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332. — C A F É IE R . — COFFEA Lin.
Du m o l arabe K a h o u e h , a lté r é .
Les Caféiers sont des arbustes ordinairement glabres, à rameaux a rro n dis
ou comprimés. Feuilles opposées, parfois ternées, membraneuses ou
subcoriaces, sessiles ou pédonculées, accompagnées de stipules interpétio-
■ laires assez larges, acuminées et longtemps persistantes. — Fleurs blancbes
en glomérules, sessiles, odorantes, avec bractées formant caliciiles. Chaque
fleur comprenant un réceptacle concave dans lequel est logé un ovaire
infère. Sur ses bords s’insèrent un calice à 4-8 dents, une corolle gamopétale
à 8 divisions et tube plus ou moins long, glabre ou velu à la gorge ;
étamines 4-8, insérées sur le tube de la corolle, saillantes ou incluses ; l’ovaire
couronné d’un disque épigyne est à deux loges, chacune 1-ovulée ;
style filiforme à deux branches. — Fru it drupe plus ou moins charnue, à
deux noyaux, convexes sur le dos, plans du côté in té rieu r: chacun contient
une graine de même lorme avec sillon sur la face interne, dû à l’enroulement
de la graine sur elle-même. Sous ses téguments se trouve un
albumen corné, en bas duquel est un embryon dro it ou courbe à radicule
infère et embryon arrondi ou cordiforme.
D’après MM. Raoul et Darolles (1), le genre comprendrait environ
68 espèces hab itan t l’Asie, l’Afrique, l’Amérique tropicale et les îles Mas-
caraignffs, mais une vingtaine au plus seraient intéressantes, en raison de
l’usage de leur fruit, fournissant le Café.
Parmi ces dernières, nous citerons :
C. arabica Lin., de l’Afrique tropicale, avec ses variétés ou races du
Mysore fournissant le meilleur café de l’Inde ; le C. dit de Moka, de l’Arabie,
le Café soufrière, très rustique, et Maragogipe ou C. géant du Brésil ;
C. liberica Hiern, de l’Afrique tropicale ; C. stenophylla Don. de l’Abys-
sinie et sa variété Caféier Rio Nunez du Fouta Djallon ; C. zanguebariæ
Lour. Afrique tropicale ; C. brevipes Hiern, Afrique trop“ ; C. melanocarpa
Hiern. Afrique tro p “ ; C. Mauritiana Lmk. des iles Mascaraignes ; C. Leroy
hybride des C. arabica et C. m a u ritia n a , à grain allongé ; C. microcarpa
Ruiz. et Pav. du Pérou ; C. hypoglauca Hiern ; C. a fre lli subcordata, C.
rupestris, C, jasminoïdes, C. racemosa; C. La u rin a DC. île Bourbon..
Le C. arabica, qui e s tl’espèce la plus importante, est un petit arbre glabre,
de 8-6", à feu-illes pétiolées, ovales aiguës, luisantes en dessus, plus pâles
en dessous. Fleurs blanehes, odorantes, le plus souvent 8-mères. Fru it
elliptique ou ovale oblong, rouge à la maturité. Malgré son nom spécifique,
cette espèce p a rait être originaire de l’Afrique tropicale orientale. On
pense qu’elle croît aussi à l’état sauvage à Angola et autour du Lac Nyanza.
Elle pousse dans les bois à 1000-1300" d’altitude. « De temps immémorial »
dit Spach, Vég. Phan. VIII, p. 481, <i les Ethiopiens ont connu l’usage,
(1) Culture du Caféier, P a r is, 1894.
aujourd’hui si universel de cette p lante. De l’Arabie 1 usage du cafe se
répan d it bientôt en Syrie et en Egypte et gagna Constant.nople, ou on en
débitait publiquement dès 1884. On le oonnut â Venise vers « 1 5 et a
Marseille en 1684. Le voyageur Xhévenot l’apporta à P a n s en 166/.
Cependant, la coutume de prendre du café était encore assez rare vers la
fin du XVII" siècle, époque â laquelle un nomme Paskal ouvrit e premier
café dans la capitale. Cet établissement n ’eut point de vogue, car 1 en rep re n
eur se transporta à Londres. Là, dès 1688, si l’on en croit le botaniste
Ray « les cafés deviennent aussi nombreux qu’au Caire .. Vers la meme
époque les Hollandais l’in tro duisirent de l’Arabie Heureuse dans leurs possessions
à Batavia et en 1690 ils en envoyèrent de jeunes plants a Amsterdam.
Au commencem.ent du siècle dernier, un consul de France en procura
un jeune pied à Louis XIV, qui le fit p lan te ra i! Ja rd in des P la n te s ; il y
fructifia et put être multiplié par semis. Trois jeunes pieds furent confies a
Déclieux pour les tran sp o rte r à la Martinique, mais un seul arriva et a ete
le point de départ des nombreuses plantations qui existent aujourd hui aux
Antilles. Aujourd’hui le caféier est cultivé dans presque tous les pays tro picaux
du monde. A ctuellement la production totale d» globe
dliffres ronds à environ 700,000 tonnes, sur Brésil produit
environ 380,000 à 400,000 tonnes et Java 60,000 a 100,000 tonnes.
La France en consomme plus de 60,000 tonnes, soit environ 1 kilo^ 800 par
h ab itan t ; en Belgique, la consommation dépassé le chiffre de 6 kilos pa
personne, en Hollande 9 kilos 823. > *
On connaît les propriétés du café sur l’économie. On saH que c est une
substance à la fois tonique et excitante ; il exálteles facultes intellectuelle
et sensitives et favorise particulièrement la digestion et les secretions, il
neutralise aussi l’action des narcotiques. Le café contient des “ atieres
grasses, de la glycose, du chloroginate double, de potasse et de cafeme,
diverses huiles essentielles et aromatiques, un acide libre (acide cafetan-
nique) et des substances minérales. Le principe actif P“ f
caféine, a une composition analogue à celle de la Theine (C H A ).
Pa r la torréfaction il se développe une nouvelle substance appelee cafeone
qui rép an d l’odeur spéciale et bien connue du cafe grille. Par ses propriétés
L a f é serait, en un mot, un médicament d’épargne qui favoriserait la
n u tritio n en ralen tissan t les combustions organiques.
Le climat qui convient le mieux à la culture de ce végétal parait être une
chaleur modérée mais constante, jointe à un certain degre ¿ ^un dite de
l’a ir et du sol. Le cadre de notre travail ne nous permet pas d entrei dans
les détails à ce sujet, nous ne pouvons que renvoyer
Disons seulement qu’un arbre peut donner pa r an de 380 a 800 grammes de
c a f é et laisser un beau bénéfice. .
Signalons aussi comme arbre in té ressan t ap p arten an t a la famille des
RnUacées, les quinquinas (Cinchona), au nombre d’une vingtaine d
de l’Amérique méridionale et des Indes, bien connus par p fu