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XXVII. — ILICINÉES, — IIJCINEÆ.
2 6 6 . - H O U X . - I L E X Linn.
De la r e ssem b lan ce de ses feu ille s a vec c e lle s du Q u e r cu s H ex , v é r itab le i l e x de Virgile ( 1 ).
Genre comprenant environ 175 espèces d’arbres ou d ’arbrisseaux, à
feuilles alternes, persistan tes, coriaces, souvent épineuses. Fleurs régulières,
polygames-dioïques par avortement avec quelques rares fleurs h e rmaphrodites,
groupées eu petites cymes axillaires, paucillores. Calice
gamosépale, ordinairement à 4-5 divisions, profondes, imbriquées. Corolle
gamosépale dans une faible étendue, à 4-6 lobes. Étamines 4-6, alternes.
Ovaire sessile, à 4-5 loges 1-ovulées, à placentation axile ; stigmate sessile
4-5 lobé. Fruit à 4-5 noyaux monospermes, oblongs, ombiliqués au sommet.
Graine à albumen charnu et embryon petit, apiculé.
Les Houx habitent les régions tempérées et sub-tropicales ; ils abondent
dans l’Amérique du Sud ; un assez grand nombre se trouvent aux États-
Unis et dans l’Asie orientale, mais deviennent rares en Afrique et en Australie.
Une seule espèce croît spontanément en Europe.
Les Houx se multiplient, pour les espèces botaniques, au moyen du
semis. Les graines, récoltées à l’automne, sont mises en stratification pour
passer l’hiver; semées au printemps, elles germent dans le courant de mai
parfois même qu’à la deuxième année. On peut aussi ne les récolter qu’en
février ou mars, et les conserver en stratification ju sq u ’au deuxième p rin temps.
Leur croissance étant lente, les jeunes plants demandent plusieurs
repiquages en pépinière avant d ’être mis en place. Ces repiquages
favorisent d’ailleurs le développement du chevelu et, par suite la reprise
assez difficile lors de la plantation que l’on doit faire de préférence au
printemps. Les variétés horticoles sont multipliées par la greffe en placage,
en mars, sur le Houx commun.
Plusieurs espèces de Houx sont cultivées comme arbrisseaux.d’ornemenl
pour leur feuillage et souvent pour leurs fruits très ornementaux. Voici les
espèces les plus répandues dans les cultures.
1. — H. com m u n .- I . AQUIFOLIÜM Lin. — Nouv. Duham I t 1 —
Engl. Bot,, t, 496. - Fl. Dan., t, 608. - Spaeb, Vég. Phan. II, p. 424,
et Atl., t. 16. — Math. Fl. for., 3' éd., p, 82. — Masclf. Atl. Pl. d. Fr.,
t. 68. — Europe, N, de l’Afrique.
Arbre pouvant atteindre 16" et même plus de hauteur, sur l" 5 0 à 1"7Ü
de circonf., mais souvent réduit aux dimensions d’un arbrisseau ou même
d un buisson. Tige droite, pyramidale, à écorce du tronc et des vieilles
(D T h éop h ra ste et d ’a u tr es a u teu r s grecs n om m a ien t le Houx A g r i a , d ’où les Romains
m m A g n f o h u m , e t le m o t H o u x v ien d ra it, d ’après L ittr é , du w a llon h u s . h o u s ,
v en a n t p rob ab lem en t de l ’an c ien a llem and H ü l i z , au jou rd ’h u i m i s e , e t le H o ll y des
An g la is. ^
HOUX 777
branches lissé, grisâtre ; celle des jeunes rameaux verte. Feuilles courtement
pétiolées, ovales ou ovales-lancéolées, dentées-épineuses, divariquées,
parfois entières chez les individus âgés, coriaces, vert foncé en
dessus, plus, pâles en dessous,-glabres, p e rsistant 13 à 15 mois. Fleurs
blaucbes, petites, fasciculées, courtement pédonculées. Fruit d’un beau
rouge corail, de la grosseur d’un gros pois, apiculé au sommet.
Le Houx appartient à l’Europe moyenne et méridionale, mais on le
trouve aussi en Corse, en Algérie, notamment dans le Djurdjura, où il esl
très abondant. En Europe il ne dépasse pas le 51“ degré de latitude. Tous
les sols lui conviennent, sauf ceux calcaires-; il se plaît tout particulièrement
sur les foriiialions granitiques et siliceuses, et forme pour cette raison
des massifs épais dans le Morvan, eu Auvergne et au sud du plateau central. Il
supporte assez bleu le, couvert et croît souvent en sous-étage dans les forêts
de chêne et de hêtre soumises au régime du furetage. Sa croissance est lente,
mais il peut vivre longtemps. Il repousse bien de souche et supporte très
bien la taille ; aussi peut-on en faire d’excellentes haies vives, que la lenteur
seule de leur croissance empêche d’être aussi répandues.
Bois, blànc-grisàtre, b ru nissant au coeur avec le temps, très bom'ogène,
finement maillé, à couches annuelles â peine d istinctes ; rayons médullaires
très fins et inégaux, les uns à peine visibles à l’oeil n u , les autres seulement
à la loupe ; vaisseaux très fins, égaux, les uns disposés en une zone
mince au commencement de chaque couche annuelle ; d’autres groupés par
6-12, le plus souvent en séries rayonnantes. Ce bois lourd, d’une densité
variant de 0.764 à 0.952 (Mathieu) est dur, nerveux, souple, d’une grande
résistance. 11 est recherché pour dents d’engrenage, la m a rq u e te rie , la
tab le tte rie , les ouvrages de t o u r , manches d’outils et de p a rap lu ie s ,
cannes, etc. Il prend très bien la couleur noire, reçoit un beau poli et
ressemble alors à l’ébène ; il prend aussi toute autre couleur.
L’écorce du Houx se maintient longtemps vivante et renferme plusieurs
principes, notamment VUicine, composé cristallisé, amer, qu’on a
proposé comme succédané de la quinine. Cette écorce sert aussi à préparer
la glu, substance visqueuse servant à prendre les petits oiseaux. Pour
p r é p a r e r c e p i è g e , on eiilèvelapa rlieg rise su p e rficiellee t on ne conserve que
les lames intérieures, vertes ou blanches ; on les broie dans un mortier
jusqu’à ce qu’elles soient converties en une pâte que 1 on met â pourrir
dans une cave ou dans un lieu humide pendant une quinzaine de jours,
puis on la lave à grande eau pour en séparer toutes les fibres et on mêle
au résidu un peu d’huile de noix. La glu ainsi obtenue est conservée dans
un vase bien clos.
Les h abitants de la Forêt-Noire font avec les feuilles une infusion qu’ils
boivent en guise de thé. Les fruits sont purgatifs etémétiques ; les grives,
les merles et autres oiseaux les recherchent pendant 1 hiver.
Le Houx commun est très estimé en ornementation pour son feuillage
très beau et très varié, et pour ses fruits d’un beau rouge, p e rsistant jus