.
Le fruit appelé brimbelle, cousine, etc., est mangé cru ou cuit; il sert à
faire des confitures, différentes conserves, et, pâr la fermentation une
boisson ; par la distillation on en retire une eau-de-vie assez analogue au
kirsch. Ces fruits sont aussi employés pour colorer les vins en rouge, et
leur sucre mêlé avec de la chaux, du vert-de-gris et du sel ammoniaque
donnent une belle couleur pourpre pour la pèinture. Dans les Vosges on les
recueille en passant sur les fourrés une sorte de rateau ou de peigne à dents
assez rapprochées pour enlever les baies qui se réunissent dans un auget
que porte l’instrument. Enfin, toute la plante peut être employée au
tannage.
2 .— A. u lig in eu s e . — V. ULIGIN03UM Lin. — Fl. Dan., t. 231.—
Rchb. Flor. Germ., t. II6 8 . — Gren. et God. Fl. franç., II, p. 423.— Math.
Fl. for., p. 191. — Europe sept“ et Sibérie. — Sous-arbrisseau de 0“ 80 à
1", dressé, glabre, glauque. Feuilles caduques, obovées, obtuses ou m a rg inées,
entières, vert pâle en dessus, glauques et réticulées en dessous^