
4 3 0 . - P E U P L IE R . — P O P U L U S Tourii.
Du g r e c p a i p a l l e n i , a g ite r ; a llu sion à l ’o s c illa lio n c o n tin u e lle d es feu ille s.
Arbres généralement de grande taille, à feuilles simples, alternes, invo-
lutées dans le bourgeon, grandes, à limbe à j/eu près aussi large que long,
dentées ou lobulées ; péliole glanduleux, généralement aplati perpendiculairement
au limbe, d’où résulte une grande mobilité de la feuille; stipules
membranacées,caduques. Bourgeons écailleux, souvent enduits d’un principe
gommo-résineux, les floraux apbylles, plus gros, latéraux sur les ramules
de l’année précédente. Fleurs apparaissant avant les feuilles, dioïques, en
cbatons cylindriques, pendants, composés d’écailles ou bractées stipitées,
dentées-sétacees ou fimbriées, souvent fugaces, p ortant vers leur base uu
réceptacle élargi plan ou concave, à bords pourvus d’un court périanthe
cupuliforme, obliquement tronqué. Dans les fleurs mâles ce périantbe porte
de 8 à 32 élamines à fllets libres, capillaires, et anthères pourpres, à
2 loges. Les fleurs femelles, en chatons moins serrés, ont un ovaire libre
à moitié logé dans le périantbe, 1-loeulaire, à 2 placentas, sub-basilaires,
multiovulés, style court, surmonté d’un sligmate, 2-4 lobé. Gapsule verdâtre
à 1 loge, s’ouvrant en 2 v alv es polyspermes.Grainesaigretléescomme
dans les saules.
Le genre Peuplier comprend environ 18 espèces, hab itan t les régions
tempérées ou froides de l’hémisphère boréal. Gomme les saules, on les
trouve généralement dans les endroits humides ou le long des cours d ’eau.
Leur croissance est rapide. Ils fructifient de bonne heure et abondamment,
mais leurs graines sont aussi pour la plupart mauvaises ; celles bien constituées
germent au bout de 8-10 jours. Le jeune peuplier peut atteindre 2 0 à
30«” la première année et prend un rapide essor les années suivantes. Leur
accroissement en longueur se continue sans interruption ju sq u ’à la cbute
des feuilles, ce qui. fait q u ’à l’automne, lors des premiers froids, les extrémités
des pousses encore herbacées sont souvent détruites. Leurs racines
sont longuement traçantes et drageonnent pour la plu p art abondamment,
même après la coupe ou l’arrachage de la tige. La souche repousse assez
bien, mais elle a peu de vitalité. La longévité de ces arbres dépasse assez
rarement une centaine d’années. Leur couvert est léger, ce qui provient,
surtout de la direction pendante que p rennent leurs feuilles. Un grand
nombre d e /am ilie s se désarticulent facilement en automne sous l’action
des vents et même spontanément.
Gomme les saules, les Peupliers sont facilement multipliés de boutures
ou de plançons et c’est généralement ce mode qui est employé.
Le bois des Peupliers a la structure générale de celui des saules, sauf
qu’il est à grain moins fin, que les vaisseaux, plus gros, y sont souvent
.groupés par 2-7 el forment même des sortes de séries dendritiques. Chez celui
de la plupart des espèces on distingue un aubier et un bois parfait rose ou
ro sâ tre; ce bois est léger, peu fort, peu élastique, résistant m al aux intem-
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péries et sous au, mais assez bien étant toujours au sec. Il constitue
un mauvais combustible et donne un charbon léger, médiocre. Il a
néanmoins de nombreux emplois : débité en sciage il sert à faire des
caisses d’emballage, de la volige pour les toitures, des portes d’intérieur
des habitations, des cloisons, des clôtures temporaires, des chevrons,
e tc .; étan t peu sujet au re tra it et à se tourmenter, il est employé en ébénisterie
oü il sert à faire la partie postérieure des meubles, ainsi que les
rayons et entre aussi dans la construction des meubles de luxe en placage.
On en fait de nombreux jouets d’enfants et il sert aussi à faire do la pâte
à papier.
La plupart des espèces sont aussi employées en ornementation, soit pour
faire des avenues, soit pour g a rn ir les bords des cours d ’eau et même
pour former des bosquets sur les grandes pelouses. On peut enfin en faire
des plantations très avantageuses. Leurs feuilles, quoique riches en tannin,
sont volontiers mangées par les animaux des espèces bovines et
ovines. Le principe gommo-résineux extrait de leurs bourgeons sert à prép
a rer Vonguent pop u leum employé en médecine comme remède extérieur
calmant. — Les Peupliers nourrissent de nombreux insectes auxquels ils
opposent une vitalité remarquable. Le gui est un de leurs ennemis des plus
dangereux.
SECTION L — LEUCE R c b b .
B am ea u x et ramules cylindriques, jeunes pousses et rejetons cotonneux
ou pubescents. Feuilles en général à peu près aussi larges que longues.
Fleurs mâles 1 -8 étamines. Arbres à écorce lisse, gris-verdâtre, se
gerçurant p lu s lard sous fo rm e de pustu les en losanges et chez les v ieux
arbres, à la base, en un rh ytidom e noir, crevassé longitudinalement.
1 . _ p . b l a n c , — P. ALBA Lin. — Nouv. Duham., II, t. 82. — Hartig.
t. 32. — Fl. Dan., t. 2182. — Engl. Bot., t. 1618,— Rchb. Fl. Germ., XI,
t. 6 1 4 .— Gren. et Godr., Flor. franç., III, p. 144. — Math. Fl. for.,
p. 420. — Koch, Dendr., Il, p. 483. — Boiss. Fl. O r., IV, p. 1193. —
Batt. et Trab., Flo r. Alg., p. 817. — Henip. et Wilh., 1. o., t. 34. —
Vulg. Blanc de Hollande; Ypréau. — Europe, Sibérie et Afrique nord.
Grand arbre pouvant atteindre 30 à 33" de hau teu r sur 3 à 4" de circonférence
(voir pbot. n“ 83), à cime ample, conique et tronc généralement nu
ou dépourvu de branches gourmandes ; pousses grêles, cotonneuses. Bourgeons
petits, brun-rouge, pubescents,—Feuilles longuement pétiolées, suborbiculaires
ou ovales, dentées-anguleuses, très blanches tomenteuses en
dessous, puis devenant parfois glabrescentes, celles des jeunes re je ts e td e s
drageons ou de l’extrémité des rameaux vigoureux, grandes, p a lm a ti 3-5
lobées, à lobes triangulaires, vert foncé en dessus et couvertes en dessous
d ’u n b eaublanc de reetge; pétiole allongé, îîîto/icÆ—Chatons mâles oblongs,
à écailles crénelées et barbues au sommet; é tam in e s8 à antbères pourpres,
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